Critique Ciné : Le Coeur Noir des Forêts (2023)

Le Coeur Noir des Forêts // De Serge Mizrabekiantz. Avec Elsa Houben, Quito Rayon Richter et Leelou Laridan.

Pour son premier long métrage, Serge Mizrabekiantz nous plonge dans un univers assez sinistre. Avec une idée de départ intéressante, je dois avouer que le résultat n’est peut-être pas celui auquel je m’attendais. Le Coeur Noir des Forêts aurait pu être tellement de choses qu’il n’est finalement que très peu de choses. L’alchimie entre Nikolai et Camille ne fonctionne pas vraiment. Le casting n’est pas spécialement bon, ce qui n’aide en rien le récit à son évolution. Mais j’avais envie de me dire que Le Coeur Noir des Forêts pourrait aller au delà de son synopsis. Hélas ce n’est pas du tout le cas. Le film peut facilement se résumer à ce qu’il y a dans le résumé tant il ne raconte que très peu de choses et semble se forcer à durer autant de temps. Serge Mizrabekiantz, qui avait déjà réalisé plusieurs court-métrage, a clairement développé ce film comme un long court-métrage. On contemple alors beaucoup de choses pour un résultat plus que décevant. 

Nikolaï, 16 ans, vit entre le foyer et des familles d’accueil. Solitaire et hanté par les origines de son abandon, il rêve de fonder une famille. Quand Camille, 15 ans, intrigante et effrontée, débarque dans son foyer, Nikolaï la convainc de partir vivre avec lui dans la forêt.

Je n’ai rien contre les images de forêts sombres mais je pense que Le Coeur Noir des Forêts aurait pu les utiliser à bon escient. Cette fugue de deux ados est assez épuisante. Les deux ados paumés ont beau avoir un coeur sombre et noir, tout cela est représenté de façon assez morne dans le film. On sent que le réalisateur veut appuyer visuellement sur tout ce qui est écrit : les sous bois sans lumière, les lieux mal éclairés, etc. Tout cela est clairement fait pour appuyer l’esprit tourmenté de ses personnages mais si l’on ne ressent rien on ne peut pas vraiment se prendre au jeu. Le problème est que la mise en scène de Le Coeur Noir des Forêts ne cherche pas à nous attacher aux personnages. On est remisé à notre simple rôle de spectateur et l’on ne participe donc jamais à ce qui se passe avec ces deux personnages. Le film se contente donc du paysage et ne creuse jamais le regard de son environnement et les conséquences que les choix de ses deux héros peuvent avoir. Un film ne peut pas se reposer sur ses effets de caméra et de photographie pour être réussi. 

Note : 3/10. En bref, un film qui derrière sa mise en scène clinique et noire en oublie complètement de raconter quelque chose et de nous attacher aux deux héros (qui en plus, sont assez mal incarnés). 

Sorti le 25 janvier 2023 au cinéma