4 Juillet 2022
Une Mère // De Sylvie Audcoeur. Avec Karin Viard, Darren Muselet et Samir Guesmi.
Pour son premier long métrage, Sylvie Audcoeur nous raconte l’histoire d’une mère qui découvre que l’agresseur qui a tué son fils de 17 ans vient de sortir de prison. Une Mère ressemble à un huis clos qui parvient à prendre le spectateur aux tripes alors que tout est finalement fait avec une simplicité déconcertante. Karin Viard est l’atout maître de ce récit où toutes les scènes qu’elle incarne sont les siennes. J’adore cette actrice et une fois de plus elle est bouleversante. Le film s’intéresse avant tout à la psychologie de son héroïne, Aline, une mère de famille qui n’arrive pas à reprendre le cours de sa vie depuis que son fils est décédé. Difficile de rester de marbre face à cette histoire qui tout de suite s’impose sans faire de vagues. Se déroulant dans le quartier des Minguettes à Vénissieux, le film ne cherche pas forcément à mettre en scène la vie de quartier en elle-même en garde les tours et le quartier en trame de fond car une grande partie du film se déroule dans la maison des parents d’Aline, dans la campagne lyonnaise.
Aline n’a jamais réussi à faire le deuil de son fils mort à 17 ans dans une rixe. Quand elle croise par hasard son agresseur, tout juste sorti de prison, elle décide d'échafauder un plan pour se venger. Aussi déterminée soit-elle, Aline commence à douter au fur et à mesure qu’elle apprend à connaître le jeune homme.
Si je reconnais que le rythme aurait pu être plus soutenu, Une Mère reste un film sobre qui sait où nous emmener et comment il veut nous emmener. La vengeance en elle-même se dessine alors petit à petit jusqu’au dénouement bouleversant qui m’a arraché des larmes. Le message final est tellement beau que l’on ne peut pas passer à côté. Même si le sujet apparaît comme assez classique, l’ambiance de Une Mère est pile poil ce que j’aime dans le cinéma. Il y a un peu de tout dans ce film mais jamais de trop (et c’est presque un défaut en soi). Dès le début, Sylvie Audcoeur veut nous mettre en situation et le prologue a de quoi glacer le sang. C’est pour mieux que l’on ressente le désarroi d’Aline quand elle découvre cinq ans plus tard que Maxime est sorti de prison. L’empathie envers Maxime n’arrive que dans le dernier tiers du film alors que l’on comprend sa personnalité et ce qui l’a rendu comme il est aujourd’hui. Il manque de petites choses au récit qui auraient pu lui être bénéfique mais dans son ensemble cela fonctionne comme une ode à la vie et au pardon pour mieux avancer soi-même.
Note : 7/10. En bref, un très beau film qui arrive à émouvoir. Karin Viard est une fois de plus sensationnelle.
Sorti le 23 mars 2022 au cinéma
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