Zorro (Saison 1, 10 épisodes) : le premier héros masqué

Zorro est l’un des héros les plus emblématiques de la littérature mais aussi du grand et petit écran. Zorro a même inspiré de nombreux personnages dont Batman chez DC Comics (le dessinateur Bob Kane l’avait même avoué). Autant dire que l’héritage de ce personnage est énorme. Mais ce n’est pas tout, plus de trente films ont vu le jour. Le dernier en date est La Légende de Zorro de Martin Campbell (suite du Masque de Zéro du même réalisateur) avec Antonio Banderas. On était en 2005. Ce n’était qu’une question de temps avant que Zorro soit de retour sur nos écrans. Alors que la France prépare son propre Zorro avec Jean Dujardin dans le rôle titre, les espagnols ont eux aussi développé leur propre version. Plutôt que de suivre la mécanique procédurale de la série des années 90, Carlos Portela (Padre Casares, Hierro) préfère nous offrir un récit initiatique avec l’apparition du héros et une intrigue à suivre sur la saison entière. 

En 1834, tout le monde espère prendre le contrôle de la Californie : les vieux colons, le gouvernement nouvellement installé qui a besoin du soutien du Mexique après avoir servi la couronne espagnole, les oligarques russes à la tête de sociétés russo-américaines, les Français qui ne veulent pas renoncer à leur contrôle sur ce riche territoire et les États-Unis d'Amérique nouvellement constitués.

Le livre original est considéré comme le tout premier roman de super-héros avec une identité secrète. Mais personnellement, j’ai surtout connu le personnage de Zorro à travers la série des années 90 et les deux films avec Antonio Banderas. Puis j’ai découvert certains films des années 50 et 60 avec le personnage. Je dois avouer qu’une série sur Zorro est excitante sur le papier mais risquée. Bien qu’imparfaite, cette première saison tient plutôt bien ses promesses et Miguel Bernardeau (Elite, 1899) est clairement l’intérêt premier de cette série. L’acteur est plutôt sympathique sous les traits du héros masqué mais c’est aussi l’intrigue à suivre sur la saison entière qui a été salutaire. Plutôt que de nous délivrer des petites intrigues à chaque épisode, Zorro préfère nous raconter toute une histoire sur dix épisodes. Cela permet de développer les personnages et les intrigues de façon bien plus intéressante. Le ton de Zorro (2024) jongle alors assez bien entre moments sérieux et d’autres plus légers qui viennent rappeler l’humour légendaire autour du personnage. 

Bien que Zorro (2024) soit assez sombre par rapport au classique de chez Disney, c’est très joli visuellement. Je ne suis pas sûr que ce filtre jaune et bleu soit la meilleure chose que les producteurs aient pu faire mais cela vient clairement nous rappeler que l’on est dans une production espagnole. Les scènes d’action sont suffisamment variées pour éviter le côté répétitif du héros et de son épée. Cela nous offre tout un tas de séquences originales qui viennent dynamiser le récit. Par moment, Zorro perd un brin de son rythme à cause de son histoire mais l’ensemble tient suffisamment ses promesses pour passer un agréable moment. Le fait que Zorro ne soit pas une production hollywoodienne permet aussi de rester un peu plus fidèle au personnage et à ses origines. Le divertissement est là, l’histoire donne parfois l’impression de plonger dans un comics mais en plus de ça, avec un côté familial. Certes les intrigues sont sombres par moment mais Zorro n’oublie pas de rester accessible à tous. 

Ce que je trouve dommage c’est que notre nouveau Zorro ne fait pas tout pour protéger son identité. Disons que cela apparaît assez simpliste par moment alors que le récit en lui-même se veut bien plus complexe que son héros. C’est dommage. Je ne vais pas bouder mon plaisir car j’ai suivi ces dix épisodes avec grand plaisir. 

Note : 7/10. En bref, un reboot de Zorro qui vaut le détour. 

Prochainement sur Amazon Prime Video