20 Septembre 2022
Il y a une vraie obsession française et aussi un véritable savoir faire quand il s’agit d’adapter l’une des deux Grandes Guerres Mondiales. Cette fois-ci retour sur la Première Guerre avec le destin de plusieurs femmes qui vont participer à combattre l’avancée des allemands. Cécile Lorne (Meurtres à Amiens) et Camille Treiner (Cuisine interne) nous plongent donc dans une aventure féminine qui n’est pas exempt de défauts et qui ne vaut clairement pas Le Bazar de la Charité (l’autre grande production de TF1 sortie il y a quelques années maintenant). Malgré tout ce que je peux reprocher à Les Combattantes, cette mini-série parvient malgré tout à captiver son spectateur grâce à une valeur ajoutée nette : celle des décors et des costumes. La reconstitution a souvent été notre fort dans ce domaine et je trouve le résultat assez satisfaisant pour être remarqué. Cela permet d’ailleurs d’oublier les cabotinages incessants du casting et les dialogues plus qu’approximatif. Ce décorum, démonstration de moyens de la part de TF1, est donc là pour créer un emballage alléchant à ce qui est finalement une très petite histoire dans l’Histoire.
Septembre 1914. Depuis quelques semaines, les combats font rage. Dans un petit village de l’est de la France, à quelques kilomètres de la zone allemande, quatre femmes se retrouvent projetées au cœur de l'horreur : Marguerite, prostituée parisienne aussi mystérieuse que flamboyante que l'on soupçonne d'être une espionne ; Caroline, épouse de Victor Dewitt, propriétaire d’une usine de voitures, parti au front. Elle se voit propulsée à la tête de l’entreprise familiale, défi colossal et inédit pour une femme du début du siècle ; Agnès, mère supérieure d’un couvent réquisitionné et transformé en hôpital militaire.
Car oui, le premier défaut de Les Combattantes est de nous raconter une aventure qui n’a pas grand chose d’épique. En dehors de brins d’émotion simplistes, de personnages hauts en couleur et d’aventures qui manquent parfois de mordant, l’ensemble est sauvé par son décor. Certaines scènes sont très jolies même si la mise en scène fait encore une fois défaut à la série. Ce n’est pas la première production de TF1 qui manque d’idées de mise en scène mais une fois de plus le spectacle ne semble pas se vivre dans l’oeil du réalisateur mais plutôt dans ce qu’il y a devant sa caméra. Le casting est bon mais pas aidé par des dialogues approximatifs. Cependant, même si tout cela fait de Les Combattantes une série assez médiocre par moment, on ne peut s’empêcher d’être séduits et de se plonger facilement dans le récit. Pour quiconque n’est pas forcément fan des fictions d’époque, celle-ci a suffisamment de bonnes idées pour nous offre de belles surprises.
Parfois Les Combattantes en fait aussi un peu trop et le regrette vivement que le romanesque prenne souvent le pas sur l’histoire qui se joue en parallèle dans les tranchées. Les romances sont sympathiques mais elles ne permettent pas de rendre l’aventure particulièrement épique. On est dans une opération séduction du public cible de TF1. Mais j’apprécie que l’on mette en avant des femmes qui ont joué un rôle important dans la Première Guerre Mondiale, notamment face aux allemands mais aussi face aux hommes qui les ont entouré (je pense au mari de Caroline avec son usine à qui la jeune femme tient tête). Les Combattantes est donc un mélodrame historique assez efficace par moment pour devient divertissant et pas déplaisant. Ce n’est pas parfait mais je n’en attendais pas forcément beaucoup plus de la part de cette mini-série.
Note : 5.5/10. En bref, une jolie fresque qui souffre des défauts classiques du genre sur la grande chaîne mais qui reste assez sympathique pour se laisser suivre sans déplaisir.
Disponible sur Salto
Diffusée sur TF1 à partir du 19 septembre 2022
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