4 Avril 2025
Chicago Med // Saison 10. Episode 17. The Book of Archer.
L’épisode 17 de la saison 10 de Chicago Med met en avant Dean Archer, un personnage complexe qui, au fil des saisons, a su diviser les spectateurs. Tantôt cynique, tantôt touchant, il traverse ici une épreuve personnelle marquante : le décès soudain de son ex-femme. Loin d’être un simple prétexte à l’émotion, cet événement sert de fil conducteur à un épisode où le deuil s’exprime de manière brute et réaliste. Mais si certains aspects de l’épisode fonctionnent bien, d’autres tombent dans des facilités scénaristiques discutables, notamment avec une intrigue médicale qui frôle l’absurde.
- « Wait, you have a Dr. Asher and Archer in the same department? »
- « Must be terribly confusing »
L’épisode s’ouvre sur un Archer apparemment égal à lui-même, enchaînant les consultations sans laisser transparaître la moindre émotion. Pourtant, dès l’appel de son fils Sean, on comprend que quelque chose cloche. La perte de son ex-femme, Leanne, est un choc qu’il n’a pas encore affronté. Sa réaction ? Se réfugier dans le travail, un mécanisme d’évitement classique. Mais son comportement se dégrade progressivement. Il se montre plus irritable, ses décisions sont impulsives, et il projette sa culpabilité sur les patients et ses collègues. Ce qui fonctionne particulièrement bien ici, c’est la manière dont le scénario illustre à quel point le chagrin peut altérer la perception et les réactions d’une personne, même aguerrie.
L’hôpital devient pour Archer un terrain de défoulement, et ses collègues, notamment Hannah, en subissent les conséquences sans comprendre ce qui se joue en lui. Cependant, si le jeu de Steven Weber est juste et poignant, il est surprenant qu’aucun des médecins ou patients n’ait officiellement signalé son comportement. Archer a toujours été un personnage direct et autoritaire, mais ici, ses réactions frôlent parfois l’abus. Dans un hôpital aussi structuré, difficile de croire qu’il puisse agir ainsi sans conséquences. Parmi les intrigues médicales de l’épisode, celle du jeune Milo et de son cœur transplanté est sans doute la plus problématique.
Le postulat de départ repose sur une idée déjà largement exploitée dans les séries médicales : un patient commence à agir étrangement après une greffe, convaincu que l’organe transplanté lui transmet des souvenirs ou des émotions de son donneur. Si ce genre d’intrigue peut passer dans un soap opera, son utilisation ici fait perdre en crédibilité l’épisode. Non seulement l’idée est peu réaliste, mais en plus, elle est traitée de manière maladroite, notamment parce qu’elle concerne un enfant. Milo est persuadé que son nouveau cœur le rejette ou veut lui faire passer un message.
Un raisonnement certes naïf, mais qui aurait pu être mieux encadré par les médecins. Or, au lieu d’apporter une explication rassurante et rationnelle, le personnel hospitalier semble entrer dans son jeu. Le problème est double : Cette approche, censée apaiser le jeune patient, pourrait en réalité ancrer une croyance irrationnelle durablement et cela nuit à la crédibilité des médecins, qui auraient pu trouver un moyen plus équilibré d’aider l’enfant sans renforcer son angoisse. En définitive, cette intrigue tombe dans le sensationnalisme et semble déconnectée du ton habituellement plus sérieux de Chicago Med.
L’épisode tente également d’enrichir le personnage du Dr. Lenox en dévoilant une partie de son passé. Depuis son introduction, des indices ont été disséminés sur une histoire personnelle douloureuse. Mais ici, son comportement est particulièrement déroutant. Elle décide de prendre un jour de congé pour rester aux côtés d’un patient en phase terminale, mais agit comme si elle était encore en service. Sa tentative de calmer un autre patient vire au drame et elle finit blessée, nécessitant des points de suture. Cette situation crée un moment d’échange avec Archer, mais la manière dont elle se confie à lui semble forcée.
Son monologue sur son passé arrive trop brutalement, comme si les scénaristes avaient cherché à précipiter son développement sans une progression naturelle. Le personnage aurait mérité un traitement plus subtil, avec un dévoilement progressif plutôt qu’un trauma un peu artificiel. En résumé, cet épisode 17 de Chicago Med propose une exploration intéressante du deuil à travers le prisme d’Archer, magnifiquement interprété par Steven Weber. Son parcours, entre refoulement et explosion émotionnelle, est crédible et bien écrit, bien que son comportement n’ait étrangement aucune répercussion. En revanche, l’intrigue médicale autour de Milo souffre d’un manque de réalisme flagrant, et la révélation sur Lenox aurait gagné à être mieux amenée.
Note : 5/10. En bref, si l’épisode reste globalement solide, il est freiné par ces quelques maladresses. Espérons que les prochains épisodes sauront mieux doser émotion et cohérence narrative.
Chicago Fire // Saison 13. Episode 17. A Beast Like This.
L’épisode 17 de la saison 13 de Chicago Fire, intitulé « A Beast Like This », marque un tournant intéressant dans la dynamique de plusieurs personnages clés. Contrairement aux épisodes précédents, qui semblaient tâtonner quant à la direction à donner à certaines intrigues, celui-ci apporte des éléments de réponse clairs, notamment sur l’avenir de Stella et Kelly, ainsi que sur le destin de Pascal. Depuis plusieurs saisons, la question d’un enfant pour Stella et Kelly a été posée, parfois directement, parfois en filigrane.
La relation entre eux a toujours semblé aller dans cette direction, mais cet épisode propose une alternative à laquelle on n’avait peut-être pas pensé : et si leur rôle parental ne passait pas par un bébé, mais par une adolescente en détresse ? L’arrivée de Natalie, une jeune fille qui voit en Stella un modèle, ouvre une porte inattendue. D’un point de vue narratif, cette approche a du sens. La série a souvent exploré le passé difficile de Stella, sa capacité à guider les jeunes femmes grâce au programme Girls on Fire, et son instinct protecteur naturel. Kelly, de son côté, a vécu des expériences qui lui permettent de comprendre ce que c’est que d’être un jeune livré à lui-même.
La parentalité prend différentes formes, et cette piste semble en phase avec ce que le couple peut offrir. Contrairement à une grossesse qui pourrait limiter les possibilités scénaristiques pour Stella, l’idée d’élever une adolescente enrichirait l’histoire tout en laissant une place active à son rôle de pompier. De plus, cela permettrait de creuser davantage le passé de Kelly et Stella d’une manière qui n’a pas encore été exploitée. Cela ne signifie pas que l’idée d’un bébé est définitivement écartée. La série pourrait très bien suivre un cheminement progressif où ils finissent par adopter un enfant plus tard. Mais pour l’instant, cette direction semble plus organique et bien pensée.
Depuis son introduction, Dom Pascal est un personnage qui divise. Certains lui ont laissé le bénéfice du doute, espérant qu’il apporterait quelque chose de nouveau à la série. Mais après 17 épisodes, on peut se demander ce qu’il a vraiment apporté à Firehouse 51. Contrairement à d’autres chefs emblématiques, comme Boden ou même Herrmann, Pascal n’a pas su s’intégrer dans le tissu narratif de la série de manière convaincante. Son rôle s’est essentiellement résumé à ralentir la montée en puissance de Herrmann, ce qui pouvait être pertinent pendant un temps, mais qui commence à donner l’impression d’une stagnation.
De plus, même en le voyant traverser des moments de vulnérabilité, notamment après la perte de Monica, il reste difficile d’éprouver une réelle empathie pour lui. Son comportement, souvent revêche et en marge du reste de l’équipe, ne facilite pas l’attachement du spectateur. Même en termes de développement des autres personnages, Pascal ne semble pas avoir eu un véritable impact. Les interactions qu’il a eues avec Severide ou Herrmann n’ont pas apporté grand-chose de plus que ce que ces personnages auraient pu vivre avec n’importe quel autre chef temporaire.
Il ne joue pas non plus le rôle de mentor, ni celui d’un adversaire stimulant, mais plutôt d’un obstacle sans réel relief. À ce stade, la meilleure chose que Chicago Fire puisse faire est de reconnaître que ce personnage ne fonctionne pas et d’acter son départ. L’épisode 17 renforce cette impression : Pascal n’a plus sa place dans l’histoire. Comparé à l’épisode 16, qui se concentrait surtout sur le deuil de Pascal, cet épisode propose un équilibre plus intéressant entre émotion et action. Le parcours de Stella et Kelly trouve un écho plus profond, tandis que l’histoire de Pascal semble atteindre une impasse, ce qui renforce l’idée qu’un changement est nécessaire.
Là où l’épisode 16 semblait encore hésitant, « A Beast Like This » donne des indications plus claires sur la suite des événements. On sent que la fin de saison approche et que certaines décisions narratives commencent à être prises. Cette évolution est bienvenue, car elle permet de redonner un certain dynamisme à une intrigue qui commençait à tourner en rond. Si Chicago Fire décide effectivement d’explorer cette nouvelle facette de la parentalité pour Stella et Kelly, cela pourrait ouvrir la porte à de nouvelles dynamiques au sein de Firehouse 51. Une adolescente dans leur vie pourrait aussi interagir avec d’autres personnages, apportant une touche différente aux relations déjà établies.
Quant à Pascal, il semble évident que la série doit prendre une décision claire à son sujet. Le garder sans lui donner une véritable place dans l’histoire ne ferait que prolonger une situation qui n’apporte rien au récit. En résumé, « A Beast Like This » est un épisode qui amorce des changements intéressants et qui se démarque par sa volonté de proposer quelque chose de nouveau, notamment pour Stella et Kelly. En revanche, il souligne aussi les limites d’un personnage comme Pascal, qui peine à trouver sa place dans l’univers de la série. La suite de la saison nous dira si ces choix narratifs seront pleinement assumés, mais pour l’instant, cet épisode a le mérite de poser les bases d’un futur plus clair pour Chicago Fire.
Note : 4.5/10. En bref, la série erre un peu dans tous les sens sans trop savoir où aller. L’épisode n’est pas désagréable mais il n’est pas marquant non plus.
Chicago PD // Saison 12. Episode 17. Transference.
Après une saison marquée par des épisodes inégaux, Chicago PD trouve enfin un équilibre avec son épisode 17, qui se concentre sur Kevin Atwater et sa relation avec Val Soto. Ce choix narratif apporte un souffle plus intime et personnel à la série, en mettant en avant un personnage qui, bien que présent depuis longtemps, n’a pas toujours eu droit à un développement approfondi. Là où d’autres épisodes de cette saison ont eu du mal à captiver, en se perdant parfois dans des intrigues trop procédurales (épisode 15) ou en manquant de véritable enjeu (épisode 16), celui-ci parvient à tirer son épingle du jeu en intégrant une enquête qui sert surtout de miroir aux émotions et aux dilemmes personnels de Kevin.
Ce qui fonctionne particulièrement bien ici, c’est la relation entre Kevin et Val. Contrairement à d’autres personnages introduits dans la série comme intérêts amoureux, Val n’est pas une simple figure de passage. Dès les premières scènes, elle impose une personnalité marquée, avec des convictions et des contradictions qui rendent ses interactions avec Atwater d’autant plus crédibles. Il est rare que Chicago PD parvienne à écrire des relations amoureuses avec autant de nuances. Trop souvent, ces intrigues secondaires servent de remplissage ou manquent de consistance, rendant les personnages concernés interchangeables.
Avec Val, c’est différent. Elle existe par elle-même, avec son propre passé et ses propres failles. C’est peut-être ce qui rend cette relation intéressante : deux personnages cabossés qui tentent de trouver un équilibre sans s’idéaliser l’un l’autre. Là où d’autres intrigues sentimentales auraient pu tomber dans un schéma classique de passion immédiate ou de rupture dramatique, Chicago PD adopte ici une approche plus mature. L’enquête de l’épisode reste en arrière-plan, servant surtout à mettre en lumière les dilemmes internes d’Atwater.
C’est un procédé narratif que la série utilise parfois avec succès, notamment lorsqu’il s’agit d’explorer les tensions morales et personnelles de ses personnages. Ici, l’histoire policière est fonctionnelle, sans être particulièrement marquante. Contrairement aux épisodes qui s’appuient lourdement sur une enquête centrale pour justifier l’intrigue, celui-ci laisse plus de place aux personnages. Cela permet d’éviter certains écueils des précédents épisodes, où les intrigues policières avaient tendance à écraser tout le reste. Kevin est un personnage qui mérite ce type d’attention.
Trop souvent relégué à des rôles périphériques, il a pourtant toujours été un des piliers du show. Cette saison semble enfin lui accorder un peu plus de place, et cet épisode en est une bonne illustration. L’un des points forts de cet épisode est la manière dont il aborde les relations amoureuses à travers la discussion finale entre Kevin et Val. Au lieu d’un dénouement classique où tout se règle ou, au contraire, se termine de manière abrupte, on assiste ici à une conversation honnête et lucide entre deux adultes conscients de leurs propres failles. Kevin et Val ne sont pas parfaits. Ils ne prétendent pas l’être.
Ils reconnaissent leurs difficultés, mais plutôt que d’y voir une impasse, ils y voient un point de départ. Ce type de dynamique rappelle d’ailleurs certains des meilleurs moments entre Kim et Adam dans leur propre relation. Ce qui est intéressant, c’est que cette approche évite le piège du "tout ou rien". On ne force pas la relation dans une direction artificielle. L’idée n’est pas que l’amour va tout résoudre comme par magie, mais plutôt qu’il peut être un soutien, un élément qui aide à avancer sans pour autant être une solution miracle. Cet épisode fait également écho à ce que Chicago PD a construit autour de Kim et Adam.
Leur relation a toujours été marquée par des hauts et des bas, mais ce qui fonctionne dans leur dynamique, c’est leur capacité à se comprendre malgré les obstacles. Avec Kevin et Val, on retrouve cette idée : être ensemble ne signifie pas être guéri, mais cela peut aider à affronter les blessures. Ce type de relation, bien plus réaliste que celles souvent mises en avant dans les séries policières, apporte une vraie valeur ajoutée à l’intrigue. Kim lit d’ailleurs très bien Kevin dans cet épisode. Le regard que ses amis portent sur lui est une autre façon de souligner son évolution et la manière dont il se positionne dans ses relations.
Reste à voir si cet épisode marque un véritable tournant pour Atwater ou s’il restera un instant isolé dans la saison. Trop souvent, la série a introduit des pistes intéressantes pour certains personnages avant de les abandonner au profit d’intrigues plus classiques. On peut espérer que Chicago PD ne fasse pas la même erreur ici et continue d’explorer cette relation avec la même justesse. Atwater a longtemps été un personnage sous-exploité, et cet épisode prouve qu’il y a encore beaucoup à raconter à son sujet.
En fin de compte, l’épisode 17 est un des rares de cette saison à véritablement se démarquer, non pas par son enquête, mais par son traitement des personnages. Contrairement à d’autres épisodes qui ont peiné à donner une véritable profondeur aux intrigues (épisode 15 trop procédural, épisode 16 manquant d’enjeux), celui-ci parvient à équilibrer les choses de manière plus satisfaisante. Bien sûr, il reste des interrogations sur la suite. Va-t-on réellement développer cette relation ou simplement la laisser en suspens ? Atwater aura-t-il enfin une place plus centrale dans la dynamique du show ? Autant de questions qui, espérons-le, trouveront des réponses d’ici la fin de la saison.
En attendant, cet épisode rappelle que Chicago PD est à son meilleur lorsqu’il met ses personnages au cœur de l’intrigue, plutôt que de simplement enchaîner les enquêtes sans réel enjeu émotionnel. Une approche qui mériterait d’être plus souvent mise en avant.
Note : 7/10. En bref, l’épisode est un des rares de cette saison à véritablement se démarquer, non pas par son enquête, mais par son traitement des personnages. Contrairement à d’autres épisodes qui ont peiné à donner une véritable profondeur aux intrigues, celui-ci parvient à équilibrer les choses de manière plus satisfaisante.
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