12 Janvier 2024
Eileen // De William Oldroyd. Avec Thomasin McKenzie, Anne Hathaway et Shea Whigham.
Eileen est un film surprenant. Au début nous suivons l’histoire d’une jeune femme qui va se lier d’amitié à une autre femme. Mais Eileen, comme un +4 au Uno, retourne le jeu avec une bombe en plein milieu qui change complètement toute la dynamique du récit. Eileen n’est pas toujours brillant mais il n’en reste pas moins un film surprenant. Disons que l’erreur du récit est de rendre certains moments moins intéressants. Cela fait tomber un peu à l’eau certains pans du récit. Thomasin McKenzie est plutôt bonne dans le rôle de cette secrétaire de prison qui dès le début du film montre qu’elle a une vie de femme seule. Elle se rend notamment sur les lieux de drague afin de regarder les couples coucher ensemble dans leurs voitures, elle fantasme d’un quickie avec l’un de ses collègues, mais l’arrivée de Rebecca, la psy (incarnée par Anne Hathaway) va complètement changer sa vie.
Dans les années 60, une jeune femme d'une vingtaine d'années travaille dans une prison pour homme aux abords de Boston est impliquée dans un crime étrange.
Rebecca vient amener de la vie dans celle d’Eileen qui est plutôt morose jusqu’à présent et la sort ainsi de sa routine. Les deux femmes s’intéressent, partagent des verres ensemble jusqu’au moment où Rebecca partage un secret avec sa nouvelle amie qui implique un jeune homme en prison accusé du meurtre de son père. La première heure d’Eileen est intéressante par sa façon de mettre en place le récit et les personnages. Le problème c’est plus la dernière demi-heure qui oublie complètement le côté intrigant du début et tombe presque dans une certaine facilité. Le twist d’Eileen est forcément efficace mais il ne suffit pas à relancer réellement la machine. Un peu comme si Eileen avait pris tout son temps au début pour construire quelque chose qui finit par être bâclé sur la fin par manque de temps. Le jeu des deux actrices principales est intéressant, la narration est plutôt correcte mais je trouve qu’il manque un petit quelque chose à tout ça.
William Oldroyd (The Young Lady) prouve tout de même qu’il a un certain style et qu’il sait les mélanger à sa sauce. Il y a un véritable style dans le visuel même si je trouve le film un brin mineur par moment. Ce sont donc ces actrices, très convaincantes, qui viennent bien souvent rehausser le film. Les scénaristes de Causeway (avec Jennifer Lawrence sorti l’an dernier sur Apple TV+) avaient une bonne idée mais il manque des pièces pour que l’ensemble prenne la forme attendue. Eileen reste un slow burn et réussi très bien son introduction. Il cherche à développer des personnages singuliers (et en même temps proche de nous) avec un certain sens du réalisme. C’est bordélique à cause d’un manque cruel d’équilibre mais ça fonctionne.
Note : 6/10. En bref, l’ensemble aurait pu briller mais semble manquer de certains ingrédients. La première heure, le casting et la mise en scène sont réussis. Manquait d’une fin un peu moins bâclée (ou rapide).
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