Umbrella Academy (Saison 3, 10 épisodes) : joyeux bordel toujours efficace

Umbrella Academy (Saison 3, 10 épisodes) : joyeux bordel toujours efficace

Umbrella Academy n’a jamais été une série de super-héros centrée sur l’action mais plutôt sur les relations entre les personnages et la dynamique créée à partir d’eux. La force de Umbrella Academy est de sortir un peu des sentiers battus et de nous offrir quelque chose de différent. Steve Blackman maîtrise assez bien son histoire (qu’il a construit sur quatre saisons) et c’est assez rassurant mais Umbrella Academy est souvent plus alambiquée que nécessaire. Après avoir évité une apocalypse qu’ils ont créé et retournés dans un présent qui n’est pas le leur, Umbrella Academy a du pain sur la planche. Si dans la première saison de la série celle-ci ne savait pas forcément ce qu’elle voulait être, on sent que depuis la saison 2 il y a une certaine maîtrise du genre. La saison 3 reprend tout ce qui a déjà fonctionné dans les saisons précédentes ce qui permet de garder les pieds sur terre et de rapidement se replonger dans l’univers des personnages.

 

Cette saison donne une grande place à Viktor cette année incarné par Elliot Page. Je trouve fascinant de voir les scénaristes inclure l’histoire personnelle de l’acteur dans la série afin de créer quelque chose de touchant et attachant. L’expérience qu’il a vécu dans les années 1960 conduisent donc Vanya à devenir Viktor. La transition du personnage est probablement l’une des choses les plus réussites de cette saison. Umbrella Academy a tendance à en faire des tonnes et à complexifier le récit plus qu’il n’en faut alors que l’histoire de Viktor est simple, efficace et touchante. On sent aussi que cela permet de faire évoluer le personnage en le rendant plus sûr de lui et change de Vanya qui finalement n’était qu’un personnage semi-écrit dans les saisons précédentes (surtout dans la saison 1).

 

La saison ne perd pas de temps pour nous replonger dans l’histoire de ses personnages. Il y a des mystères sympathiques, des twists qui fonctionnent assez bien et des intrigues qui jouent au montagnes russes. Dans le premier épisode, les quinze premières minutes nous offrent un montage musical assez gargantuesque et c’est à la fois la force et la faiblesse de Umbrella Academy. La série se repose souvent sur sa bande originale (qui est très réussie). Il y a des éléments plus ancrés dans le réel que d’autre et ce sont les personnages qui viennent à la rescousse du récit. Car la saison partant dans tous les sens dans ses propres histoires (comme l’histoire du robot qui créé une religion autour d’un trou noir) parvient à faire quelque chose de réellement fort avec ses personnages. Par moment le casting de la série est beaucoup trop grand pour son bien ce qui ne permet pas de donner à tous la chance de briller.

 

Les membres de la Sparrow Academy introduit cette année auraient pu apporter quelque chose mais le scénario n’en fait rien. Dans un sens, tout n’est pas parfait et il y a un vrai problème d’équilibre dans le rythme. J’ai eu l’impression que la saison allait rapidement et pourtant trop lentement aussi. Ce paradoxe est dommage car il ne permet pas de s’imprégner constamment de tout ce que la série peut offrir en temps normal. Les moments plus riches en émotions ont tendance à se répéter et les enjeux ont du mal à montrer leur intérêt par moment. J’ai passé un très bon moment devant cette saison 3 mais quand Umbrella Academy cherche un peu trop à complexifier son récit cela donne parfois des moments de flottement où tout n’a pas forcément de sens ou d’intérêt. J’ai déjà hâte de voir une saison 4 si Netflix a le coeur de la commander car il y a tellement de potentiel mais j’espère voir la série lâcher un peu l’esbroufe pour mieux se concentrer sur des intrigues plus lisibles.

 

Note : 6.5/10. En bref, Umbrella Academy reste un joyeux festin parfois trop gourmand.

Disponible sur Netflix

 

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