Critique Ciné : Primitifs (2024, direct to SVOD)

Primitifs // De David et Nathan Zellner. Avec Riley Keough, Jesse Eisenberg et Nathan Zellner.

Avec Sasquatch Sunset, les frères Zellner (The Curse, Kumiko the Treasure Hunter) nous plongent dans une histoire assez surprenante et originale. Il y a de très belles choses dans ce film, ne serait-ce que du point de vue de la photographie. Pour autant, l’histoire en elle-même manque d’un petit truc en plus. Tout commence comme une comédie où les frères Zellner font un portrait amusant de la vie de cette famille de Bigfoot. Les aspects les plus primitifs (et c’est aussi le nom du film en français) sont alors mis en scène dans des situations rocambolesques mais délirantes. Le film trouve son humour dans des situations inattendues. Difficile de ne pas rire car il y en a pour tout le monde. Pour autant, Sasquatch Sunset se transforme en comédie pleine de bons sentiments dans sa seconde partie. Le film devient alors étrangement sérieux. On parle de vie, de mort et de survie. 

Au cœur de la forêt, vit une famille de bigfoot. Ces créatures atypiques, peut-être les dernières de leur espèce, se lancent dans un voyage absurde, hilarant et émouvant. Dans cette quête semée d'embûches, échapperont-ils à la civilisation moderne ?

Le changement à 360 de l’ambiance du film est finalement un défaut. C’est assez mal amené, comme si l’on regardait deux visions d’une même histoire dans le même film sans créer de transition qui vient nous l’expliquer clairement. Sasquatch Sunset prend son temps pour installer de la comédie absurde mais choisit par la suite de changer complètement de ton. C’est dommage car la première demi-heure est vraiment très drôle et réussie. Il reste alors la mise en scène et la photographie. C’est travaillé et somptueux. Sasquatch Sunset est donc une excellente comédie dans la veine de ce que Wilfred a pu être en série sur FX il y a quelques années, ou encore les univers de Quentin Dupieux chez nous. Mais au delà de ça, dès que Sasquatch Sunset vient chercher nos émotions cela ne fonctionne pas du tout. Les personnages deviennent alors moins intéressants et j’ai trouvé le temps long. 

Sasquatch Sunset reste donc une expérience cinématographie étrange et unique en son genre. J’apprécie la prise de risques car les frères Zellner ont tout de même su délivrer quelque chose. Ils ont tout fait pour rendre Sasquatch Sunset crédible et réaliste. Les costumes, les décors naturels, permettent de créer une esthétique bien loin des effets spéciaux outranciers que l’on a chaque année dans des comédies Hollywoodiennes. L’autre surprise de Sasquatch Sunset c’est qu’il n’y a pas de dialogues. Le casting (bien qu’inconnu à mes yeux en dehors de Jesse Eisenberg) délivre tout de même une jolie prestation. Ce n’est pas simple de faire passer quelque chose à travers les bruits et les gestes. Sasquatch Sunset est donc une expérience à part entière qui change complètement de ce que l’on peut voir habituellement au cinéma. 

Note : 5/10. En bref, une expérience étrange et unique qui aurait dû choisir son camp. 

Prochainement en France