Critique Ciné : En Passant Pécho « Les carottes sont cuites » (2021, Netflix)

En Passant Pécho « Les carottes sont cuites » // De Julien Royal. Avec Hedi Bouchenafa, Nassim Lyes et Fred Testot.

Je gardais un bon souvenir de la websérie sur Youtube des aventures de Hedi et Cokeman. Du coup, l’idée de voir un film Netflix des aventures de ces deux losers me donnait envie mais comme beaucoup de webséries transposées dans un format long, la sauce le prend pas. En Passant Pécho « Les carottes sont cuites » c’est un peu de la cocaïne trop coupée, sans la saveur qu’elle devrait avoir et les effets escomptés. La scène d’introduction du film symbolise d’ailleurs parfaitement ce que le film fait par la suite : rien. En tirant sur la corde et en répétant tout un tas de gags pas toujours hilarants, le film s’égare et ne finit par rien raconter. Pour faire un film il faut une chose : une bonne histoire et là elle n’est pas bonne. Ce qui est d’autant plus problématique avec ce film c’est que Hedi Bouchenafa et Nassim Lyes ont une vraie alchimie, construite par la websérie Youtube dont ils étaient les héros. Mais là, le film ne sait jamais quoi faire d’eux réellement, laissant alors les deux comparses tomber sur les pires idées scénaristiques pour créer des situations amusantes.

Hedi et Cokeman sont les deux pires dealers de Paris. Arnaqueurs à la petite semaine, ils survivent en faisant passer des carambars pour des barrettes de shit. C’est la Hess !!! Fatigués de ce train de vie, leur quotidien va considérablement s’éclaircir lors du mariage de Zlatana, la petite sœur d'Hedi, avec un grand baron de la drogue : Arsène Van Gluten. Ce dernier, sous la pression de sa nouvelle femme, leur fournira plusieurs kilos de Mojo Mango, du cannabis de toute première main. 

Au début on se laisse avoir par l’esprit sans filtre de En Passant Pécho le film, puis rapidement j’ai trouvé le temps long, très long. On est très loin de ce que des films comme How High ont pu faire avec le genre. Au fur et à mesure que le film avance, tout devient plus que prévisible, redondant et surtout lourd. Car l’humour se répète et les personnages et guests n’apportent jamais rien. Prenons Fred Testot qui s’est peut-être éclaté à incarner ce personnage de grossiste et qui finit par devenir l’ombre du film. Certains guests sont même inutiles et pourtant très drôles ailleurs. Je pense à Bun-Hay Mean que j’adore en stand-up et qui ici se retrouve avec le running gag de sentiments son cul. Même des gens comme Jonathan Lambert ou Vincent Desagnat se retrouvent avec des rôles de caniveaux. Finalement, je m’attendais à retrouver l’esprit de la série Youtube et je me suis retrouvé avec un film qui n’a aucun intérêt et cherche à forcer constamment les rires sans se soucier de ce que le spectateur aurait peut-être aimé voir. Hedi et Cokeman auraient mérité une série avec des épisodes de 15 minutes sur Netflix mais clairement pas un film.

Note : 2/10. En bref, le film est long et ennuyeux avec des running gags forcés et pas drôles. C’est claqué au sol alors que j’ai beaucoup de sympathie pour la websérie Youtube…

Disponible sur Netflix