8 Août 2024
Largo Winch // De Jérôme Salle. Avec Tomer Sisley, Kristin Scott Thomas et Predrag « Miki » Manojlovic.
Avant d’aller voir le troisième volet actuellement au cinéma à l’heure où j’écris ces lignes, je me suis dit que je me rafraichirais bien la mémoire. Car oui, de cette franchise je ne me souviens pas de grand chose si ce n’est le fait que Tomer Sisley incarne le héros. Sorti en 2008, ce premier volet nous plonge dans l’histoire de Largo et de comment il est arrivé à la tête du Groupe W. On se retrouve avec un film d’action standard qui reprend les traits caricaturaux du personnage de la bande dessinée originale avec laquelle j’ai grandi. Largo Winch veut être un peu tout et surtout démontrer que l’on a des moyens européens et pas seulement français pour faire un film d’action. Si ça peut fonctionner par moment, l’histoire reste très académique et déjà vue sans apporter réellement d’éléments originaux. Alors oui, pour une production française on peut trouver des qualités à Largo Winch.
Le milliardaire Nerio Winch est retrouvé noyé. Une mort forcément suspecte quand on sait qu'il s'agit du fondateur et principal actionnaire du puissant et tentaculaire Groupe W. Qui va hériter de cet empire économique ? Officiellement Nerio n'avait pas de famille. Mais il cachait un secret : un fils, Largo, adopté presque trente ans plus tôt dans un orphelinat bosniaque. Seul problème, ce jeune héritier vient d'être jeté dans une prison du fin fond de l'Amazonie. Accusé de trafic de drogue, il clame son innocence. Nerio assassiné. Largo emprisonné. Et si ces deux affaires faisaient partie d'un seul et même complot visant à prendre le contrôle de l'empire Winch ?
Ce que je trouve dommage c’est que l’on perd plein de détails de l’histoire car le film doit tout accélérer. Avec moins de deux heures au compteur, on n’a jamais le temps de profiter de quoi que ce soit. Cela rend alors certains moments bien moins percutants, faisant l’effet d’un ballon de baudruche qui se dégonfle. Le scénario, assez brouillon, n’aidant pas, Largo Winch avait les capacités de se renouveler et de proposer quelque chose de neuf dans son action. Mais là aussi, outre le nombre incalculable de personnages que le film oublie sur le bord de la route, Largo Winch n’a jamais assez de temps pour faire quoi que ce soit de percutant. On peut tout de même saluer le fait que Tomer Sisley est convaincant dans le rôle de Largo mais est-ce suffisant ? Kristin Scott Thomas, qui devient la méchante dans le dernier tiers du film, n’a pas le personnage le plus aisé. Le scénario donne l’impression que cela tombe comme un cheveu sur la soupe car rien n’est fait pour nous préparer à sa trahison.
Largo Winch reste un film divertissant car l’on ne voit pas nécessairement le temps passer mais je dois avouer que je me souvenais pas que cela avait l’allure d’un téléfilm français à gros budget plus que d’un film d’action. Jérôme Salle ne sait pas du tout filmer l’action. Les scènes sont brouillonnes voire illisibles. On ne profite donc pas spécialement des talents de Tomer Sisley dans le registre de l’action. Les nombreux flashbacks bâclés donnent l’impression de renouer avec l’esprit EuropaCorp des années 2000 (et je suppose que c’était l’idée dans l’adaptation de cette BD, de suivre les pas de Luc Besson). Largo Winch n’a donc pas grand chose de spécial à offrir si ce n’est du divertissement qui laisse de côté les personnages et l’histoire pour tenter de nous faire frétiller par quelques scènes d’action. Les rebondissements sont gros car le film n’a pas suffisamment le temps de développer quoi que ce soit (même la relation entre Largo et son frère qui revient à la fin du film n’a jamais la charge émotionnelle attendue).
Note : 4.5/10. En bref, divertissant mais trop court pour parvenir à raconter quoi que ce soit de crédible. Reste Tomer Sisley, convaincant.
Disponible en DVD, Blu-ray et VOD
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