8 Octobre 2024
Cassino in Ischia // De Frank Ciota. Avec Dominic Purcell, Miriam Candurro et Carlotta Natoli.
Quand j’ai regardé Cassino in Ischia, j’avais espéré découvrir une œuvre rafraîchissante, surtout en voyant le synopsis prometteur d'un acteur sur le déclin cherchant à redonner un souffle à sa carrière en Italie. Malheureusement, malgré quelques moments amusants, le film s'avère décevant et manque cruellement de profondeur. Le protagoniste, Nic Cassino, interprété par Dominic Purcell, est un acteur dont l’époque de gloire semble définitivement révolue. Autrefois la star des films d’action à succès, il peine désormais à se faire une place dans une industrie cinématographique qui a évolué, préférant les nouveaux visages jeunes et dynamiques. Pour relancer sa carrière, il se rend en Italie, dans l’espoir de trouver une opportunité artistique différente et audacieuse. Il y fait la rencontre d'un réalisateur italien excentrique, autrefois prometteur, mais aujourd'hui tout aussi en difficulté que lui. Ensemble, ils décident de créer un film d’action artistique censé bouleverser les codes du genre.
Nic Cassino est renversé au box-office par la nouvelle génération de héros d'action. Pour tenter de relancer sa carrière, il se rend en Italie pour tourner le premier film d'action "néo-réaliste".
Sur le papier, l’idée semble intéressante : un duo improbable formé par deux hommes en quête de rédemption et d’une seconde chance dans un environnement cinématographique en constante évolution. Cependant, la réalité est tout autre. L’histoire tourne rapidement en rond, s'enlisant dans une série de situations déjà vues, où la comédie prend le dessus sur une trame narrative qui aurait pu être plus ambitieuse. Si le film a un mérite, c'est bien son aspect léger et divertissant. Le ton comique est omniprésent, et certaines scènes parviennent à tirer des rires grâce à des dialogues bien écrits et des quiproquos amusants. Toutefois, l’humour finit par devenir répétitif et ne suffit pas à masquer le vide de l’intrigue. On enchaîne les blagues, les situations cocasses, mais le manque d’innovation dans la construction des personnages et des événements rend l'ensemble peu captivant.
Cassino in Ischia essaie, à travers son humour, de masquer les lacunes scénaristiques, mais n’y parvient pas totalement. La dynamique entre Nic et le réalisateur italien est certes amusante, mais reste superficielle. Les divergences culturelles et les malentendus sont exploités à outrance sans vraiment permettre aux personnages d'évoluer ou de se confronter à des enjeux plus profonds. Sous la couche de comédie, le film tente d’aborder des thèmes plus sérieux comme la réinvention de soi et la quête de seconde chance. Cependant, ces sujets sont traités de manière si légère qu’ils en perdent toute substance. Nic Cassino est présenté comme un acteur en pleine crise existentielle, cherchant à redéfinir son identité dans un monde qui ne lui correspond plus. Pourtant, cette crise est abordée de manière tellement superficielle qu’il est difficile de ressentir de l’empathie pour lui. Plutôt que de vraiment explorer les dilemmes intérieurs de Nic, le film préfère se concentrer sur ses maladresses et ses échecs comiques.
À plusieurs reprises, j'ai eu l'impression que Cassino in Ischia essayait d’être à la fois une comédie légère et une réflexion sur la reconstruction personnelle, sans réussir à exceller dans aucun des deux domaines. Il faut toutefois reconnaître que Dominic Purcell livre une performance honorable dans son rôle de Nic Cassino. Habitué aux rôles d’action, il surprend ici en adoptant un ton plus léger, avec un sens du timing comique qui fonctionne bien. Il parvient à rendre son personnage attachant malgré le manque de profondeur de l’écriture. Ses expressions oscillant entre assurance et vulnérabilité apportent une certaine humanité à Nic, ce qui est sans doute l’un des rares points forts du film. Malheureusement, le reste du casting, bien qu’amusant, ne parvient pas à compenser les faiblesses du scénario. Les personnages secondaires sont surtout là pour alimenter les situations comiques, mais manquent de relief. Leur présence sert plus de toile de fond aux mésaventures de Nic que de véritables moteurs narratifs.
Cassino in Ischia avait le potentiel de devenir une comédie intelligente, mêlant humour et réflexion sur les défis du vieillissement dans une industrie en perpétuelle mutation. Cependant, le film tombe dans le piège de la facilité. Le scénario trop léger et prévisible, combiné à des personnages qui manquent de profondeur, fait que l’on ressort du visionnage avec un sentiment de vide. C’est certes un film "fun", qui peut divertir si vous êtes en quête de légèreté et que vous ne cherchez pas à creuser au-delà des blagues. Mais pour ceux qui espèrent une véritable réflexion sur la réinvention de soi et la quête de sens, ce film ne répondra pas aux attentes. En résumé, une œuvre qui divertit sans marquer, et qui s'oublie aussi vite que les crédits défilent.
Note : 4/10. En bref, un divertissement fun mais creux.
Prochainement en SVOD en France
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