Critique Ciné : Ezra (2024)

Ezra // De Tony Goldwyn. Avec Bobby Cannavale, Rose Byrne, Vera Farmiga et Robert de Niro.

Le film Ezra, réalisé par Tony Goldwyn, marque son retour au grand écran depuis son dernier film Conviction en 2010. Après une décennie consacrée principalement à la réalisation d'épisodes de télévision et à son activité d'acteur, Goldwyn nous offre cette fois-ci une œuvre inspirée d'une histoire vraie, mêlant humour et drame de manière complexe. Ezra suit les péripéties de Max (incarné par Bobby Cannavale), un comédien de stand-up qui peine à joindre les deux bouts en se produisant uniquement dans un bar local. Vivant encore chez son père Stan (Robert De Niro), Max tente de maintenir un lien avec son ex-femme Jenna (Rose Byrne) et leur fils autiste, Ezra (William A. Fitzgerald). Ces éléments de sa vie personnelle deviennent la matière première de ses spectacles comiques.

Un écrivain, Max Brandel, met fin à sa carrière - et à son mariage - pour devenir comédien de stand-up. Il emménage chez son père Stan, un chef cuisinier talentueux mais excentrique devenu portier. Max ne partage pas avec son ex-femme la même approche afin d'élever leur fils, Ezra, 9 ans, porteur de syndrome d'Asperger. Max décide que la solution est de kidnapper Ezra et de l'emmener en voyage à travers le pays.

Lorsque des médecins prescrivent des médicaments spéciaux pour aider Ezra à gérer son autisme, Max rejette ces recommandations, ce qui le conduit à des conflits avec les professionnels de santé. Suite à un désaccord, il se voit interdit de voir son fils pendant un certain temps. Cependant, lorsque l'opportunité de se produire à la télévision se présente, Max, voyant en Ezra un porte-bonheur, décide de le prendre avec lui sans consulter Jenna, aggravant ainsi sa situation. Ezra tente de sensibiliser le public à l'autisme, illustrant le quotidien d'un enfant autiste et les défis auxquels sont confrontés ses proches. Le film aborde diverses formes d'autisme ainsi que des troubles similaires comme le TOC, les problèmes de colère et les tendances obsessionnelles. En essayant de traiter ces multiples sujets en seulement 100 minutes, le film peut sembler dispersé, rendant parfois floue la compréhension des symptômes et des troubles sur lesquels il veut réellement se concentrer.

Cette dispersion pourrait être atténuée par un retour plus précis sur l'histoire finale. De plus, l'équilibre entre les éléments comiques et dramatiques du film est quelque peu chaotique, laissant le spectateur incertain quant à la nature prédominante du film : est-ce une comédie ou un drame ? Malgré ces aspects flous et chaotiques, les performances des acteurs brillent dans Ezra. William A. Fitzgerald, pour qui c'est le premier rôle au cinéma, livre une interprétation convaincante d'un enfant autiste. Bobby Cannavale, en père aimant mais souvent distrait par sa carrière naissante de comédien, incarne un personnage aux traits autistiques et au tempérament explosif. Rose Byrne, quant à elle, joue une mère protectrice, parfois à l'excès, mais toujours dévouée à son fils. Les rôles secondaires, interprétés par des acteurs talentueux comme Robert De Niro, Vera Farmiga et Whoopi Goldberg, apportent une profondeur supplémentaire au film.

Ezra est une œuvre ambitieuse de Tony Goldwyn, qui tente de marier la comédie et le drame tout en abordant des sujets complexes comme l'autisme et d'autres troubles comportementaux. Bien que le film souffre parfois d'un manque de clarté et d'un équilibre imparfait entre ses différents éléments, les performances remarquables de son casting parviennent à toucher le public. Pour les spectateurs, Ezra offre une perspective nouvelle et émouvante sur les défis quotidiens rencontrés par les familles vivant avec l'autisme. Malgré ses imperfections, le film reste une contribution importante à la représentation de ces réalités souvent méconnues et mal comprises. En fin de compte, Ezra rappelle que personne n'est parfait et que chacun porte son lot de fardeaux et de préoccupations, ce qui rend le parcours humain universellement pertinent et touchant.

Note : 6.5/10. En bref, une touchante histoire vraie. 

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