14 Août 2024
Ducobu passe au vert // De Elie Semoun. Avec Elie Semoun, Emilie Caen et Frédérique Bel.
Ducobu passe au vert, cinquième (oui) volet de la saga portée par Élie Semoun, se présente comme une comédie légère mêlant humour et écologie. Après le succès mitigé de Ducobu 3 et Ducobu Président !, ce nouvel opus promettait une réflexion sur l'environnement à travers les pitreries du fameux cancre. Pourtant, au-delà de cette intention louable, le film échoue à proposer un contenu véritablement engageant, tant sur le plan scénaristique que comique. Dès les premières scènes, le spectateur retrouve l'univers familier de Ducobu, cet élève indiscipliné qui ne recule devant rien pour échapper à l'autorité scolaire. Ici, l'écologie devient son nouvel alibi pour esquiver les responsabilités académiques. Si l'idée de mettre en avant des thèmes environnementaux dans une comédie familiale pouvait sembler intéressante, le traitement réservé à ce sujet laisse perplexe.
Nouvelle rentrée à Saint-Potache. Cette année Ducobu a une idée de génie : prendre une année sabbatique pour sauver la planète mais surtout pour sécher l’école ! Mais Latouche ne compte pas le laisser faire si facilement… Tricheur et écolo, c’est pas du gâteau !
L’humour, censé être le pilier de la saga, tombe souvent à plat. Les gags, trop répétitifs et prévisibles, peinent à susciter le moindre éclat de rire. Les tentatives de caricature, notamment à travers le personnage de Monsieur Moisi, manquent cruellement de subtilité. Ce dernier, présenté comme un climatosceptique caricatural, semble plus sorti d’une parodie maladroite que d’une vraie réflexion humoristique sur les enjeux écologiques actuels. Il incarne une sorte de méchant de dessin animé, unidimensionnel, dont les intentions sont si grossièrement exposées qu’elles en deviennent risibles, mais pas dans le bon sens du terme. Quant à l’intrigue, elle se révèle aussi mince qu’une feuille de papier. Le film se résume à une suite de scènes décousues, sans réel fil conducteur. Ducobu, sous prétexte de vouloir sauver la planète, ne fait que multiplier les stratagèmes pour éviter les cours, sans jamais évoluer en tant que personnage.
À aucun moment, il ne semble vraiment concerné par la cause écologique, ce qui rend le message du film peu crédible. En effet, comment croire à une prise de conscience environnementale lorsqu’elle n’est qu’un prétexte à l’oisiveté ? Ce manque de sincérité dans le propos finit par affaiblir l’ensemble du film. La réalisation d’Élie Semoun, bien qu’elle soit dynamique par moments, ne parvient pas à sauver l’ensemble. Le rythme est inégal, alternant entre des scènes trop rapides et d’autres qui s’éternisent sans raison. Les choix de mise en scène, souvent basiques, n'apportent rien de nouveau à la saga. Les tentatives d’innovation, comme l’introduction de séquences au ton plus cartoonesque, sont rapidement abandonnées, laissant le spectateur sur sa faim. En ce qui concerne les performances des acteurs, le constat est tout aussi décevant. Les enfants, bien que moins expérimentés, parviennent à s’en sortir mieux que leurs homologues adultes.
Ces derniers semblent peu investis dans leurs rôles, comme s’ils n’y croyaient pas eux-mêmes. Leur jeu manque de conviction, ce qui ne fait que renforcer le sentiment d’ennui qui se dégage du film. Mention spéciale tout de même à Nicolas Marié, dont les facéties apportent une touche d'humour bienvenue, bien que trop rare pour rehausser l’ensemble. En résumé, Ducobu passe au vert est une déception. Si l’idée d’aborder l’écologie par le prisme de la comédie pouvait sembler intéressante, le résultat est loin d’être à la hauteur. Le film n’apporte rien de nouveau à la saga et se contente de recycler des formules déjà éprouvées, sans jamais se renouveler. Le message écologique, pourtant essentiel à notre époque, est traité de manière si superficielle qu’il en devient presque invisible. Le film, qui aurait pu être une opportunité pour sensibiliser le jeune public à l’environnement, se transforme en une farce sans envergure, qui ne parvient ni à divertir ni à faire réfléchir.
Il est regrettable de constater qu’après cinq volets, la saga Ducobu n’a toujours pas trouvé le bon équilibre entre humour et contenu. Ce cinquième épisode, loin de relancer la série, ne fait que confirmer son essoufflement. À moins d’un véritable sursaut créatif, il est difficile d’imaginer un avenir radieux pour cette franchise. En attendant, je ne peux que vous conseiller de passer votre chemin et de chercher ailleurs votre dose de comédie. Ducobu passe au vert n'est malheureusement pas le film qui vous fera rire ou réfléchir sur l'état de notre planète.
Note : 1/10. En bref, probablement le film le plus vide et inutile de la franchise.
Sorti le 3 avril 2024 au cinéma - Disponible en VOD
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog