15 Mars 2019
Netflix continue de proposer du contenu européen et c’est une bonne idée mais je dois avouer que je ne comprend toujours pas Le Vampire d’Istanbul. L’idée de départ est intéressante, une histoire de vengeance sur fond de suceurs de sang et de gangsters. Sans parler du fait que le décor d’Istalnbul est parfait pour raconter des intrigues d’Europe de l’est assez sombres où tout peut se passer à tout moment. Le véritable problème de Le Vampire d’Istanbul c’est que la série mélange bien trop de choses sans réellement mener où que ce soit. Nous suivons donc les aventures de Mia, transformée au XIXe siècle en vampire contre son gré et en quête de vengeance. Dans un ton légèrement pulp et coloré par moment, la série tente alors de nous plonger dans les bas fonds d’Istanbul et par moment cela fonctionne. C’est justement ce qu’il y a de plus étonnant là dedans. Mais il n’y a pas vraiment d’efforts qui sont fait pour créer des dialogues engageants alors que les scénaristes se contentent d’écrire des lignes de façon automatique. C’est un peu comme prendre les répliques de tout un tas d’oeuvres différentes et les assembler pour tenter de construire quelque chose et cela ne fonctionne pas vraiment ici. L’histoire de la saison était donc ce qui m’avait donné envie de me plonger dans cette aventure sanguinaire, sans compter le petit « -18 ans » apposé à côté de la série qui suggérait que l’horreur serait de la partie.
Assoiffée de vengeance, l'humaine devenue vampire Mia cherche à vaincre Dmitry, l'impitoyable chef des vampires en quête d'immortalité.
Mais il n’en est rien. Le Vampire d’Istanbul donne beaucoup de places à pas mal d’intrigues légèrement redondantes au fil des épisodes qui ne font pas vraiment évoluer l’histoire. A certains moments, les personnages se réveillent et parviennent alors à apporter un petit truc plus palpitant mais au delà du sexe (qui s’associe parfaitement au monde des vampires) et tout ce que cela peut amener comme question classique (comme les vampires qui refusent de se nourrir sur des êtres vivants). Si je fais l’impasse sur les effets spéciaux (comprenez que ce n’est pas une série au budget illimité), je trouve que la mise en scène manque cruellement de charme. Si elle tente de se donner un genre, la saturation maximum n’a jamais donné quelque chose de réellement inspiré. En tout cas, pas dans Le Vampire d’Istanbul. La série gâche alors rapidement ses idées en voulant toucher à tous les râteliers, mélanger les intrigues et les questions sur le monde des vampires. Si c’est un univers fascinant et des créatures qui inspirent encore des séries télévisées, je dois avouer que je m’attendais à quelque chose de mieux écrit et pas vraiment ce pot pourri qui ressemble plus à Vampires pour les Nuls qu’au Vampire d’Istanbul.
Pour autant, dans toutes ses idées farfelues qui ne fonctionnent pas, la série a tout de même réussi à m’avoir sur sa fin qui donnerait presque envie de s’infliger une seconde saison de cette série. Tout cela reste au conditionnel que je n’ai rien d’autre à voir. Mais en étirant certaines intrigues jusqu’à plus soif, la série perd rapidement de son charme et donc de son intérêt. C’est donc ici une sorte de film de seconde zone qui aurait été étiré sur plus de cinq heures ! Imaginez la torture quand le scénario est déjà médiocre. L’ajout d’éléments plus occidentaux est là aussi un autre problème. Si la. Turquie cherche clairement à s’exporter à l’international (en témoigne le court métrage réalisé par Ridley Scott pour Turkish Airlines), je trouve dommage que la culture turque ne soit pas plus impliquée dans les aventures que Le Vampire d’Istanbul veut nous raconter. Finalement, sans réellement donner de personnalité « turque » à la série, on pourrait dire que ces vampires sont dans n’importe quelle grande ville du monde que cela ne changerait rien. Pourtant, les européens avaient su mettre en scène Istanbul au cinéma, notamment dans Taken 2. Si vous avez un peu de temps à perdre et que vous aimez réellement les vampires, alors Le Vampire d’Istanbul est faite pour vous. Sinon, passez votre chemin il n’y a pas grand chose à voir ni même à retenir ici.
Note : 3/10. En bref, une série B étirée sur plus de cinq heures ça donne Le Vampire d’Istanbul.
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