28 Février 2024
Cette production franco-ukrainienne nous plonge dans les aventures de plusieurs personnages avec pour centre névralgique : la voiture de Lydia. Le concept est simple et s’inspire d’histoires vraies ukrainiennes. Cela donne forcément plus de poids au récit mais ce que In Her Car offre d’intéressant ce n’est pas forcément le côté inspiré de faits réels mais plutôt l’idée de mettre en scène des personnages dans un pays en guerre afin d’aborder des thématiques sociales et familiales. Eugen Tunik offre alors un série assez poignant par moment même si je m’attendais tout de même à quelque chose de plus percutant. Malgré tout ce que la série met en oeuvre, il y a un léger manque d’émotions. Certains épisodes percutent un peu plus que d’autres, peut-être aussi car chaque histoire est finalement assez personnelle et va faire écho différemment aux téléspectateurs.
Au lendemain de la déclaration de guerre en Ukraine, Lydia, psychologue, aide les personnes divisées par les hostilités à se rencontrer. Sa voiture agit comme un abri temporaire, un lieu de confession pour les passagers qui souhaitent retrouver un être cher. En aidant les autres, elle essaie de surmonter le traumatisme de la mort de sa sœur qu'elle n'a pu empêcher.
In Her Car c’est aussi une série qui montre la résilience et la force des ukrainiens alors que leur pays est détruit par l’armée russe. Certains perdent leur maison (l’épisode 1 est assez fort sur cette thématique), certains ont pensé vivre une nouvelle vie en Ukraine (l’épisode 3 sur le jeune français et sa femme ukrainienne que les parents du premier cherchent à retrouver), et puis d’autres histoires sont différentes mais variées. La variété des personnages et des histoires personnelles fait la force de In Her Car. L’histoire de Lydia et des malversations de son ex mari (l’épisode 2) qui se suit au fil des épisodes n’est pas assez palpitante pour tenir ses promesses. C’est donc sur le destin de chacune des personnes que Lydia prend dans sa voiture que la série se repose.
Le huis clos n’est pas un genre simpliste mais In Her Car parvient à l’exploiter de façon plutôt soignée. Les passages tournés pendant la guerre (car le décor est le vrai décor ukrainien) sont les plus intéressants et les plus forts. Les flashbacks, qui donnent un contexte aux histoires des personnages, ne sont pas assez pertinents et ont tendance à casser le rythme de la série. Il y a aussi cette lueur d’espoir consentante où toutes les histoires se finissent finalement (trop) bien. J’aurais trouvé plus percutant que tout ne se passe pas comme prévu. La voix off qui introduit les épisodes donne l’impression que chaque aventure est un conte de fées mais là aussi ce parti pris de style ne fonctionne pas vraiment. Reste donc un hommage touchant aux ukrainiens qui tentent de garder un semblant de vie malgré tout ce qui se passe dans leur pays.
Finalement, In Her Car méritait d’être peut-être un peu plus travaillée sur le fond et la mise en scène. Il y a de très bonnes idées mais celles-ci ne sont pas suffisamment bien développées à mes yeux. Surtout quand tout peut parfois être alourdi par certains moments qui n’apportent rien au récit (notamment les flashbacks qui cassent le huis clos et donc cette ambiance). La fin du dernier épisode a tout de même réussi à me procurer les émotions que j’étais venu chercher avec cette mamie qui veut voir une dernière fois son petit fils avant qu’il ne parte au front.
Note : 5/10. En bref, une idée intéressante qui perd parfois en intensité à cause de flashbacks mal fagotés. Le fond de In Her Car reste touchant puisqu’inspiré de faits réels et montre la résilience des ukrainiens tout en leurs rendant un bel hommage.
Disponible sur france.tv
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