22 Juin 2024
Les Derniers Hommes // De David Oelhoffen. Avec Guido Caprino, Nuno Lopes et Andrzej Chyra.
David Oelhoffen (Frères Ennemis, Loin des hommes) nous plonge au coeur d’une guerre qui n’est pas souvent adaptée au cinéma et qui pourtant a marqué l’Histoire de notre pays en Indochine. Inspiré d’une histoire vraie et du livre Les chiens jaunes d’Alain Gandy, Les Derniers Hommes est une plongée riche en émotions dans l’histoire d’une colonie de légionnaire dans la jungle du Laos en 1945. Visuellement, rien à dire. David Oelhoffen nous offre de très beaux plans qui mettent en avant les décors de la jungle laotienne. Le réalisateur cherche ici à mettre en exergue les sentiments et les émotions afin de nous plonger au coeur de cette histoire avec une certaine vigueur. Cela permet aussi d’offrir un point de vue différent des films de guerre habituels que l’on voit fleurir sur nos écrans. Le récit reste poignant et cette jungle effrayante où les Hommes sont leurs propres ennemis permet de délivrer quelque chose.
9 mars 1945. L’armée japonaise lance un assaut foudroyant contre les troupes françaises en Indochine. Traquée par l’ennemi, une colonne de légionnaires déjà affaiblis s’élance au cœur de la jungle pour rallier les bases alliées à plus de 300 km.
Les Derniers Hommes est là pour nous montrer à quel point le conflit est absurde et comment ces hommes font finalement preuve de résilience face à ce qui leurs arrive. C’est autour d’un journal qui va passer de mains en mains que Les Derniers Hommes est construit. Le carnet est notre narrateur et permet d’offrir une logique intimiste mais aussi réaliste au récit. Les Derniers Hommes reste un des rares films qui traite de la guerre d’Indochine sans chercher à tomber dans la glorification du sacrifice. Dommage que certaines incohérences que l’on voit comme le nez au milieu de la figure gâchent une partie du récit. Afin de survivre, nos personnages doivent donc se lancer dans la jungle afin d’échapper aux japonais qui s’approchent. Le périple est dangereux mais offre un spectacle étonnant. Visuellement, on retrouve aussi le David Oelhoffen qui avait réussi l’exploit Loin des Hommes avec Viggo Mortensen.
Le film est verbeux mais il soutient son récit de cette façon car le carnet écrit reste le narrateur de l’histoire. Il fallait bien des dialogues pour le rappeler et surtout justifier le choix narratif. Les Derniers Hommes nous offre un film nature, qui ne cherche pas à travestir quoi que ce soit même si les incohérences (les paillottes intactes après le passage des japonais notamment). C’est la malchance de ces hommes qui garde le rythme du film jusqu’au bout. On sent que le réalisateur a beaucoup de respect pour tous les personnages qu’il couche à l’écran et ça rend le tout forcément encore plus intéressant. La détresse, l’humanité, etc tout est fait pour que l’on ressente réellement ce qui se passe à ce moment là de l’Histoire. Le casting est plutôt réussi, même si une fois de plus c’est la direction d’acteur du réalisateur qui fait une partie du travail.
Note : 8/10. En bref, un des rares films sur la guerre d’Indochine. Ça vaut le détour. C’est beau, touchant et brut.
Sorti le 21 février 2024 au cinéma - Disponible en VOD
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