17 Août 2022
Westworld // Saison 4. Episode 8. Que Será, Será.
SEASON FINALE
Co-écrit par Alison Schapker (Alias, Fringe) et Jonathan Nolan, ce final de la saison 4 est le point de rencontre de tout ce que cette saison a construit. C’est immense et grandiose, parfois difficile à digérer mais toujours jouissif. Tout cela jusqu’à ce cliffhanger préparant clairement le terrain pour un dernier tour de piste. La saison 4 dans sa globalité a su améliorer tellement de choses qui étaient parties en cacahuète dans les deux saisons précédentes (surtout la saison 3). Ce que l’on peut reprocher à Westworld par moment c’est de vouloir voir la bouteille trop pleine alors qu’elle pouvait très bien la remplir petit à petit. Cet épisode est donc très chargé en informations, en rebondissements, en action et en émotions. La série a parfois tendance à ne pas savoir se reposer sur ses propres forces mais dans son ensemble, les scénaristes démontrent tout de même leur capacité à offrir une conclusion satisfaisante. Par moment j’ai donc été légèrement déçu de ce que cette conclusion fait de tout ce que la saison a bâti au fil des épisodes.
« Que Será, Será » nous laisse donc avec des questions en suspend, peut-être même encore plus qu’au début de la saison. Westworld a toujours été une série qui aime boucler des boucles en les redémarrant à sa façon. Westworld c’est une série où tout le monde meurt et ne meurt pas en même temps. Une série où le passé et le présent sont constamment réécrits et rembobinés. L’une des intrigues de ce final reste celle de Dolores. Si son personnage a été un peu mis de côté durant toute la saison, ce final lui permet de se réveiller d’une sorte de cauchemar dont elle était à la fois un personnage et la narratrice. Ce n’est pas la première fois que la série joue cette carte avec ce personnage mais je dois avouer qu’en bousculant l’environnement, Westworld a réussi à recréer le tout de façon soignée. La question que pose cette saison est celle de la conscience des intelligences artificielles : sont-ils des gens capables de faire ce qu’ils veulent et d’être eux-mêmes ou bien sont-ils simplement des répliques de ceux qui les ont créé.
Westworld suggère dans un sens que même les hôtes ne peuvent échapper au destin. Ils ont beau vouloir créer un monde parfait (comme tout ce que Hale a voulu faire depuis le début de la saison ou même le petit jeu lancé par William à la fin de l’épisode précédent) mais ce qu’ils ont réussi à créer à chaque fois ce n’est pas un monde parfait. C’est un monde (et des gens) à leur image. Lorsque Hale dit que William a rendu tout le monde aussi fou que lui, cela permet de voir un peu plus loin dans les dialogues que la complexité parfois pas vraiment nécessaire du récit. Westworld créé avec cet épisode les prémices de la saison prochaine (si HBO la commande) en plus de conclure une partie des intrigues que l’on avait encore en suspend après la fin de l’épisode précédent. L’épisode est excitant durant une bonne partie du temps.
Maintenant que Dolores a un dernier test, qu’elle a retrouvé cette magnifique robe bleue et qu’elle est prête à créer sa propre histoire, je me demande ce que la série compte faire. Son monologue en voix off à la fin de l’épisode est assez juste dans le sens où ce que l’humanité (et ici aussi les hôtes) ont créé n’ont fait que mener tout le monde à sa perte. Et il donne envie d’en voir toujours plus. D’autant plus que si Dolores est le personnage le plus important, on pourrait bien dire au revoir à tous les autres que l’on a pu aimer au fil des saisons. Ce retour aux origines me plaît et me rend curieux. J’ai toujours aimé le Far West dans la saison 1 de Westworld donc j’ai hâte d’en découvrir un peu plus.
Note : 7/10. En bref, une fin de saison parfois déconcertante mais passionnante qui offre une (longue) introduction à une potentielle nouvelle saison.
Disponible sur OCS US+24
HBO n’a pas encore renouvelé Westworld pour une saison 5 à l’heure où j’écris ces lignes. Si une saison 5 venait à voir le jour, Lisa Joy a annoncé que ce serait la dernière de la série.
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