Joe vs Carole (Mini-series, 8 épisodes) : rugissement timide

Joe vs Carole (Mini-series, 8 épisodes) : rugissement timide

L’histoire de Joe Exotic a fait couler beaucoup d’encre et notamment depuis la diffusion de la série documentaire de Netflix sur sa personne. Etan Frankel (Shameless, Animal Kingdom) adapte alors son histoire autour d’une mini-série de huit épisodes sauf que la série ne nous offre que très peu de choses pour réellement se laisser prendre au jeu. D’un point de vue purement narratif, Joe vs Carole reste plutôt correcte dans son ensemble. Kate McKinnon et John Cameron Mitchell tentent de donner le maximum dans leurs rôles respectifs mais la série met tellement de temps à démarrer qu’elle n’arrive pas vraiment à m’embarquer dans son aventure. Le divertissement est pourtant là par moment et par chance la série ne tombe pas dans la parodie. Etan Frankel tente de garder les pieds sur terre avec ses personnages afin de faire en sorte qu’ils ressemblent au mieux à ceux que l’on a déjà pu voir dans le documentaire de Netflix. Pour autant, Joe vs Carole tire un peu sur la corde (deux épisodes en moins auraient probablement aidé) et traine alors la patte sans réellement faire décoller à chaque épisode un récit de départ pourtant fou.

 

Fondatrice de Big Cat Rescue, Carole Baskin s'oppose à Joe Exotic et la gestion de son zoo pour félins. N'appréciant pas qu'il exploite les fauves pour se faire de l'argent, elle fait tout pour mettre fin à son entreprise. Alors que leur rivalité s'intersifie, Joe ne recule devant rien pour exposer ce qu’il considère comme de l'hypocrisie.

 

Joe vs Carole est une série difficile à faire. Notamment car si l’on n’a jamais vu la série Tiger King sur Netflix, on peut se dire que tout cela est une parodie tirée par les cheveux. L’histoire est absurde mais en même temps inspirée de faits réels et là où Joe vs Carole a du mal c’est aussi à apporter un peu de sang neuf à tout ce qui a déjà été raconté sur Joe Exotic et Carole Baskin. Il y a des moments particulièrement divertissants et d’autres en décalage total avec la réalité. Joe vs Carole est consciente de ses propres limites (comme les animaux en effets spéciaux) mais elle cherche avant tout ses personnages et donc leurs personnalités. Joe vs Carole a du mal à transporter un téléspectateur qui connaît déjà l’histoire du début à la fin. Tous les personnages sont des personnages de cartoon en version réelle et en appuyant un peu trop sur certains traits, cela rend le tout parfois un peu too-much. Je sais très bien que c’est aussi la personnalité de Joe que d’être dans l’excès mais Joe vs Carole aurait mérité un peu plus de nuance (ce dont elle manque clairement) et de substance.

 

En dehors des effets spéciaux ridicules et de tout un tas de trucs assez laids, Joe vs Carole ne fonctionne pas vraiment. Huit épisodes pour raconter toute cette aventure n’était pas nécessaire. Un film aurait clairement suffit et aurait peut-être permis de donner un peu plus de peps à l’ensemble. Alors que Peacock a plus ou moins vendu Joe vs Carole comme un autre point de vue sur l’histoire, il n’y a pas grand chose de neuf quand on a déjà tout vu et tout lu sur le sujet. En somme, Joe vs Carole est un peu une opportunité manquée qui a des idées et quelques moments délirants à offrir aux téléspectateurs mais rien de plus.

 

Note : 4.5/10. En bref, je me suis un peu trop ennuyé par rapport au potentiel de cette mini-série. Dommage.

Prochainement en France - Disponible sur Peacock aux Etats-Unis

 

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