14 Juillet 2024
Late Bloomers // De Lisa Steen. Avec Karen Gillan, Małgorzata Zajączkowska et Jermaine Fowler.
Late Bloomers marque les débuts de Lisa Steen en tant que réalisatrice de long métrage. Cette dramédie raconte l’histoire de Louise, une musicienne de 28 ans incarnée par Karen Gillan, qui peine à trouver sa voie. Louise se blesse à la hanche en suivant son ex-petit ami de manière embarrassante. Cet accident l'amène à se lier d’amitié avec un groupe de femmes âgées lors de sa rééducation, notamment Antonina, une Polonaise acariâtre jouée par Margaret Sophie Stein. Bien que le film propose un concept intrigant, il n'arrive jamais vraiment à s’épanouir. Le film explore la relation entre Louise et Antonina, deux femmes que tout oppose mais qui partagent une certaine rébellion contre les normes sociales. Louise fuit sa mère malade, atteinte d’Alzheimer, et évite les appels de son père désorganisé. De son côté, Antonina refuse obstinément de déménager dans une maison de retraite. Cependant, ces parallèles sont souvent effleurés, sans jamais être pleinement développés, laissant au spectateur le sentiment d’un potentiel inexploité.
Louise, 28 ans, se casse la hanche en état d'ébriété, ce qui l'amène à suivre des séances de kiné. Elle se fait une amie de 86 ans qui ne parle pas anglais. Cette amitié improbable lui donne le courage d'affronter ce qu'elle a toujours fui : la maladie d'Alzheimer de sa mère.
L’un des problèmes majeurs de Late Bloomers réside dans la caractérisation de Louise. Présentée comme une jeune femme égocentrique, fraîchement sortie d’une longue relation et en pleine crise existentielle, Louise est censée être irritante, mais le film insiste tellement sur ce trait de caractère qu’il en devient agaçant. Malgré les efforts de Karen Gillan, connue pour ses rôles dans le MCU et Jumanji, les tentatives d’humour tombent souvent à plat. Le manque de sous-titres pour les dialogues en polonais d'Antonina rend difficile la compréhension de son personnage, réduisant ses interventions à des moments comiques basés uniquement sur la barrière linguistique. Cette approche limite l’impact de leur dynamique, qui aurait pu être plus profonde et touchante. Les motivations derrière leur amitié restent floues, et le film ne parvient pas à rendre cette relation centrale et significative.
Le parcours de Louise, de sa chute ridicule à sa lente prise de conscience, manque de cohérence. Bien que certaines scènes, comme la séquence amusante où Louise et Antonina portent des couches pour adultes et se maquillent dans une pharmacie, apportent une touche de légèreté, elles ne suffisent pas à sauver une intrigue fragmentée. Le film semble osciller entre une comédie légère et un drame plus profond, sans jamais trouver un équilibre satisfaisant. Le thème de la solitude, central à l’histoire de Louise, est traité de manière superficielle. Louise est confrontée à la réalité de sa situation : célibataire, isolée et sans repères. Mais au lieu d’une véritable introspection, le film se contente de montrer ses tentatives maladroites pour échapper à cette réalité. La relation avec Antonina aurait pu offrir une opportunité pour Louise de grandir et de mûrir, mais elle est présentée comme une distraction plutôt que comme un véritable catalyseur de changement.
Late Bloomers avait tous les éléments pour devenir un film touchant et introspectif sur la croissance personnelle et l’amitié intergénérationnelle. Malheureusement, la réalisation reste en surface, multipliant les clichés et les situations forcées. Lisa Steen ne parvient pas à faire éclore son film, qui reste une promesse inachevée, frustrante pour le spectateur en quête d’émotion et de profondeur. En fin de compte, Late Bloomers est une illustration de ce que le cinéma peut produire lorsqu’il manque d’une vision claire et d’un développement scénaristique solide. C’est une œuvre qui aurait pu s’épanouir, mais qui reste fermée, laissant le public avec une impression d'inachevé.
Note : 3.5/10. En bref, ça manque de substance et d’idées pour tenir la longueur.
Prochainement en France
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