7 Décembre 2023
Avec Black Cake, Marissa Jo Cerar tente de nous conter une histoire mystérieuse mais la série est bien meilleure lorsqu’elle se concentre sur le passé. Disons que c’est le passé qui est attachant et qui donne envie de suivre les aventures de Covey. Ce mélodrame adapté du best seller de Charmaine Vilkerson parvient à développer quelque chose de riche et frais en même temps. Ce n’est pas la meilleure mini-série que j’ai vu cette année mais il y a suffisamment de matière pour tenir les promesses sur huit épisodes entiers. Covey est une femme pleine de secrets : de son vrai nom à ses enfants jusqu’au meurtre qui l’a conduite à fuir la Jamaïque pour la Californie. S’ajoute à tout cela une histoire de cancer mais au fond le cancer (qui est un élément touchant) n’est pas ma partie préférée de Black Cake. Le passé est bien plus percutant et palpitant que ce qui se passe dans le présent.
Fin des années 1960, une jeune mariée en fuite nommée Covey disparaît dans les vagues au large de la Jamaïque. Cinquante ans plus tard, en Californie, Eleanor Bennett, une veuve d'une soixantaine d'années, perd son combat contre le cancer, laissant à ses deux enfants une clé USB qui contient des histoires de sa traversée des Caraïbes à l'Amérique. Ces nouveaux éléments remettent en question tout ce qu'ils pensaient savoir sur l'origine de leur famille.
Black Cake n’est donc pas parfaite mais dans son ensemble la série se tient assez bien pour que l’on ait ce que l’on mérite. Black Cake n’est pas qu’une histoire de meurtre et le mystère qui l’entoure. C’est aussi un drame familial. Car la thématique principale de la série reste la famille, l’identité et la façon dont les choix que l’on fait dans la vie ont des conséquences dans le futur (ou en tout cas influences ce que l’on est dans le futur). Le côté émotionnellement riche de Black Cake est le véritable coeur de la série. On est touchés à de nombreuses reprises en plein coeur par le récit et ses personnages. Son héroïne est, il faut l’avouer, très bien incarnée. Beaucoup de Mia Isaac dans le portrait de Covey est touchant. L’actrice apporte une sensibilité qui nous attache rapidement au personnage. Marissa Jo Cerar (Women of the Movement, The Fosters) insuffle au récit beaucoup d’éléments qui ont forgé sa propre carrière.
On a ce goût pour les femmes fortes (Women of the Movement, The Handmaid’s Tale) et pour la famille (The Fosters). Tout cela sert parfaitement Black Cake. L’autre thématique forte que Black Cake porte est celle des caraïbes. Ce n’est pas souvent que l’on a des séries qui parlent de la culture de cette région du monde et encore plus en lien avec les afro-américains. Le côté multi-culturel de Black Cake ne fait que renforcer le message qu’elle veut délivrer et ce de façon très jolie. Malgré toutes les imperfections que je peux trouver à Black Cake (notamment les trois premiers épisodes qui sont très loin d’être les meilleurs), l’histoire se suit avec grand plaisir. Et plus on s’investi dans Black Cake, plus on a envie d’en voir encore plus. On se laisse porter au gré des aventures de Covey dans le passé et dans le présent avec une pointe d’émotion vive et riche. Mais ces émotions sont (pour le passé) assez fortes pour nous émouvoir facilement.
En soit, je ne m’attendais pas du tout à ce que Black Cake m’accroche totalement jusqu’au bout compte tenu des débuts parfois un brin tumultueux mais c’est au fil des épisodes que le récit éclot réellement et se mue en quelque chose de beaucoup plus percutant et mémorable. Il faut dire que le casting met énormément du sien et que cela ne peut que toucher les gens qui sont avides de mélodrames familiaux avec des secrets et des petits twists qui viennent pimenter le récit.
Note : 6.5/10. En bref, bien que Black Cake soit imparfaite (et qu’au début elle ne m’a pas totalement convaincue), c’est au fil des épisodes que ce très beau récit éclot et délivre toute sa richesse.
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