28 Mars 2024
Le Vourdalak // De Adrien Beau. Avec Kacey Mottet Klein, Ariane Labed et Grégoire Colin.
Je m’attendais avec Le Vourdalak à un film à la fois moderne et amusant. On se retrouve avec un film qui a de l’idée mais qui n’inspire finalement que l’ennui. Le Vourdalak est adapté d’une nouvelle d’Aleksei Tolstoy. Là où Mario Bava l’avait adaptée dans le brillant Les Trois Visages de la Peur (1963), Adrien Beau ne propose pas grand chose. J’apprécie la prestation de Kacey Mottet Klein (Gainsbourg vie héroïque) qui fait de son mieux pour sauver l’ensemble de son manque d’entrain. Le macabre est bien présent mais reste assez timide pour s’imposer et l’on se retrouve alors avec une tartinade très française qui manque de beaucoup de choses mais pas spécialement de style. Le Vourdalak tente alors la comédie avec les maladresses de ce jeune marquis français sans parvenir à inspirer quelconque rire. Le comique de situation manque cruellement d’inspiration et les séquences aussi. Adrien Beau veut mettre plein de choses dans son film mais ne parvient pas vraiment à en former un tout. Comme du pain sans sel.
« Mes enfants, » avait dit le vieux Gorcha avant de partir, « attendez-moi six jours. Si au terme de ces six jours je ne suis pas revenu, dites une prière à ma mémoire car je serai tué au combat... Mais si jamais, ce dont Dieu vous garde, je revenais après six jours révolus, je vous ordonne de ne point me laisser entrer, quoi que je puisse dire ou faire, car je ne serais plus qu'un maudit Vourdalak ». C’est dans une famille en proie à l’angoisse, au terme du sixième jour, que trouve refuge le Marquis Jacques Antoine Saturnin d’Urfé, noble émissaire du Roi de France…
Finalement c’est dans ce côté old school et fauché que Le Vourdalak trouve son salut. Les images ne sont pas forcément très bien fichues par la mise en scène mais il y a des idées et ça me plaît. J’ai toujours adoré les films bizarres qui tentent des choses et Adrien Beau tente. Il échoue souvent mais il y a un mérite à faire un film original qui sort des sentiers battus. Le casting, en dehors du héros plutôt touchant, manque là aussi à l’appel. On ne peut pas dire que les performances soient à la hauteur et la théâtralité de l’ensemble n’inspire finalement que peu de choses. Les dialogues mélangent tout un tas d’ingrédients, quitte parfois à ne rien raconter du tout. Avec un film hésitant, difficile de faire quoi que ce soit. L’esthétique est là elle aurait pu être encore plus poussée. A la façon de ce que Mario Bava a fait dans son giallo.
Adrien Beau est un plasticien et Le Vourdalak est son premier film. Je dois avouer que je suis assez curieux à l’idée de découvrir ce qu’il pourrait nous proposer par la suite car clairement il a des idées visuelles mais ne sait pas spécialement les mettre en avant ou en scène. C’est probablement pour ça que ses quelques bonnes idées tirent sur la longueur et finalement ne parviennent pas à avoir l’impact que l’on peut souhaiter dans un tel récit. Le Vourdalak reste une oeuvre originale, décalée et intéressante mais qui n’arrive jamais à être égale de bout en bout.
Note : 3/10. En bref, des idées visuelles ne suffisent pas à faire un bon film.
Sorti le 25 octobre 2023 au cinéma - Disponible en VOD
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog