15 Juillet 2024
Les Fantômes // De Jonathan Millet. Avec Adam Bessa, Tawfeek Barhom et Julia Franz Richter.
Jonathan Millet (Et toujours nous marcherons) nous plonge dans une enquête mystérieuse qui tient son suspense et la tension de bout en bout. Nous suivons Hamid, membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe. Alors que tout le monde pense retrouver Harfaz en Allemagne, Hamid suit une piste à Strasbourg, en France. Le film d’espionnage à la française est rare et Les Fantômes fait donc forcément du bien à notre cinéma. Au delà de sa construction qui joue sur la tension et le mystère autour de Sami Hassan, Les Fantômes prend le temps de faire le portrait touchant d’un homme brisé par ce qu’il a vécu dans cette prison syrienne. Adam Bessa (récemment vu dans Ourika) parvient à nous offrir une interprétation touchante. On s’attache alors rapidement à Hamid et à ce qu’il veut nous raconter.
Hamid est membre d’une organisation secrète qui traque les criminels de guerre syriens cachés en Europe. Sa quête le mène à Strasbourg sur la piste de son ancien bourreau.
Ce qui fait la force de Les Fantômes ce n’est pas que la tension du thriller d’espionnage qui se déroule sous nos yeux mais la façon dont il évoque l’horreur des tortures vécus par les prisonniers (que ce soit les sévices par les coups ou bien par toutes les armes chimiques testés sur des syriens innocents). Allant jusqu’à décrire certaines images (la peau fondue, les trous dans la peau), on sent encore plus l’horreur. Parfois, le cinéma n’a pas besoin de montrer à l’image pour nous choquer et à travers de simples témoignages audio, Les Fantômes sait nous engouffrer dans ces instants marquants et terrifiants. Les Fantômes prend aussi son temps afin d’installer son personnage mais aussi la traque. Elle est lente et Hamid est en mission. Il en vient à douter et nous aussi. On ne sait pas jusqu’à la fin qui est réellement cet étudiant en ingénierie syrien et s’il est réellement le bourreau que l’organisation recherche.
L’une des scènes les plus marquants est peut-être l’une des plus simples du film : un échange entre Hamid et ce qu’il pense être son bourreau dans un restaurant libanais. Le moment est haletant. Avec un jeu de silence, de pause entre les phrases et de regards, le film nous offre un moment de tension percutant. Le suspense est maîtrisé de bout en bout en plus de dénoncé ce que des syriens ont fuit de leur propre pays alors qu’ils tentent de se reconstruire. Les Fantômes sait cultiver son originalité et nous offre alors quelque chose d’inattendu et de percutant. Jonathan Millet, réalisateur de documentaire, cherche à mettre son film en lumière par un simple appareil qui lui sied bien. C’est brut et brutal, sans fioritures. On est pris par l’histoire de bout en bout. Une belle réussite à laquelle je ne m’attendais pas du tout et que j’ai été voir un peu par hasard en voyant la bande annonce au cinéma.
Note : 8/10. En bref, un film d’espionnage à contre emploi qui maîtrise son suspense et sa tension de bout en bout. Adam Bessa est excellent.
Sorti le 3 juillet 2024 au cinéma
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