Critique Ciné : Sundown (2022)

Sundown // De Michel Franco. Avec Tim Roth, Charlotte Gainsbourg et Iazua Larios.

Le nouveau film de Michel Franco (Les filles d’Avril) est une belle surprise à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Sundown c’est le spleen de la vie d’une riche famille anglaise ou plutôt de Neil qui s’embarque dans une aventure à Acapulco alors que le reste de la famille doit rentrée sur Londres. Au delà de la dépression de son héros et de ses propres errances, Sundown se dévoile au fur et à mesure alors qu’il pourrait en déconcerter plus d’un. Parler de dépression et la mettre en scène n’a jamais été simple. C’est un sentiment complexe mais Michel Franco tient à décortiquer l’histoire de son héros de façon à nous embarquer avec lui. Tim Roth (que Michel Franco retrouve 6 ans après Chronic) prend son rôle à bras le corps sans jamais laisser retomber son jeu. C’est avant tout sur lui que repose tout le film et sa prestation est étincelante. Michel Franco plonge alors Neil dans une récit social explosif où à Acapulco se confronte le paradis balnéaire et la violence infernale qui règne (la façon dont Neil part de la scène d’un crime sur la plage en dit long sur son apathie).

Une riche famille anglaise passe de luxueuses vacances à Acapulco quand l’annonce d’un décès les force à rentrer d’urgence à Londres. Au moment d’embarquer, Neil affirme qu’il a oublié son passeport dans sa chambre d’hôtel. En rentrant de l’aéroport, il demande à son taxi de le déposer dans une modeste « pension » d’Acapulco...

Sundown c’est donc bien plus qu’un simple film sur un riche anglais à Acapulco. C’est une réflexion sur la vie et son sens, sur le côté parfois éphémère de celle-ci et pose ainsi à un moment un rapport avec la mort. Au premier abord, on suit une simple famille en vacances qui vit un drame mais plus le film avance et plus les tiroirs multiples se referment afin de nous conduire sur un chemin bien plus troublant que l’on ne peut l’imaginer de prime à bord. Si Sundown s’appuie en grande partie sur Tim Roth, on ne peut nier le charme indéniable des femmes du film. Notamment Charlotte Gainsbourg qui malgré sa présence bien moindre par rapport à son mari dans le film parvient à illuminer celui-ci. La crise existentielle du héros, au centre même de Sundown, permet de donner un véritable coup de fouet au cinéma cet été. Il y a un suspense étrange qui se glisse au milieu du récit, une forme de tension qui débarque sans prévenir et une maîtrise totale de la durée du film qui ne perd ainsi jamais une miette de la pellicule. Et si Sundown était l’une des meilleures surprises de cet été assez pauvre en gros films permettant ainsi de découvrir de petites pépites comme celle-ci ?

Note : 8/10. En bref, un film surprenant qui utilise le soleil brûlant d’Acapulco pour développer un récit autour d’une crise existentielle passionnante.

Sorti le 27 juillet 2022 au cinéma