27 Février 2025
Si la première saison de Mademoiselle Holmes laissait entrevoir un potentiel certain, la deuxième s’avère être une véritable descente aux enfers. Entre intrigues sans relief, dialogues forcés et interprétations inégales, cette nouvelle salve d’épisodes peine à convaincre. Ce qui aurait pu devenir une série policière originale s’est transformé en un spectacle insipide qui enchaîne les erreurs. Dès le premier épisode, un constat s’impose : la dynamique de la saison précédente a disparu. La cadence, déjà vacillante, se brise complètement, laissant place à une narration mollassonne.
Les épisodes traînent en longueur et l’ennui s’installe rapidement. Les intrigues manquent cruellement d’originalité et de tension. Dans une série policière, le suspense est une nécessité. Or, ici, les enquêtes sont prévisibles, sans enjeu véritable, et peinent à captiver. Le spectateur ne ressent ni excitation ni curiosité, se contentant d’attendre que l’histoire se déroule sans réel investissement émotionnel. L’un des plus grands problèmes de cette saison repose sur son casting. Si l’alchimie entre les personnages pouvait, auparavant, masquer certaines faiblesses, elle n’opère plus du tout ici. Lola Dewaere, qui incarne Charlie Holmes, frôle la caricature.
Son jeu, autrefois simplement approximatif, devient exagéré, au point d’en devenir presque gênant. Les scènes censées être émouvantes tombent à plat, tandis que celles qui devraient amener de l’humour sombrent dans une maladresse pesante. Tom Villa, qui avait su se faire apprécier grâce à son naturel, semble totalement désinvesti. Il ne semble pas croire une seule seconde en son rôle et cela se ressent. Ses dialogues manquent de spontanéité et son personnage devient une coquille vide, réduit à des répliques sans saveur. Cette baisse de régime est d’autant plus regrettable que la dynamique entre Charlie et Samy constituait l’un des rares points forts de la première saison.
Là où la série aurait pu compenser ses lacunes par des enquêtes palpitantes, elle enchaîne au contraire les erreurs de scénario. Les meurtres sont dénués de toute complexité, les indices tombent du ciel et les résolutions sont bâclées. L’ajout d’éléments censés apporter de l’originalité tourne souvent au ridicule. L’utilisation du violon, par exemple, était déjà moyennement inspirée en saison 1, mais ici, elle devient tout simplement insupportable. Plutôt que d’apporter une touche unique, ces scènes répétitives et excessives frisent le grotesque, rendant l’ensemble encore plus indigeste.
Et que dire des tentatives d’approfondissement des personnages ? Plutôt que de développer intelligemment leur psychologie, la série sombre dans des clichés maladroits. Charlie Holmes, censée incarner une descendante brillante du célèbre détective, se retrouve enfermée dans une écriture incohérente qui la rend plus agaçante qu’attachante. Les séries policières ont souvent recours à des fins ouvertes pour inciter les spectateurs à revenir. Mais encore faut-il savoir doser ce procédé. Ici, la saison se termine sur une situation inachevée qui, loin de susciter l’attente, provoque surtout de la frustration.
Il ne s’agit pas d’un cliffhanger habilement amené, mais plutôt d’un aveu d’impuissance des scénaristes qui peinent à donner une conclusion satisfaisante. D’autant que l’idée de proposer une saison courte de six épisodes, si elle pouvait permettre une meilleure qualité narrative, se retourne contre elle. Avec aussi peu d’épisodes, chaque minute devrait être précieuse. Or, ce n’est pas le cas. On perd du temps sur des dialogues inutiles, des scènes absurdes et des sous-intrigues sans intérêt. À force de vouloir jouer sur un style soi-disant moderne et décalé, la série s’enfonce dans un conformisme désespérant, où chaque tentative d’originalité semble forcée et artificielle.
Mademoiselle Holmes avait pourtant du potentiel. Dans un paysage audiovisuel où les séries policières françaises tentent de se renouveler, elle aurait pu tirer son épingle du jeu. Hélas, elle finit par illustrer tout ce qui ne fonctionne pas dans certaines productions hexagonales : un format calibré jusqu’à l’excès, un manque flagrant d’audace et un refus de sortir des sentiers battus. En comparaison, d’autres séries françaises, comme Astrid et Raphaëlle, parviennent à combiner une approche accessible tout en offrant un contenu engageant et bien interprété. Mais ici, tout semble trop calculé, trop surfait, sans jamais atteindre la fluidité et la sincérité nécessaires pour captiver.
Regarder cette saison 2 de Mademoiselle Holmes, c’est assister à une lente dégradation d’un concept pourtant prometteur. Là où l’on espérait une évolution positive, on se retrouve face à une accumulation d’erreurs qui ne laisse guère d’espoir pour l’avenir de la série. Si une troisième saison devait voir le jour, il serait impératif de revoir totalement la formule : affiner les scénarios, retravailler l’écriture des personnages et, surtout, retrouver ce qui faisait le charme initial de la série. En l’état, difficile de recommander cette saison, à moins d’être d’une patience à toute épreuve. Un rendez-vous manqué qui, espérons-le, servira de leçon pour de futures productions françaises en quête d’identité et de qualité.
Note : 3.5/10. En bref, une saison qui ne sait pas vraiment ce qu’elle veut faire et qui finit par inspirer l’ennui plus que la fraîcheur que la saison 1 pouvait laisser entrevoir.
Disponible sur TF1+
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