Heartbreak High (2022) (Saison 2, 8 épisodes) : Hartley, coeur à vif

Heartbreak High (2022) (Saison 2, 8 épisodes) : Hartley, coeur à vif

La deuxième saison de Hartley Cœur à Vif sur Netflix, reboot de la série culte des années 90, se lance dans une course effrénée vers l'extravagance et la surenchère visuelle. Dès le premier épisode, le ton est donné : une vision de bal scolaire virant à l'incendie, rappelant les scènes iconiques de Carrie, annonce une saison plus bruyante, plus intense et, certainement, plus sensationnelle que la précédente. Toutefois, cette quête de l’excès semble se faire au détriment de l’essence même de la série originale, qui mêlait réalisme social et drame adolescent. Là où la première saison parvenait à équilibrer ses moments de drame et d'humour avec une certaine subtilité, cette nouvelle saison semble déterminée à tout amplifier. Dès les premières minutes, Amerie, l'héroïne interprétée par Ayesha Madon, se retrouve dans une situation intime au sein même de l'école, un choix scénaristique qui ne laisse aucune place à l'imagination. 

 

Loin de l'authenticité brute de la série originale, cette version moderne de Hartley Cœur à Vif mise sur des moments chocs et des situations outrancières pour capter l'attention du spectateur. Un exemple frappant de cette approche est la scène où un élève, Brodie Townsend, décide de consommer toutes ses gommes au cannabis tombées au sol plutôt que de les ramasser. Ce moment, censé être humoristique, tombe à plat, ne provoquant ni rire ni réflexion. D’autres scènes, comme les hallucinations de Harper, interprétée par Asher Yasbincek, qui voit un homme inquiétant la suivre, se perdent dans un flot incessant de bruit et d'images, rendant difficile toute connexion émotionnelle avec les personnages. Cette saison 2 introduit de nouveaux personnages et poursuit les arcs narratifs des anciens, mais elle peine à offrir une véritable profondeur à ces figures pourtant prometteuses. 

 

Parmi les nouveaux venus, Rowan de Dubbo, interprété par Sam Rechner, et le professeur de sport Timothy Voss, joué par Angus Sampson, se démarquent. Cependant, leurs apparitions oscillent entre caricature et excentricité, les rendant difficiles à prendre au sérieux. Le personnage de Voss, en particulier, avec son attitude macho, semble sortir d’une autre époque, et son impact sur la série est plus irritant que comique. Les anciens personnages, comme Malakai (Thomas Weatherall), Darren (James Majoos) et Quinni (Chloe Hayden), restent attachants, mais ils sont victimes des choix scénaristiques qui favorisent l’exagération au détriment de la subtilité. La tentative de satiriser les mœurs actuelles à travers des scènes comme celle du club « Cum Lords », où les garçons se réunissent pour embrasser une masculinité rétrograde, tombe à plat. Cette approche manque de finesse et de profondeur, et ne parvient pas à engager une véritable réflexion sur les thèmes sociaux qu’elle aborde.

 

L'un des aspects les plus décevants de cette deuxième saison est son incapacité à exploiter le potentiel émotionnel de ses personnages. Les relations complexes et nuancées de la première saison, qui avaient su captiver le public, laissent ici place à des intrigues qui semblent plus guidées par l’algorithme que par une véritable vision créative. Par exemple, la romance entre Darren et Ca$h, interprétés par James Majoos et Will McDonald, qui avait apporté une touche de douceur et de complexité à la première saison, est reléguée au second plan. De même, le parcours de Quinni, personnage autiste interprété avec justesse par Chloe Hayden, est noyé dans un flot de situations absurdes et de dialogues forcés.

 

La comparaison avec d’autres séries pour adolescents, comme Sex Education ou Euphoria, est inévitable, et malheureusement, Hartley Cœur à Vif saison 2 ne parvient pas à se démarquer. Là où ces séries réussissent à créer un équilibre entre drame et humour, réalisme et excentricité, Hartley semble trop occupée à essayer de plaire à tout prix, oubliant ce qui faisait sa force initiale : une représentation sincère et percutante des réalités adolescentes. Alors que la série se veut être un miroir des préoccupations de la génération Z, elle peine à trouver sa propre identité. Les éléments de satire sociale, bien que présents, manquent de mordant, et les tentatives de traiter des sujets sensibles comme la sexualité, l’identité de genre, ou les inégalités sociales, manquent de profondeur. Plutôt que d'offrir une véritable réflexion, la série se contente de juxtaposer des clichés, sans jamais prendre de position claire ou provoquer une réelle introspection chez le spectateur.

 

En conclusion, cette deuxième saison de Hartley Cœur à Vif souffre d’une volonté excessive de plaire et de surprendre, au détriment de l’authenticité et de la profondeur narrative. Si la série parvient à capter l’attention par son esthétique flashy et ses situations outrancières, elle échoue à créer une véritable connexion émotionnelle avec son public. Ce reboot, malgré ses intentions louables, laisse une impression de superficialité, loin de l’héritage brut et réaliste de la série originale des années 90. En cherchant à s'adapter aux codes modernes des séries pour adolescents, Hartley Cœur à Vif semble avoir perdu ce qui faisait son essence, et laisse le spectateur sur sa faim, en attente d’une véritable profondeur que cette saison n’a pas su offrir.

 

Note : 4.5/10. En bref, potentiel gâché par la superficialité prenant le pas sur la profondeur des histoires. 

Disponible sur Netflix

Netflix a renouvelé Heartbreak High (2022) / Hartley coeur à vif pour une saison 3 qui sera aussi la dernière de la série. 

 

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