Critique Ciné : Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim (2024)

Critique Ciné : Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim (2024)

Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim // De Kenji Kamiyama. Avec la voix de Brian Cox, Gaia Wise et Miranda Otto.

 

Le cinéma et les œuvres de J.R.R. Tolkien ont toujours été une source d'inspiration majeure pour les amateurs de fantasy. Les adaptations des trilogies Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit réalisées par Peter Jackson ont su captiver des millions de spectateurs grâce à leur profondeur narrative et leur réalisation magistrale. Alors, quand un nouveau film basé sur cet univers est annoncé, l’attente et l’excitation sont inévitables. Cependant, Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim, un film d’animation japonais, semble ne pas tenir les promesses de l’héritage prestigieux dont il est issu. Voici mon analyse, inspirée par cette œuvre qui, malgré son potentiel, peine à convaincre.

 

Ce nouveau chapitre, situé 183 ans avant la trilogie du SEIGNEUR DES ANNEAUX, explore l'histoire de la Maison de Helm Poing-de-Marteau, roi de Rohan. Face à l'attaque soudaine de Wulf, un seigneur vengeur et cruel, Helm et son peuple se barricadent dans la forteresse de Hornburg, rebaptisée Gouffre de Helm. Dans cette lutte désespérée, Héra, la fille de Helm, doit rassembler le courage nécessaire pour diriger la résistance contre un ennemi déterminé à détruire son peuple.

 

Le contexte de La Guerre des Rohirrim a tout pour séduire les fans de l’univers de Tolkien. L’histoire se déroule 200 ans avant les événements du Hobbit et plonge dans les origines du Gouffre de Helm, un lieu emblématique pour les adeptes de la Terre du Milieu. Le film propose également une héroïne inédite, Héra, une princesse du Rohan, qui s’impose comme un personnage central de cette intrigue. Cette volonté d’explorer de nouveaux horizons narratifs, en mettant en avant un personnage féminin dans un univers historiquement dominé par des figures masculines, est une initiative louable. Malheureusement, ce potentiel narratif est sous-exploité. L’intrigue, bien que riche de promesses, s’avère simpliste et manque de profondeur. 

 

Le scénario, censé offrir une épopée épique, ressemble davantage à une relecture fade et répétitive des thèmes déjà explorés dans les précédentes adaptations cinématographiques. Les quelques moments de suspense et de drame manquent cruellement de force émotionnelle, rendant difficile une immersion complète dans l’histoire. L’aspect visuel joue un rôle central dans tout film d’animation, et c’est ici que La Guerre des Rohirrim divise le plus. Réalisé par Kenji Kamiyama, connu pour son travail dans l’animation japonaise, le film mêle une esthétique typique des animes à l’univers de Tolkien. Si cette combinaison semblait prometteuse sur le papier, le résultat final est mitigé. Certains passages offrent de beaux paysages et des scènes de batailles saisissantes, mais ces moments restent rares. 

 

L’animation oscille entre le somptueux et le basique, ce qui nuit à l’homogénéité visuelle du film. À plusieurs reprises, les personnages et les décors manquent de détails et de finesse, un comble pour une œuvre qui prétend enrichir un univers aussi riche et grandiose. Au cœur de cette histoire, Héra et son adversaire, Wulf, se présentent comme les piliers narratifs. Cependant, leur écriture s’avère décevante. Héra, bien que courageuse et déterminée, reste une figure caricaturale qui manque de complexité. Elle semble être une pâle imitation d’Éowyn, un personnage bien plus emblématique des œuvres originales. Quant à Wulf, son rôle d’antagoniste est réduit à celui d’un méchant revanchard stéréotypé, dépourvu de subtilité ou de profondeur psychologique.

 

Malgré la participation de Brian Cox, dont la voix prête vie au roi Helm, les personnages peinent à susciter de l’émotion ou à captiver pleinement. Ce manque d’attachement rend les événements dramatiques du film presque insignifiants, un échec notable dans une œuvre qui aspire à être épique. S’il y a bien un aspect où La Guerre des Rohirrim parvient à briller, c’est sa bande originale. Bien qu’elle n’atteigne pas les sommets des compositions de Howard Shore pour les précédentes trilogies, elle offre quelques moments mémorables. Les thèmes musicaux rappellent subtilement les airs familiers des films de Peter Jackson, évoquant une certaine nostalgie pour les spectateurs. Cependant, une bonne bande originale ne suffit pas à masquer les lacunes d’un film. 

 

Si elle apporte une touche d’émotion et renforce l’ambiance, elle ne peut compenser les faiblesses du scénario et de l’animation. L’un des plus grands défis pour toute adaptation ou extension de l’univers de Tolkien est de rester fidèle à son essence tout en proposant quelque chose de nouveau. La Guerre des Rohirrim, bien que basé sur des éléments de l’histoire du Rohan, ressemble davantage à une fan fiction qu’à une véritable contribution à cet univers. Le film s’éloigne de la densité narrative et de la profondeur thématique qui caractérisent les œuvres originales. De plus, l’aspect japonisant de l’animation, bien qu’intéressant comme concept, crée une dissonance avec l’esthétique et le ton traditionnellement associés à la Terre du Milieu. 

 

Ce mariage entre deux styles culturels n’aboutit pas à une synergie, mais plutôt à une œuvre qui semble ni totalement japonaise, ni véritablement tolkienienne. En fin de compte, Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim est une œuvre qui peut intriguer les curieux ou les passionnés de l’animation japonaise, mais qui risque de décevoir profondément les fans de Tolkien. Le rythme lent, le manque d’innovation narrative et les faiblesses visuelles ne permettent pas au film de s’imposer comme un classique ou une extension mémorable de la Terre du Milieu. Pour ceux qui espéraient retrouver l’intensité et la grandeur des adaptations précédentes, ce film s’avère être une déception. Toutefois, pour les spectateurs prêts à aborder ce long métrage avec des attentes modérées et une curiosité pour les origines du Gouffre de Helm, il reste une expérience intéressante à découvrir – bien que loin d’être indispensable.

 

En somme, La Guerre des Rohirrim est une tentative ambitieuse mais mal exécutée. Si l’idée de revisiter l’univers de Tolkien dans un format inédit est séduisante, le résultat final ne parvient pas à rendre justice à l’héritage de cette saga légendaire. 

 

Note : 4/10. En bref, un voyage décevant en Terre du Milieu. 

Sorti le 11 décembre 2024 au cinéma

 

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G
hey passe un bon réveillon et bonne année 2025 bisous
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G
coucou toi<br /> bien pour ton article<br /> je suis du meme avis que toi car je suis aller le voir<br /> j'ai ete tres décus bon mais un peux pas toujour avoir du bon :O)
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