Critique Ciné : Priscilla (2024)

Critique Ciné : Priscilla (2024)

Priscilla // De Sofia Coppola. Avec Cailee Spaeny, Jacob Elordi et Dagmara Dominczyk.

 

Avec Priscilla, Sofia Coppola reste dans son esthétique. C’est sombre, terne dans l’image mais cela colle parfaitement avec l’ambiance qu’elle aime insuffler à ses films. Car finalement Priscilla partage une thématique chère à la réalisatrice que l’on retrouve dans toute sa filmographie : l’ennui. Sofia Coppola aime filmer des personnages qui s’ennuient. C’est une idée intéressante d’autant plus que Priscilla se concentre sur la femme du King (et cette relation d’emprise que le Roi du rock’n’roll a pu avoir sur cette jeune femme). Sofia Coppola n’est pas là pour créer un débat et se contente alors d’un récit assez linéaire et chronologique autour de cette relation. Elle ne cherche pas à démystifier Elvis en le mettant au pilori et d’un autre côté, c’est assez étrange. Bien que Priscilla se concentre sur l’emprisonnement de son héroïne et cette cage dorée que Elvis lui a construit, le film en oublie un élément essentiel : les émotions. 

 

Quand Priscilla rencontre Elvis, elle est collégienne. Lui, à 24 ans, est déjà une star mondiale. De leur idylle secrète à leur mariage iconique, Sofia Coppola dresse le portrait de Priscilla, une adolescente effacée qui lentement se réveillera de son conte de fées pour prendre sa vie en main.

 

Avec un récit aussi clinique et froid, Priscilla a du mal à nous faire ressentir quoi que ce soit. Surtout que Priscilla a 14 ans et Elvis 24 ans quand les deux se rencontrent. C’est une relation assez complexe qui méritait d’être traitée au vitriole, d’égratigner la personne qu’est le King. Sofia Coppola ne fait pas dans le film engagé et se contente donc du récit des mémoires de Priscilla (dont le film est adapté). On retrouve tout ce qui est cher à Sofia Coppola ici, notamment dans le détail des décors. On sent l’amour de la réalisatrice pour les reconstitutions et pour les petits détails. Cela peut passer par un élément de décor ou bien ce défilé de tenues de notre héroïne. Mais si la mise en scène de Sofia Coppola n’offre pas grand chose, il faut se tourner du côté de Cailee Spaeny. Cette jeune actrice brille du début à la fin du film. Elle est clairement la seule raison qui pourrait me pousser à donner envie de voir Priscilla. 

 

Jacob Elordi n’est pas spécialement brillant dans le rôle d’Elvis. Il fait le boulot qu’on lui demande. Mais comme souvent chez Sofia Coppola, Priscilla se concentre sur les femmes et ici une femme. J’admire donc tout le décorum que Sofia Coppola créée autour de son film mais cela montre aussi toutes les faiblesses de son cinéma actuellement. On est très loin de ses deux premiers films et inspire désormais la morosité et l’ennui. C’est un comble de faire un film sur l’ennui d’une femme dans sa prison dorée sans chercher à nous intéresser à cette thématique. Là où l’ennui des soeurs Lisbon dans Virgin Suicides était fascinant, dans Priscilla l’ennui de la femme du King n’a pas grand chose à nous offrir. A se reposer sur ses lauriers et à ne rien offrir d’exceptionnel, le film se cache derrière ses décors travaillés pour ne raconter finalement que peu de choses. 

 

Note : 4/10. En bref, s’il y a bien quelque chose à retenir de Priscilla c’est Cailee Spaeny. 

Sorti le 3 janvier 2024 au cinéma

 

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