Critique Ciné : Time Cut (2024, Netflix)

Critique Ciné : Time Cut (2024, Netflix)

Time Cut // De Hannah Macpherson. Avec Madison Bailey, Antonia Gentry et Michael Shanks.

 

Le film Time Cut promettait de revisiter le genre du slasher en intégrant des éléments de science-fiction et un retour dans les années 2000 (même si cela fait remake de Totally Killer sorti l’an dernier sur Amazon Prime Video, qui a pourtant été développé après Time Cut). Malheureusement, cette promesse a abouti à un résultat qui peine à captiver. En effet, si l’idée d’un thriller avec voyage temporel semble intrigante, le film échoue à délivrer une intrigue solide et un divertissement qui vaut le détour. Dès les premières minutes, Time Cut place son cadre en 2003, où un tueur en série prend pour cible Summer et ses amis. Vingt ans plus tard, sa sœur Lucy, marquée par cette tragédie, découvre une machine à voyager dans le temps qui la ramène aux jours précédant l’assassinat de Summer. De là, le film semblait prêt à nous offrir une intrigue captivante où Lucy tenterait de sauver sa sœur tout en préservant sa propre existence. 

 

Sans le vouloir, une ado de 2024 remonte le temps jusqu'en 2003, quelques jours avant le meurtre de sa sœur par un tueur masqué. Peut-elle changer le passé sans détruire l'avenir?

 

Malheureusement, le potentiel d’un tel scénario est rapidement gâché par des incohérences, des choix scénaristiques peu inspirés, et un manque de créativité. Le premier défaut notable est l'absence totale de moments de tension, pourtant essentiels dans tout film d’horreur digne de ce nom. Les meurtres, censés être le point culminant de ce type de production, sont montrés de façon frustrante : hors champ ou édulcorés, ils manquent cruellement de l’intensité qui caractérise les classiques du genre. Loin de proposer une montée en adrénaline, les scènes de crime passent presque inaperçues, privant le spectateur de cette dose de frisson qu’il recherche dans un slasher. En comparaison avec des films comme Destination Finale (la scène de mort dans l’escalator qui était graphique dans celui là mais qui est hors caméra dans Time Cut et sans gros bain de sang), où chaque scène semble construite pour pousser l’horreur à son paroxysme, Time Cut reste en retrait. 

 

On aurait pu espérer que le film exploite son concept de voyage temporel pour proposer des mises en scène créatives et surprenantes, mais il n’en est rien. Les protagonistes semblent capables d’actions invraisemblables, comme pénétrer sans difficulté dans une installation nucléaire sans alerter la sécurité. De telles invraisemblances donnent l’impression que le scénario n’a pas été travaillé, et l’intrigue perd en crédibilité. Un autre point problématique réside dans le choix des personnages et l’interprétation des acteurs. Le casting n’apporte que peu de nuances et le manque de charisme des protagonistes se ressent tout au long du film. La principale actrice, qui incarne Lucy, reste figée dans une expression constante d’anxiété ou de tristesse, sans véritable profondeur émotionnelle. Ce manque d’authenticité rend difficile l’attachement aux personnages, et on se retrouve indifférent à leur sort. Dans un slasher, la capacité du spectateur à ressentir la peur ou la tension pour les personnages est essentielle. Mais ici, on est rapidement désengagé de l’histoire.

 

Bien que le film prétende à une certaine dimension nostalgique, en reconstituant les années 2000 avec une bande-son et une esthétique colorée, cet aspect ne parvient pas à combler les lacunes du scénario. Pour les spectateurs ayant grandi à cette époque, les éléments de décoration ou le choix musical pourraient évoquer de doux souvenirs, mais cela reste insuffisant pour sauver un scénario sans relief. La nostalgie n’est qu’un arrière-plan, un décor, qui aurait pu ajouter un charme rétro à l’histoire si seulement l’intrigue avait su le mettre en valeur. Le reveal de l’identité du tueur se révèle être l'un des aspects les plus décevants du film. La révélation, prévisible et dénuée de suspense, semble presque forcée, comme si le film tentait d’en finir rapidement. Le motif du tueur, peu convaincant, manque de profondeur et s'avère risible au lieu d’inquiéter ou de fasciner. Sans mystère ni rebondissements, le dénouement laisse un goût amer et confirme l’impression d’un scénario bâclé.

 

Pour ceux qui apprécient le mélange entre science-fiction et slasher, Time Cut pourrait sembler un choix intéressant, mais ne vous y trompez pas : le film ne parvient pas à honorer les codes de ces genres. Contrairement à d’autres œuvres similaires qui ont su marier efficacement ces éléments, ici, le concept du voyage temporel semble n’être qu’un prétexte sous-exploité, sans réelle répercussion sur la tension ou l’intrigue. Les quelques scènes supposées être des moments de bravoure ne font qu’ajouter une couche de confusion plutôt que de dynamisme. Là où des films comme Totally Killer — auquel il est souvent comparé en raison de son thème — réussissent à introduire un équilibre entre suspense et humour noir, Time Cut prend un ton bien trop sérieux qui ne correspond pas à la légèreté de son intrigue. Un brin d’autodérision ou même une touche de comédie aurait pu donner une dimension plus divertissante au film. 

 

Ce manque de second degré renforce l’impression que Time Cut se perd dans ses ambitions et échoue à établir une identité propre. Plutôt qu’un hommage nostalgique aux slashers classiques, le film donne l’impression d’une production précipitée et sans âme.

 

Note : 1/10. En bref, Time Cut est une tentative ratée de slasher sci-fi qui souffre d’un manque d’originalité et d’un manque cruel de suspense. Entre des personnages insipides, une intrigue prévisible, et une mise en scène sans créativité, il est difficile de trouver un aspect qui sauve l’ensemble.

Disponible sur Netflix

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article