23 Mai 2015
Christina Noble // De Stephen Bradley. Avec Deirdre O’Kane, Sarah Greene et Gloria Cramer Curtis.
Avant tout, Christina Noble est une histoire vraie, celle d’une femme qui a connu la vie à la dure, dans la rue et chez les bonne soeurs, et qui, pour devenir heureuse va se rendre au Viet-Nam comme si c’était son destin et sauver les enfants du « Bui Noi », les sans abris. C’est une belle histoire, racontée de façon assez différente de ce que j’avais imaginé. En effet, le film prend l’histoire de Christina Noble à son arrivée au Viet-Nam et nous raconte son passé en parallèle avec quelques flashbacks sur son enfance et son adolescence. Le seul vrai problème de Christina Noble c’est d’être un film en grande partie assez académique dans sa mise en scène. C’est joli mais très carré, trop, et l’on ne sort donc jamais du cadre. Heureusement pour nous, Christina Noble ne veut pas nous plonger dans un film au pathos particulièrement ronronnant. Car raconter l’histoire de quelqu’un comme elle, ce n’est pas ce qu’il y a de plus facile au monde sans tomber dans ce qu’il y a de plus sentimental dans le mauvais sens du terme. C’est aussi intéressant de faire un film sur une femme comme elle car ce n’est pas le personnage le plus connu du monde mais qui a fait un travail remarquable afin de sauver ces enfants à la dérive d’une vie sans toit et sans parents.
Lorsqu’elle arrive au Vietnam - un pays qu’elle n’aurait pas su situer sur une carte - Christina ignore ce qu'elle vient y chercher. Guidée par une intuition , cette irlandaise de caractère pressent qu'ici sa vie va changer. Sa rencontre avec deux petites orphelines livrées à elles-mêmes va la renvoyer à son propre passé. Celui d'une gamine des quartiers déshérités de Dublin, qui, elle aussi, a connu la pauvreté, la violence, l'abandon... Pas d'hésitation: la main qu'on ne lui a pas tendue à l'époque, elle va la tendre maintenant à ces fillettes et leur rendre leur enfance. Ce qu'elle ignore encore, c'est qu'il y en aura bientôt des milliers. Pour tous ces enfants, Christina va devenir "Mama Tina"...
C’est donc avec un biopic qui nous raconte une histoire de façon assez linéaire (même avec les flashbacks) que Stephen Bradley (Boy Eats Girl) débarque. C’est très joli comme histoire, surtout qu’il y a mis son coeur et cela se voit. Justement, généralement dans un film est joli mais très cadré, c’est que le réalisateur n’a pas osé sortir du cadre. On se retrouve donc avec un film qui nous raconter la belle petite histoire d’une femme ordinaire au premier abord, qui a réussi à faire quelque chose d’extraordinaire. Ce n’était pas facile mais elle s’est battu. Je me demande cependant si ce que je préfère dans le film ce sont les flashbacks (qui sont assez souvent teinté d’un humour sympathique) ou bien les passages au Viet-Nam en 1989. L’émotion manque aussi un peu dans ce film qui souffre justement de ce qu’il peut faire de plus classique dans le registre des biopics. L’histoire est vraie, et l’histoire est passionnante. Car même la jeunesse de cette femme est quelque chose de fascinant. Cette femme a tout de même réussi à se sortir des problèmes de la vie qu’elle a pu enchaîner (père absent et alcoolique, les bonnes soeurs, enceinte à 17 ans, un mari qui n’avait rien à faire d’elle, etc.) afin de faire ce qu’elle a toujours voulu faire : aider son prochain.
Le film témoigne donc du courage d’une femme extraordinaire qui mérite vraiment d’être connue pour ce qu’elle a fait. Je ne savais pas du tout vers quoi me diriger en allant voir ce film dans le sens où je n’avais vu qu’une bande annonce assez sympathique mais rien de plus et que je ne connaissais pas du tout cette femme avant même de voir le film. Côté émotion, ce que je regrette c’est qu’il n’y ait que la scène avec la vraie Christina Noble aka Mama Tina à la fin du film qui ait réussi à vraiment m’émouvoir. C’est une scène qui conclue à merveille un biopic qui s’est toujours retenu de trop en faire et qui n’a pas eu peur de raconter les passages les plus terribles de la vie de cette femme (il y a pas mal de passages terribles tout de même). Si Christina Noble est un film assez médiocre par moment en termes de mise en scène, c’est un film qui veut faire évoluer les consciences et nous permettre de nous rendre compte que dans le monde il y a toujours plus malheureux que nous (c’est certes assez moralisateur en termes d’idées mais c’est quelque chose que j’ai justement trouvé d’intelligent). On ne voit jamais assez de film sur le constat social d’autres pays. C’est assez facile ici pour le Viet-Nam mais bon.
Note : 6/10. En bref, un joli petit biopic.
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