Escort Boys (Saison 1, 6 épisodes) : butiner pour sauver les abeilles

Escort Boys (Saison 1, 6 épisodes) : butiner pour sauver les abeilles

Chez Prime Video on semble aimer les séries d’escorts. Après Alphonse la série de Nicolas Bedos avec Pierre Arditi et Jean Dujardin, voilà Escort Boys de Ruben Alves (Miss, La Cage Dorée). Et pour le coup, contrairement à Alphonse que je ne trouvais pas spécialement juste et parfois étrange dans sa façon d’explorer les désirs féminins, Escort Boys tente une approche plus moderne et différente. Ce n’est pourtant pas si facile car les deux premiers épisodes de Escort Boys sont englués dans de la comédie dramatique sociale bien française qui manque d’originalité et de surprises. Il faut d’ailleurs attendre l’épisode 3 de la série pour que celle-ci décolle enfin. Une fois qu’elle décolle, Escort Boys est un vrai produit que l’on regarde avec grand plaisir, avec des personnages qui évoluent et des intrigues qui fonctionnent. 

 

En Camargue, quatre garçons en galère tombent dans l’escorting pour sauver le domaine apicole de leur enfance. Coachés par la petite sœur du groupe qui dirige cette “entreprise” unique dans la région, ils devront se mettre au service des femmes et à travers leur désir… apprendre à être des hommes d’aujourd’hui. 

 

Escort Boys se déguste avec tellement de facilité que l’on arrive au bout de la saison avec l’envie d’en voir encore plus. Certains personnages ne sont pas toujours justes mais l’intrigue dans son ensemble tient ses promesses. Le scénario s’avère bien plus efficace qu’il ne le suggérait au départ avec des personnages tous bien dans leurs rôles. Chacun apporte sa dose d’humour, un brin d’émotion et la série n’oublie pas de discuter de sujets sociaux bien français sans pour autant nous assommer avec. Car toute cette sous intrigue autour d’un laboratoire leader dans le néonicotinoïde qui finance un projet d’hôtel et SPA à base de miel d’abeilles c’est un brin ennuyeux. Non pas que l’intrigue n’apporte rien au récit car elle reste essentielle mais elle n’est pas spécialement bien intégrée au reste. Ce qui fait tout de même la force de Escort Boys reste les surprises qu’elle réserve sur le monde de l’escorting masculin. 

 

Notamment avec une pléiade de guests qui ont tous un petit truc en plus à nous offrir. Je pense à Amanda Lear, délicieuse dans l’épisode 3 ou encore Rossy de Palma qui permet de plonger dans le monde gitan de la Camargue. Escort Boys n’hésite pas à parler de sujets forts comme le féminisme, la misogynie, les problèmes de couples qui vont raviver la flamme, le rapport au sexe, au corps ou encore la prostitution qui n’est pas un monde dont on parle ouvertement chaque jour. Escort Boys cherche à sortir des sentiers battus et offrir une perspective différente là dessus. On est loin des idées reçus et malgré quelques poncifs au début, Escort Boys s’en libère rapidement. Notamment car elle a l’occasion de discuter de sujets plus touchants et forts à la fois que les simples histoires de gigolo qui animent les deux premiers épisodes. 

 

Visuellement, la Camargue et le sud de la France apportent quelque chose de solaire. C’est beau et travaille. Ruben Alves a fait un joli travail afin de donner du cachet à cette région de France que l’on ne voit pas tous les jours (même si dernièrement TF1 l’a aussi mise à l’honneur avec Panda). Au final, avec six épisodes Escort Boys délivre une histoire touchante, attachante, drôle et fraîche. Cela fait du bien de voir des séries françaises sortir un peu du lot et Prime Video nous en aura offert des pas mal cette année (avec Killer Coaster). 

 

Note : 7/10. En bref, une belle surprise inattendue. 

Disponible sur Amazon Prime Video

 

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