16 Novembre 2023
The Old Oak // De Ken Loach. Avec David Turner, Ebla Mari et Claire Rodgerson.
Cela fait toujours du bien un bon Ken Loach. A 87 ans, le réalisateur britannique continue de raconter son bon vieux Royaume-Uni avec les thématiques qui lui sont chères et un côté un brin sentimental. On sent que le réalisateur est en train d’arriver à un moment de sa carrière où il est ému, peut-être aussi car il sent que c’est bientôt la fin de celle-ci. D’après certains, ce serait son dernier film, un dernier adieu comme ce bon vieux pub dans une bourgade du nord de l’Angleterre. L’engagement de Ken Loach a toujours été fort et c’est encore plus touchant et inspirant dans The Old Oak. C’est inspiré et c’est justement ce qui fait toute la force de ce récit inspiré et plein de vie. Le réalisme que Loach apporte à ses films nous rapproche toujours énormément de ses personnages et dans le cas de TJ Ballantyne et de ces réfugiés syriens. Il veut nous montrer que les réfugiés ont aussi été bien traités dans certains endroits par certaines personnes.
TJ Ballantyne est le propriétaire du "Old Oak", un pub situé dans une petite bourgade du nord de l’Angleterre. Il y sert quotidiennement les mêmes habitués désœuvrés pour qui l’endroit est devenu le dernier lieu où se retrouver. L’arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions dans le village. TJ va cependant se lier d’amitié avec Yara, une jeune migrante passionnée par la photographie. Ensemble, ils vont tenter de redonner vie à la communauté locale en développant une cantine pour les plus démunis, quelles que soient leurs origines.
Mais avec The Old Oak, Ken Loach parle aussi de ces villages britanniques qui ont été détruits par Thatcher. C’est fort et c’est fait avec une vraie mélancolie. Le film ne cherche pas à dire que c’était mieux avant mais justement à proposer de faire le bilan de ce qui ne va pas tout en offrant quelque chose de lumineux. Ce n’est pas un film parfait mais on retrouve tout ce que l’on peut aimer chez Ken Loach et c’est justement ce qui fait toute la force de The Old Oak. C’est un effort admirable que de raconter une telle histoire avec autant d’émotions et de moments de vie forts. Après Sorry We Missed You (2019) et I, Daniel Blake (2016), The Old Oak conclut une certaine forme de trilogie. Le sens du réalisme du film est une fois de plus très bien géré par le réalisateur et le scénario de Paul Laverty. The Old Oak sait nous émouvoir de façon simpliste sans jamais user d’artifices. Loach continue d’être quelqu’un qui a un véritable sens de la communauté, de l’amitié et de l’espoir que la société peut changer et aller vers un avenir radieux.
Note : 8.5/10. En bref, un très joli film qui conclut (probablement) une très belle carrière du réalisateur.
Sorti le 25 octobre 2023 au cinéma
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog