Critique Ciné : Alarum (2025, direct to SVOD)

Critique Ciné : Alarum (2025, direct to SVOD)

Alarum // De Michael Polish. Avec Scott Eastwood, Sylvester Stallone et Willa Fitzgerald.

 

Le cinéma d’action repose sur une alchimie délicate : une mise en scène maîtrisée, des dialogues percutants et des acteurs capables de porter l’intensité dramatique. Avec Alarum, réalisé par Michael Polish, cette combinaison semble malheureusement absente. Malgré un casting prometteur, composé notamment de Sylvester Stallone et Scott Eastwood, le film s’égare dans une exécution laborieuse et un scénario qui peine à convaincre. Plutôt qu’un hommage au genre ou une œuvre mémorable, Alarum ressemble à une tentative bâclée qui laisse un goût amer. Dès les premières scènes, Alarum essaye de poser les bases d’un thriller d’action intense. 

 

Joe et Lara Travers, deux assassins amoureux, sont témoins d'un accident d'avion et récupèrent une clé USB dans l'appareil accidenté. Ils découvrent que le contenu va mettre toutes les agences de renseignement du monde à leurs trousses, y compris Chester, un agent de la CIA au sang froid, qui a été envoyé pour les assassiner.

 

Une séquence où deux personnages, engagés dans un combat à mort, finissent sur le toit d’une voiture semble prometteuse, mais les dialogues maladroits qui suivent sapent l’impact de la scène. Cette première impression donne le ton pour la suite : des scènes d’action absurdes, rappelant davantage un cartoon qu’un thriller crédible. Le film enchaîne les fusillades et poursuites, mais sans véritable souffle. Les ennemis manquent systématiquement leurs cibles, malgré des conditions idéales, tandis que les protagonistes semblent invincibles, même en plein champ de tirs. Cette surenchère peu réaliste rend difficile l’implication émotionnelle. Les scènes censées être tendues deviennent prévisibles, voire ridicules. 

 

Ce manque de soin dans la mise en scène et les chorégraphies réduit l’impact des séquences d’action, pourtant essentielles dans ce type de film. Le scénario, signé Alexander Vesha, est l’un des principaux points faibles de Alarum. L’histoire est confuse et peine à maintenir l’intérêt. Alors que l’intrigue aurait pu s’appuyer sur des enjeux solides ou des personnages bien développés, elle se contente de stéréotypes et de raccourcis narratifs. Pire encore, le script manque d’intelligence dans ses dialogues, enchaînant les répliques qui frôlent parfois le ridicule. Les personnages féminins, en particulier, sont sous-exploités. Plutôt que d’apporter une profondeur ou une complexité narrative, leurs actions semblent incohérentes et inutiles. 

 

Une scène illustre bien ce problème : une femme élimine un terroriste qui menace des otages, mais ces derniers continuent à hurler de peur jusqu’à ce qu’elle leur dise qu’elle est là pour les aider. Ce genre de moments, censé être dramatique, devient involontairement comique par la maladresse de l’écriture. Le choix des acteurs aurait pu être un atout majeur pour Alarum. Avec Sylvester Stallone, légende du cinéma d’action, et Scott Eastwood, dont le potentiel semblait prometteur, le film avait une carte intéressante à jouer. Malheureusement, ces talents sont gaspillés. Stallone, malgré son charisme naturel, n’apparaît que brièvement dans le film. 

 

Son rôle, qui aurait pu apporter du poids à l’histoire, semble davantage être une présence symbolique qu’une véritable contribution narrative. Quant à Scott Eastwood, sa performance manque cruellement de nuance et de conviction. Ce qui aurait pu être une opportunité pour renforcer sa crédibilité dans le genre se transforme en une prestation fade et oubliable. Même les acteurs secondaires, pourtant compétents, peinent à élever le niveau. Les dialogues peu inspirés et une direction sans vision claire leur laissent peu de marge pour briller. Résultat : des personnages qui ne marquent pas et qui disparaissent aussi vite qu’ils apparaissent. Le cinéma est un art visuel, et un thriller d’action devrait pouvoir captiver par ses images, même lorsque l’intrigue est faible. Pourtant, Alarum échoue aussi sur ce point. 

 

Le film est marqué par une esthétique terne, des scènes mal éclairées et des effets visuels qui semblent datés. Certaines séquences donnent l’impression d’avoir été filmées avec un équipement amateur, ce qui tranche radicalement avec les standards actuels du genre. Les scènes de nuit, en particulier, sont souvent illisibles. Plutôt que de renforcer une ambiance sombre ou oppressante, ces choix esthétiques donnent un sentiment d’improvisation. Ce manque de soin visuel sape encore davantage l’immersion, rendant l’expérience frustrante pour le spectateur. Ce film, qui aurait pu revitaliser le genre du DTV ou au moins offrir un divertissement honorable, s’effondre sous le poids de ses propres défauts. 

 

La direction sans inspiration, le scénario médiocre et les performances ternes des acteurs principaux rendent l’ensemble difficile à défendre. Pour les amateurs de Stallone ou ceux qui espéraient une montée en puissance de Scott Eastwood, ce film risque de provoquer plus de frustration que de plaisir. À moins d’une refonte complète ou d’une version améliorée (ce qui semble peu probable), Alarum restera comme un exemple de ce qu’il ne faut pas faire dans le genre. Avec ses défauts flagrants et son incapacité à s’élever au-dessus de la médiocrité, Alarum ne s’impose pas comme une recommandation évidente. Cependant, il peut servir de leçon pour les cinéastes et les spectateurs. 

 

Note : 1/10. En bref, Alarum est une œuvre qui, malgré ses ambitions, échoue à marquer les esprits. Le film illustre les pièges d’un cinéma d’action sans âme.

Prochainement en SVOD en France

 

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