Critique Ciné : Humane (2024)

Critique Ciné : Humane (2024)

Humane // De Caitlin Cronenberg. Avec Jay Baruchel, Emily Hampshire et Peter Gallagher.

 

La relève de David Cronenberg se prépare. Après l’excellent Infinity Pool l’an dernier de Brandon Cronenberg, c’est au tour de sa petite soeur Caitlin de réaliser son premier film. Aussi imparfait soit-il, ce thriller dystopique nous plonge dans un monde où la Terre est surpeuplée. Afin de faire face aux enjeux futurs, des gens sont euthanasiés par le gouvernement. Humane plante un décor assez réaliste et efficace dans sa première partie avant de glisser dans un huis clos familial horrifique. On sent que Caitlin Cronenberg a été influencée par son père même si contrairement à son grand frère, elle ne cherche pas le body horror (un style si cher à David). Le plus gros atout charme de Humane c’est que le concept est bon et fonctionne plutôt bien même si sur la durée cela a tendance à s’étioler. Le patriarche invite alors sa famille afin d’annoncer qu’il s’engage dans ce nouveau programme gouvernemental. Mais c’est sans compter sur le fait que l’expérience va mal tourner. 

 

Le patriarche d'une famille - qui a décidé de s'engager dans le nouveau programme d'euthanasie du gouvernement - voit l'expérience mal tourner...

 

La seconde partie de Humane se transforme donc en une sorte de bis repetita d’autres films où les familles s’entretuent. Ce n’est pas neuf et cela reste assez mal fagoté par moment d’un point de vue narratif mais Caitlin Cronenberg a suffisamment d’idées de mise en scène intéressantes afin de donner une allure un brin plus palpitante à l’ensemble. Humane n’a pas toujours de sens (notamment dans sa seconde partie où les comportements sont difficiles à cerner) mais je pense que le film se repose surtout sur son concept de départ. C’est d’ailleurs ce concept qui donne envie d’aller au bout sans problème. Le casting est plutôt correct même s’il est pour certains en sous-régime. Quel plaisir de voir Enrico Colantoni dans un rôle un peu moins gentil que ceux qu’il incarne années après années dans des séries. Caitlin Cronenberg, photographe avant d’être réalisatrice, prouve qu’elle a quelque chose à proposer d’intéressant. Presque encore plus que son frère. 

 

Il n’y a pas de scènes où la caméra part dans tous les sens. On sent que tout est posé, mis en scène avec une volonté de créer quelque chose. C’est assez nouveau dans un cinéma qui a tendance à partir caméra à l’épaule et rendre certaines scènes de ce genre assez illisible (je pense à la seconde partie du film qui justement gagne des points grâce à sa mise en scène). La fin est un brin simpliste à mes yeux, même trop pleine de bons sentiments mais Humane a des idées et nous les propose. Ce n’est pas suffisant pour prouver que Caitlin Cronenberg a réalisé un très solide premier film, la faute au scénario qu’elle n’a pas écrit, mais je suis très curieux de voir ce qu’elle pourrait nous proposer par la suite. En tirant du côté de l’horreur à travers la psychologie, il y a de l’idée. Elle vient tout de même de prouver avec sa mise en scène que les chiens ne font pas des chats. 

 

Note : 5/10. En bref, une mise en scène soigné et un joli concept mais celui-ci cale dans sa seconde partie. 

Prochainement en France

 

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