A Shop for Killers (Saison 1, 8 épisodes) : héritage sous haute tension

Disney+ adore sortir des séries sud-coréennes sans en faire la promotion. C’est ce qui s’est passé avec bon nombre de leurs séries et notamment celle-ci : A Shop for Killers. On s’attend souvent à ce que l’action prenne le pas sur le reste dans une série coréenne Disney+ mais dans le cas de A Shop for Killers, la série préfère vraiment la tension. Il s’installe une tension permanente au fil des épisodes qui ne demande qu’à exploser. C’est le cas lors de scènes d’action musclées. Le fait qu’elles soient diffusées au fil des épisodes avec une certaine parcimonie permet surtout de se concentrer sur les personnages. Il y a un bel équilibre entre les deux, des émotions aussi et des personnages auxquels on s’attache facilement. A Shop for Killers n’est pas la meilleure série sud-coréenne que j’ai vu mais elle sait prendre aux tripes quand elle le veut et nous attache à son histoire rocambolesque jusqu’au bout. 

Le seul tuteur de Jian est son oncle. Après la mort soudaine de ce dernier, elle apprend qu’il a laissé derrière lui tout un centre commercial douteux. Qui était son oncle et quel genre de centre commercial dirigeait-il ? Avant même que Jian ne puisse comprendre ce qui se passe, elle est attaquée par des personnes non identifiées qui veulent s’emparer des provisions de son oncle. Maintenant qu’elle est seule, Jian pourra-t-elle survivre face à eux ?

Car le côté malicieux de A Shop for Killers c’est qu’elle parvient à intégrer tout un tas d’éléments afin de constituer un récit : de l’action, des personnages qui ont droit d’évoluer et de grandir au fil des épisodes, des émotions et pas de la romance qui viendrait ruiner le tout. Je ne suis pas contre la romance dans ce genre d’aventures mais ce n’était clairement pas le but ici et les scénaristes trouvent constamment le bon équilibre. Lee Dong-wook (Tale of the Nine-Tailed) s’éloigne donc des séries romancées et ça fait un bien fou. J’aime voir des acteurs sortir de leur zone de confort. Le reste du casting de A Shop for Killers est réussi. La série ne perd pas de temps à introduire son sujet et ses personnages ce qui nous évite là aussi de nous ennuyer. Les personnages sont développés au fil des épisodes, rendant le récit encore plus percutant et palpitant. 

Visuellement aussi A Shop for Killers a quelque chose d’assez réfléchit et bien vu. On retrouve certes pas mal de choses que l’on a déjà vu dans d’autres productions sud-coréennes mais c’est ici utilisé une fois de plus à bon escient et de façon à ce que l’on ait l’impression de voir une série originale. La relation entre l’oncle et sa nièce ajoute une dimension intéressante et différente à la série qui va bien au delà de l’intrigue principale. Il faut dire que l’alchimie du casting est bien trouvée, ce qui permet là aussi d’ajouter des qualités à A Shop for Killers. La façon dont la série jongle entre le passé et le présent de façon aussi simple permet de rendre le récit particulièrement fluide. On n’a jamais le temps de s’ennuyer et c’est tout ce dont je rêvais. Je ne savais pas à quoi m’attendre une fois de plus et les sud-coréens ont su m’offrir une série au diapason. 

Plus je regarde de séries sud-coréennes et plus je dois avouer que les américains ont un véritable train de retard à côté. Tant dans la mise en scène que dans l’écriture, A Shop for Killers démontre une fois de plus toute la suprématie des coréens sur ce genre de productions. Prenez-en de la graine Disney ! Surtout que A Shop for Killers n’a clairement pas été produite avec de très gros moyens mais chaque centime a probablement été utilisé de la meilleure des façons afin de délivrer un produit de qualité. 

Note : 7/10. En bref, une série originale qui change un peu de ce que les sud-coréens peuvent faire en mélanger ici action, tension et moments plus personnels avec brio. 

Disponible sur Disney+