Criminal Record (Saison 1, 8 épisodes) : affaire (non) classée

Je dois avouer que Criminal Record n’a pas vraiment été la série policière la plus fascinante que j’ai pu voir. Elle se repose sur des bases tout ce qu’il y a de plus classiques, a son lot de twists mais se repose un peu trop sur le talent de son casting. Peter Capaldi et Cush Jumbo forment un duo étonnant qui donnerait bien envie de les voir s’écharper dans une saison 2. Le début de la saison manque de rythme et de surprises. C’est d’ailleurs le plus gros reproche que je peux faire à Criminal Record qui devient de plus en plus excitante au fil des épisodes. La série n’arrive pas vraiment à démarrer la machine de façon à ce que l’on soit pleinement imprégné de la totalité de l’univers. Criminal Record parvient tout de même à installer un récit assez simple et efficace. La narration est fluide car elle ne cherche pas à complexifier de trop son histoire sans nous permettre de comprendre ce que l’on voit. 

Dans le Londres d'aujourd'hui. Un coup de téléphone anonyme va mener deux brillants détectives (une jeune femme qui commence sa carrière et un homme bien informé, déterminé à protéger son héritage) à une confrontation autour d'une ancienne affaire de meurtre. La série abordera les sujets du racisme, de l'échec des institutions et de la recherche d'une entente dans une Grande-Bretagne divisée.

Criminal Record s’avère donc être un polar contemporain assez bien ficelé mais sans surprises. L’histoire de départ est un brin trop générique pour générer quelconque envie de se plonger semaine après semaine dans la suite de cette aventure. Les affrontements entre Cush Jumbo et Peter Capaldi sont alors les vrais moments les plus intenses de la série. L’affaire a ses surprises et ses twists (notamment le tout dernier de la saison qui m’a donné l’impression de renouer avec la belle époque de Usual Suspect) mais dès que Criminal Record s’engouffre dans des thématiques modernes comme le racisme et l’échec des institutions, on sent que ça pédale un peu dans la semoule. Cela n’enlève en rien au charme de Criminal Record qui sait séduire par plusieurs atouts mais elle se fait désirer. Le début de la saison manque de surprises et de rythme quand la seconde partie s’avère bien plus riche et palpitante. 

Ce manque d’équilibre ne permet pas toujours de s’attacher à l’intrigue principale. Certes les personnages sont là pour nous offrir un jeu du chat et de la souris mais est-ce suffisant ? Pas totalement. Mise à côté de tout ce que les britanniques ont pu faire ces derniers temps en termes de séries policières, Criminal Record est une excellente série. Les personnages ont suffisamment de relief pour que l’on s’intéresse à eux mais encore une fois, eux aussi sont sur un long fleuve tranquille. Criminal Record n’est pas le genre de séries policières qui va tout de suite nous mettre dans le bain. Il faut se laisser guider au fil des épisodes et de l’intrigue pour enfin être récompensé. C’est d’ailleurs pour ça que je n’avais pas été totalement convaincu par le début de la saison mais que la seconde partie de celle-ci m’a pleinement satisfait. 

C’est sans parler du point de départ assez farfelu : un coup de téléphone va permettre de faire le lien avec une affaire criminelle en un coup de cuillère à pot. On sent que c’est un attrape nigaud comme prémisse mais au fil des épisodes on se laisse avoir par le charme des deux héros. Peter Capaldi a quelque chose de fascinant, jouant sur plusieurs plans en même temps sans trop nous en dévoiler. Cush Jumbo a cette niaque qui rend son personnage tout de suite prenant (même si là aussi le scénario a besoin de la réveiller et la révéler, ce qui prend quelques épisodes). Criminal Record reste une solide série policière bien qu’un brin lente au démarrage.  

Note : 6.5/10. En bref, le début met du temps à préchauffer mais une fois que le récit a pris forme et les personnages installés alors Criminal Record est une belle surprise. Tout est une question de patience. 

Disponible sur Apple TV+