Critiques Séries : Chicago Med (Saison 11, épisode 5), Chicago Fire (Saison 14, épisode 5), Chicago PD (Saison 13, épisode 5)

Critiques Séries : Chicago Med (Saison 11, épisode 5), Chicago Fire (Saison 14, épisode 5), Chicago PD (Saison 13, épisode 5)

Chicago Med // Saison 11. Episode 5. What’s Hiding in the Dark.

 

Après un épisode 4 chargé en émotions, Chicago Med revient cette semaine avec un cinquième chapitre qui explore de nouvelles facettes de la fragilité humaine. Cette fois, la série mélange drame psychologique, tensions familiales et questionnements éthiques autour de la peur, de la perte et de la parentalité. L’épisode commence sur une tonalité inattendue : un jeune garçon terrifié, un Dr. Charles en pleine remise en question et des personnages secondaires en lutte contre leurs propres contradictions. C’est sans doute la partie la plus bouleversante de l’épisode. Un jeune garçon prénommé Lucas, recueilli par une famille d’accueil, arrive à Gaffney après un incident violent à l’école. 

 

Il voit les visages des gens se déformer, comme s’ils étaient des monstres. Une situation à la fois dramatique et profondément symbolique. Dr. Charles et Ripley s’emparent du cas et découvrent que Lucas souffre d’un trouble neurologique rare, surnommé le “syndrome du visage démoniaque”. Une explication médicale fascinante, mais qui révèle peu à peu un drame plus intime : celui d’un enfant marqué par des années de maltraitance. Le moment où Lucas raconte à Dr. Charles qu’on le punissait pour le moindre bruit ou jouet laissé traîner glace le sang. Le jeu de l’acteur, encore très jeune, rend la scène presque insoutenable. 

Ce passage, sobre et sans excès, illustre bien la capacité de Chicago Med à aborder des sujets sensibles sans tomber dans le pathos. L’épisode joue également avec nos attentes : pendant une bonne partie, on croit que ses parents d’accueil cachent quelque chose. Finalement, ils s’avèrent être de vrais soutiens pour lui. Cette inversion de perspective est bienvenue, surtout dans une série où les familles d’accueil sont souvent montrées sous un angle négatif. En parallèle, Chicago Med continue d’explorer la trajectoire de Sharon Goodwin, confrontée à la dégradation de la santé de son ex-mari, Bert. Leur relation, déjà complexe, atteint ici un point de rupture.

 

Les scènes entre eux sont empreintes d’une douleur contenue : Bert ne la reconnaît plus vraiment, oscillant entre confusion et colère. Sharon tente de rester forte, mais sa patience craque. Lorsqu’elle s’énerve face à lui, puis se sent coupable, on perçoit toute la fatigue émotionnelle que représente le rôle d’aidant. La fin de l’épisode, avec cette urgence soudaine au centre médical, laisse planer un doute sur le sort de Bert. Est-il encore en vie ? Chicago Med ne donne pas de réponse, préférant laisser le spectateur dans une incertitude qui reflète bien la réalité de ces situations : on ne sait jamais quand un adieu sera le dernier. Ce fil narratif, plus intimiste, fait écho à d’autres épisodes de la saison où la série s’attarde sur les limites de la résilience humaine. 

Après la détresse de Cora dans l’épisode précédent, c’est maintenant Sharon qui affronte sa propre vulnérabilité. Du côté de Hannah et Archer, la situation se dégrade. Les deux futurs parents se disputent sur tout : le sexe du bébé, les examens à faire, les décisions à prendre. Ce qui pourrait être une intrigue légère tourne vite à la confrontation. Leur dialogue, souvent sec, traduit un vrai malaise. Archer veut tout contrôler, alors qu’Hannah cherche avant tout à préserver un peu de sérénité. Le contraste entre leurs tempéraments est évident, et le scénario souligne la difficulté de concilier deux visions opposées de la parentalité. Ce fil secondaire permet aussi à la série de rappeler que les médecins, malgré leur savoir, ne sont pas à l’abri des doutes. 

 

La grossesse devient ici un miroir de leurs fragilités : peur de mal faire, besoin de contrôle, incapacité à lâcher prise. Même si cette intrigue avance lentement, elle s’inscrit dans la continuité du développement d’Hannah depuis la saison 10. On la voit plus affirmée, moins encline à se laisser dicter ses choix, ce qui apporte une belle nuance à son personnage. Entre deux cas médicaux, Dr. Charles célèbre ses 65 ans, un événement qu’il aurait préféré ignorer. Ses collègues veulent marquer le coup, mais lui vit mal cette étape symbolique. On sent poindre chez lui la crainte d’être mis sur la touche, comme si vieillir signifiait perdre sa légitimité. Ce thème, discret mais fort, traverse tout l’épisode. 

Vieillir dans un milieu aussi exigeant que la médecine n’est pas anodin, et Chicago Med le traite avec pudeur. Ce n’est pas une crise d’ego, mais plutôt une réflexion sur la place qu’on laisse aux plus expérimentés dans un monde obsédé par la nouveauté. Ce cinquième épisode réussit à combiner plusieurs récits sans perdre en cohérence. Là où certains épisodes misent sur la tension ou la romance, celui-ci privilégie la profondeur émotionnelle. Entre le traumatisme de l’enfance, la perte progressive d’un proche et la peur de devenir parent, Chicago Med tisse un portrait sincère de la condition humaine. Pas de grands discours, juste des instants de vérité, parfois inconfortables, mais toujours crédibles.

 

Note : 6.5/10. En bref, on ressort de cet épisode avec un mélange de tristesse et de respect. Tristesse pour ces personnages qui tentent de garder le cap malgré la douleur, respect pour cette série qui, saison après saison, continue d’explorer les failles et la force de l’être humain.

Critiques Séries : Chicago Med (Saison 11, épisode 5), Chicago Fire (Saison 14, épisode 5), Chicago PD (Saison 13, épisode 5)

Chicago Fire // Saison 14. Episode 5. Ghosts.

 

L’épisode 5 de la saison 14 de Chicago Fire, intitulé « Ghosts », s’annonçait comme un spécial Halloween, mais il laisse surtout une impression étrange : celle d’un rendez-vous manqué. Après l’émotion sincère de l’épisode précédent, centré sur la perte de Herrmann, on espérait une continuité, voire un nouveau départ. Au lieu de cela, on se retrouve devant une heure de télévision qui tente d’être à la fois légère et mélancolique, sans vraiment trouver le bon équilibre. Ce n’est pas un épisode raté, mais un épisode qui donne le sentiment que la série tourne en rond, prisonnière de ses habitudes. On retrouve Herrmann toujours sous le choc après l’incendie de sa maison. 

 

Le personnage, d’habitude si stable, devient ici presque hermétique à ceux qui l’entourent. Il refuse l’aide de ses collègues, il s’isole, il bougonne. Sur le papier, c’est intéressant : voir un pompier, héros du quotidien, incapable de sauver sa propre vie personnelle. Mais dans les faits, la série reste trop en surface. On aurait aimé plus d’intimité, plus de silences, moins de dialogues convenus. Herrmann souffre, mais tout est raconté, jamais ressenti. Même les moments entre lui et Mouch — censés être le cœur émotionnel de l’épisode — manquent d’une vraie intensité. Le thème du deuil et de la reconstruction aurait pourtant pu offrir un épisode fort. 

À la place, on a droit à un scénario où tout s’enchaîne sans réelle cohérence : Herrmann qui veut tout gérer seul, puis qui change d’avis, puis qui organise une fête de charité comme si de rien n’était. Le problème n’est pas dans les idées, mais dans leur exécution. Chicago Fire sait parler de solidarité, mais ici, tout sonne comme une répétition. Puisqu’il s’agit d’un épisode d’Halloween, on aurait pu espérer un ton un peu plus audacieux. Le scénario flirte bien avec le thème du « fantôme », notamment à travers une intervention où Cruz croit voir une apparition dans un appartement enfumé. L’idée n’était pas mauvaise : une touche de mystère, une ambiance légèrement surnaturelle. Mais là encore, la série ne va pas au bout.


Ce moment reste anecdotique, presque oublié aussitôt qu’il est arrivé. On aurait aimé que ce “fantôme” serve de miroir aux personnages, qu’il symbolise les pertes passées ou la culpabilité de Herrmann, par exemple. Mais rien de tout cela n’est exploité. L’épisode évoque des fantômes sans jamais parler de ceux qui hantent vraiment la caserne 51. Le thème du deuil, pourtant au cœur de la saison, aurait pu se fondre naturellement dans cet épisode. Au lieu de cela, Chicago Fire préfère rester sur un ton léger, presque décalé. Le résultat, c’est un épisode qui ne fait ni peur, ni rire, ni pleurer. Un épisode qui passe, tout simplement. Heureusement, il reste Kelly Severide et Stella Kidd, le couple qui maintient encore un peu la cohérence émotionnelle de la série. 

Leur présence est discrète dans cet épisode, mais leurs quelques scènes suffisent à rappeler pourquoi ils fonctionnent si bien ensemble. Stella, fragilisée par un incident sur le terrain, continue de chercher sa place entre commandement et vulnérabilité. Severide, lui, se montre plus posé, presque protecteur sans être envahissant. Il la laisse gérer ses affaires, tout en restant une présence rassurante. Ce qui marche entre eux, c’est cette maturité, cette capacité à se comprendre sans avoir besoin de se parler. On sent que la série veut les utiliser comme pilier émotionnel — et pour le moment, c’est encore la partie la plus solide du scénario. Mais même là, on commence à tourner en rond. 

 

Le couple est stable, soudé… peut-être un peu trop. On a besoin que quelque chose bouge, que leurs blessures passées soient enfin explorées au lieu d’être simplement évoquées. Du côté des intrigues secondaires, Vasquez reste un mystère. On comprend peu à peu son histoire familiale compliquée, notamment avec un père envahissant, mais cette intrigue peine à s’imposer. On sent la volonté d’en faire un nouveau visage important du 51, sauf que son écriture manque encore d’épaisseur. Le lien avec Stella, qui tente de le soutenir sans tout comprendre, aurait pu être un beau moment de mentorat. Mais tout cela reste trop mécanique. L’émotion ne prend pas, faute de développement. 

À ce stade, Vasquez n’existe que par ce qu’on dit de lui, pas par ce qu’il vit à l’écran. C’est sans doute ce qu’on ressent le plus après cet épisode : une forme de lassitude. Chicago Fire semble coincée dans un schéma qu’elle n’ose plus bousculer. Les personnages vivent les mêmes dilemmes, les mêmes dialogues, les mêmes résolutions. Certes, il reste de beaux instants — un regard entre collègues, une scène de solidarité, une note d’humour en fin de service. Mais ces moments ne suffisent plus à masquer la fatigue d’écriture. On a le sentiment que la série se contente de reproduire une formule qui a marché, sans y injecter la moindre surprise.

 

Après 14 saisons, on ne demande pas forcément de réinventer la roue, mais au moins d’assumer une direction claire. La disparition de plusieurs personnages importants, le changement de hiérarchie, l’arrivée de nouveaux visages : tout cela pourrait servir à relancer le récit. Pourtant, Chicago Fire semble hésiter entre nostalgie et immobilisme. L’épisode 5 de la saison 14 de Chicago Fire, « Ghosts », n’est pas un désastre, mais il symbolise bien l’état actuel de la série : solide dans sa forme, mais vidée de son élan. On regarde encore par attachement, plus que par enthousiasme.

 

Note : 4/10. En bref, la flamme n’est pas complètement éteinte, mais elle vacille. Et à force de rester tiède, la série risque de perdre ce qui faisait sa force : l’émotion brute, la sincérité et le sentiment d’urgence.

Critiques Séries : Chicago Med (Saison 11, épisode 5), Chicago Fire (Saison 14, épisode 5), Chicago PD (Saison 13, épisode 5)

Chicago PD // Saison 13. Episode 5. Miami.

 

Le cinquième épisode de la saison 13 de Chicago PD, intitulé « Miami », s’intéresse à un personnage souvent laissé dans l’ombre : Kevin Atwater. Depuis plusieurs saisons, le policier le plus discret de l’unité Intelligence avance sans vraiment avoir l’occasion de s’arrêter, de réfléchir à ce qu’il veut pour lui-même. Cet épisode change un peu la donne. Sans bouleverser les fondations de la série, il offre à Kevin un espace pour se confronter à ses désirs, à ses blessures, et à ce qu’il est devenu au fil des années. Comme souvent dans Chicago PD, tout démarre sur une enquête. Une explosion au cœur de la ville, des civils blessés, la peur qui se répand dans les rues de Chicago. 

 

Le scénario évoque les tensions sociales actuelles, la colère contre les inégalités et le sentiment d’abandon ressenti par certains habitants. Cette toile de fond, réaliste et ancrée dans l’actualité, donne du relief à un épisode qui aurait pu n’être qu’un simple épisode d’action. Mais au milieu du chaos, c’est bien Atwater qui retient l’attention. Son sang-froid, son instinct et sa détermination rappellent pourquoi il est un pilier de l’équipe. Pourtant, au-delà du policier, on perçoit l’homme. Celui qui, derrière l’uniforme, commence à s’interroger sur la place qu’il occupe – et sur ce qu’il est prêt à sacrifier pour ce métier qu’il a toujours mis avant tout. L’épisode introduit Tasha Fox, une ancienne camarade de l’académie avec qui Atwater se retrouve à travailler sur cette enquête explosive. 

Leur collaboration, marquée par des désaccords mais aussi une complicité évidente, apporte une dimension plus intime à l’épisode. Fox n’est pas simplement une partenaire de terrain : elle agit comme un miroir. À travers elle, Kevin se retrouve face à ses contradictions, à son besoin de contrôle et à cette difficulté qu’il a à lâcher prise. Leur relation, bien que brève, sonne juste. Fox n’essaie pas de le sauver, ni de le comprendre à tout prix. Elle le confronte. Elle le pousse à admettre qu’il vit trop souvent pour les autres : pour sa famille, pour ses collègues, pour la ville. Cette honnêteté directe, parfois dérangeante, fait ressortir ce qu’il y a de plus humain chez Atwater.

 

Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est que la série ne cherche pas à forcer une romance. Le lien entre Kevin et Fox est avant tout une rencontre de trajectoires. Elle part, il reste. Elle avance, il hésite. Et c’est justement dans cette séparation que se cache le message de l’épisode : parfois, croiser quelqu’un suffit à déclencher un changement intérieur. Depuis ses débuts, Atwater est le personnage du devoir. Il prend soin de tout le monde, souvent au détriment de lui-même. Cet épisode le montre à un tournant. Il commence à envisager l’idée d’une vie différente – peut-être ailleurs, peut-être autrement. On sent qu’il aime profondément sa ville et son équipe, mais on sent aussi l’usure.

Cette tension entre fidélité et liberté a déjà été esquissée dans les saisons précédentes, notamment lorsqu’il tentait d’entretenir des relations en dehors du travail, souvent vouées à l’échec. Ce cinquième épisode prolonge ce fil rouge, mais avec plus de nuance. Pour une fois, Atwater ne subit pas. Il observe, il réfléchit, il doute. Et même si aucune réponse ne vient vraiment, on sent que quelque chose bouge. Un des moments les plus sincères de l’épisode se joue dans une conversation avec Kim Burgess. Leur lien fraternel, souvent discret mais essentiel, reste un repère fort dans la série. Burgess comprend Atwater sans qu’il ait besoin de parler, et sa manière de le remettre en question sans jugement apporte une respiration bienvenue. 

 

C’est d’ailleurs elle qui, en quelques phrases, résume tout : si Kevin réagit si fortement à l’idée que Fox parte à Miami, c’est peut-être parce qu’elle ose faire ce qu’il n’a jamais envisagé – partir, recommencer, vivre autrement. L’intrigue policière, intense et parfois choquante, joue son rôle de catalyseur. Les scènes d’action, notamment lors des explosions, rappellent la capacité de la série à créer une tension physique forte. Mais ici, ce n’est pas la violence qui marque le plus, c’est ce qu’elle déclenche chez les personnages. L’urgence de la situation met à nu leurs fragilités, leurs peurs, leurs désirs. C’est aussi ce qui relie cet épisode aux précédents : Chicago PD continue d’explorer la part d’humanité de ses enquêteurs. 

Après avoir plongé dans les tourments de Voight et les dilemmes de Torres, c’est maintenant Atwater qui occupe le devant de la scène. Chacun, à sa manière, affronte ce que le métier leur a pris. “Miami” n’est pas un épisode de rupture, mais de transition. Il ne révolutionne pas la série, il amorce quelque chose. Kevin commence à penser à lui, et c’est déjà un changement majeur. Le fait que Fox reparte à la fin n’annule pas ce qu’elle a provoqué. Elle a planté une graine. Et lorsque Voight envoie un message à Kevin pour l’appeler sur une nouvelle affaire, on sent que le cycle continue. Mais cette fois, Atwater ne reprend pas la route tout à fait comme avant.

 

Ce cinquième épisode de la saison 13 de Chicago PD s’impose comme une étape importante pour Kevin Atwater. Sous couvert d’un épisode d’action, il questionne le sens de l’engagement, la difficulté de se construire une vie personnelle quand on vit pour protéger celle des autres, et la peur de changer de cap. Loin des rebondissements spectaculaires, Chicago PD choisit ici la retenue. Et c’est peut-être dans ce silence intérieur, dans ces hésitations, que se joue l’avenir du personnage. Atwater ne sait pas encore où il va, mais il commence enfin à se poser la question — et c’est sans doute la plus belle avancée qu’il pouvait faire.

 

Note : 7/10. En bref, ce cinquième épisode de la saison 13 de Chicago PD s’impose comme une étape importante pour Kevin Atwater. Sous couvert d’un épisode d’action, il questionne le sens de l’engagement, la difficulté de se construire une vie personnelle quand on vit pour protéger celle des autres, et la peur de changer de cap.

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