22 Octobre 2016
Black Mirror // Saison 3. Episode 4. San Junipero.
Cela fait plaisir de voir Mackenzie Davis (Halt and Catch Fire) dans un épisode de Black Mirror. Car elle correspond parfaitement à l’univers de cette série. « San Junipero » change un peu des deux épisodes précédents décevants que la série nous a offert. Ce n’est toujours pas brillant mais cela tente de l’être. L’épisode se concentre sur deux femmes, l’une appelée Yorkie (incarnée par Mackenzie Davis) et l’autre Kelly (incarnée par Gugu Mbatha-Raw - Underdovers, The Book of Negroes -). Kelly est en train de mourir mais d’une certaine façon nous sommes tous en train de mourir. Yorkie est la femme qu’elle a rencontré dans la ville de San Junipero. San Junipero est une vie d’après créée par informatique qui permet aux gens âgés de pouvoir uploader leur conscience dedans. Pendant 5 heures chaque semaine ils sont en vie et tentent d’en profiter. L’idée qu’il y a derrière cet épisode est à la fois dramatique mais aussi pleine d’espoir. Dans un sens, Black Mirror veut nous démontrer qu’il est encore possible de rêver quand on est vieux et malade, que l’on peut encore vivre des aventures que l’on n’a jamais vécu encore dans sa propre vie. Cet épisode fonctionne plutôt bien même si à certains moments on ne comprend pas trop où est-ce que la série veut en venir. Je conviens qu’il s’agit d’une idée plus originale que ce que l’on avait pu voir dans l’épisode prévisible précédent.
Encore une fois, Black Mirror ne va pas suffisamment loin. Elle effleure tout un tas de bonnes idées mais se laisse parfois avoir par ses envies. Kelly ne veut pas rester à San Junipero pour toujours. Quand son mari est mort, après 49 ans de mariage, il a refusé de télécharger sa conscience dans la ville. Il pensait que la mort était une partie importante de la vie et qu’il n’y avait pas besoin de chercher à vivre ailleurs après, encore moins dans un programme informatique. L’interprétation de la mort que fait Black Mirror ici est intéressante et reste un sujet à creuser. Cependant, le résultat n’est pas toujours aussi étonnant qu’il ne devrait l’être. Kelly sait qu’elle peut choisir de se supprimer de San Junipero à n’importe quel moment. Cependant, passer plusieurs jours à San Junipero après sa mort, en lune de miel avec sa nouvelle femme, ressemble pour elle à une trahison. Son mari n’est plus en vie et elle ne pense qu’il existe une sorte de vie d’après où il peut la juger pour ce qu’elle a fait. Mais une promesse est une promesse et 49 ans c’est long, très long. La structure même de cet épisode est à la fois intelligente et satisfaisante, de la façon dont chaque élément s’ajoutent à l’univers de San Junipero.
Les références aux années 80 et 90, ainsi que les choix musicaux, tout cela participe au plaisir que le téléspectateur est en train de prendre face à Black Mirror. La série cherche à raconter quelque chose à sa façon et l’on n’a qu’une seule envie c’est de vivre quelque chose de ce genre là où l’on a l’impression que l’on ne peut qu’être heureux, même si le malheur refait toujours surface à un moment donné. L’avantage de cet épisode également est qu’il a beau durer une heure, on ne les sent pas vraiment passer. C’est un avantage quand avec les deux précédents épisodes j’ai ressenti ce problème…
Note : 7/10. En bref, un retour réussi à ce que Black Mirror sait faire.
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