Critique Ciné : The Sacrifice Game (2025, Shudder)

Critique Ciné : The Sacrifice Game (2025, Shudder)

The Sacrifice Game // De Jennifer Wexler. Avec Mena Massoud, Olivia Scott Welch et Chloe Levine.

 

The Sacrifice Game, réalisé par Jenn Wexler et disponible sur Shudder, s'inscrit dans le genre de l'horreur surnaturelle tout en flirtant avec le thriller. Situé en 1971, le film démarre avec une esthétique rétro qui pose un cadre prometteur. Pourtant, en dépit de ses bonnes intentions et de quelques éléments intéressants, il peine à véritablement convaincre. Dès les premières minutes, The Sacrifice Game plante un décor qui capte immédiatement l’attention. La scène d'ouverture, qui se déroule avant les crédits, donne le ton avec une ambiance années 70 parfaitement maîtrisée : lumières tamisées, grain vintage et tension palpable. Malheureusement, ce style est vite abandonné, et le film semble perdre cette signature visuelle qui aurait pu le démarquer.

 

Au début des années 1970, pendant les vacances de Noël, des émules de Charles Manson s’invitent dans un pensionnat de jeunes filles, avec la ferme intention de sacrifier des élèves innocentes à leur démon de prédilection. Tout ne va pas se dérouler aussi facilement.

 

Cette décision est d’autant plus regrettable que l’idée d’un récit ancré dans cette époque était prometteuse. Ce choix de ne pas exploiter pleinement l’ambiance seventies laisse un sentiment de potentiel inexploité. Sur le plan du jeu d’acteurs, The Sacrifice Game réserve de bonnes surprises. Georgia Acken, dans son premier rôle au cinéma, livre une performance remarquable et se démarque par sa présence à l’écran. Le reste du casting est également crédible, chaque acteur s’investissant pleinement dans son rôle. Cependant, malgré leur implication, il est difficile de réellement s’attacher aux personnages. 

 

Le scénario ne prend pas suffisamment de temps pour explorer leurs motivations ou leurs dilemmes, ce qui crée une distance émotionnelle. Il devient compliqué de savoir pour qui ressentir de l’empathie ou même qui soutenir dans cette histoire où les lignes entre héros et antagonistes restent floues. L’un des points qui divisera probablement les spectateurs est l’utilisation de la violence. Le film n’hésite pas à montrer des scènes sanglantes et explicites, mais cet aspect graphique ne s’accompagne pas d’un réel sentiment de peur. The Sacrifice Game ne parvient ni à instaurer une tension durable ni à créer une atmosphère oppressante. 

 

En tant que spectateur, je m’attendais à être surpris, voire dérangé par l’aspect surnaturel ou psychologique, mais ces éléments restent sous-exploités. Le film oscille entre un style téléfilm assez sage et des scènes de violence brutale, sans jamais trouver un équilibre convaincant. Sur le papier, l’intrigue de The Sacrifice Game semble tenir la route. Le film s’articule autour d’un groupe de démons maladroits et d’une alliance improbable entre deux jeunes femmes cherchant à échapper à leur emprise. Ce point de départ avait de quoi intriguer, mais le développement s’essouffle rapidement. Le principal problème réside dans le ton du film, qui ne semble jamais complètement défini. 

 

À certains moments, l’histoire se prend trop au sérieux, flirtant presque avec la prétention, tandis qu’à d’autres, elle bascule dans une sorte de caricature. Certains antagonistes sont tellement excessifs qu’ils frôlent le ridicule, rendant difficile de s’immerger pleinement dans l’histoire. Par ailleurs, le twist du film, bien qu’intentionnellement introduit tôt, ne parvient pas à surprendre ou à captiver. Il manque de subtilité et laisse une impression de prévisibilité qui atténue l’impact dramatique. Le scénario s’enlise parfois dans des dialogues superflus, qui auraient gagné à être resserrés ou tout simplement supprimés. Ces longueurs empêchent le film de maintenir un rythme dynamique et renforcent cette sensation d’incohérence narrative.

 

En revanche, certains moments de silence ou d’introspection auraient pu offrir une tension bienvenue, mais ces instants sont rares. La volonté d’ajouter des échanges explicatifs ou pseudo-philosophiques alourdit inutilement l’ensemble, au détriment de l’intensité dramatique. La fin du film, tout comme son développement, manque de clarté. Alors qu’un dénouement saisissant aurait pu rattraper certaines faiblesses, ce n’est pas le cas ici. À la place, le spectateur reste sur une note confuse, sans véritable satisfaction ni grande révélation. 

 

C’est aussi ce manque de direction claire qui nuit au film : difficile de savoir s’il faut le considérer comme une œuvre sérieuse ou comme un divertissement léger, presque parodique. The Sacrifice Game aborde des sujets qui auraient pu enrichir son propos : la sorcellerie, l’amitié féminine face à l’adversité, et le fanatisme. Pourtant, ces thèmes restent en surface et ne sont jamais pleinement explorés. L’amitié entre les deux protagonistes féminines constitue un des rares points positifs. Ce lien apporte un peu de chaleur et d’humanité à un récit qui en manque cruellement par ailleurs. Cependant, cette relation aurait pu être davantage développée pour offrir une véritable profondeur émotionnelle.

 

Au final, The Sacrifice Game est un film assez médiocre. Malgré des performances d’acteurs solides et quelques idées intéressantes, il souffre de problèmes de ton, d’un rythme inégal et d’une exécution qui ne parvient pas à transcender son potentiel. Pour les amateurs de cinéma d’horreur ou de surnaturel, ce long-métrage risque de décevoir, car il ne réussit ni à effrayer ni à captiver. Même dans le cadre d’une sélection de films d’horreur pour Noël, il y a probablement des options plus convaincantes. En ce qui me concerne, je ressors mitigé de cette expérience. Le film m’a laissé indifférent, malgré une bonne idée de départ et des acteurs qui font ce qu’ils peuvent avec le matériel qu’ils ont. 

 

C’st aussi l’occasion de retrouver Mena Massoud (Aladdin) mais ce dernier, bien que compétent, est entouré d’un casting assez médiocre. Ce n’est pas un mauvais film, mais ce n’est pas non plus une œuvre marquante. Cela dit, pour ceux qui aiment explorer des productions indépendantes ou qui recherchent des expériences cinématographiques différentes, The Sacrifice Game peut valoir le coup d’œil. Mais si l’on attend une vraie montée en tension, une ambiance angoissante ou des frissons mémorables, il faudra probablement chercher ailleurs. En espérant que Shudder, la plateforme qui distribue le film, proposera à l’avenir des œuvres plus abouties et mieux maîtrisées.

 

Note : 4.5/10. En bref, une tentative imparfaite entre horreur et surnaturel, surtout avec son décor seventies rapidement délaissé ce qui ne fait qu’ajouter une petite déception. 

Prochainement sur Shadowz

Disponible sur Shudder, accessible via un VPN

 

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