Critique Ciné : Le Dernier Jaguar (2024)

Critique Ciné : Le Dernier Jaguar (2024)

Le Dernier Jaguar // De Gilles de Maistre. Avec Lumi Pollack, Emily Bett Rickards et Wayne Charles Baker.

 

Le Dernier Jaguar de Gilles de Maistre promettait une aventure palpitante au cœur de la forêt amazonienne. Malheureusement, malgré un décor enchanteur et un sujet potentiellement captivant, le film se révèle être une déception sur de nombreux plans. Dès les premières scènes, le film séduit par sa qualité visuelle. La forêt amazonienne, filmée avec soin, offre un cadre immersif. Les plans sur le jaguar, magnifiquement capturés dans son habitat naturel, témoignent de l'expertise du réalisateur dans la mise en valeur des animaux sauvages. La relation entre l’héroïne, Autumn, et le jaguar prénommé Hope, aurait pu être le point fort du film, un lien puissant capable d’émouvoir le public. Cependant, cette complicité, bien qu’au centre du récit, est noyée dans une intrigue qui peine à convaincre.

 

Autumn grandit dans la forêt amazonienne aux côtes de Hope, un adorable bébé jaguar femelle qu’elle a recueilli. Mais l’année de ses six ans, un drame familial contraint Autumn et son père à retourner vivre à New York. Huit années passent, et Autumn, devenue adolescente, n’a jamais oublié son amie jaguar. Quand elle apprend que Hope est en danger de mort, Autumn décide de retourner dans la jungle pour la sauver !

 

Le principal reproche que l’on peut adresser à Le Dernier Jaguar réside dans son scénario. L’histoire, enchaînant clichés et stéréotypes de genre, manque cruellement d’originalité. L’héroïne, Autumn, est dépeinte comme une jeune fille ayant grandi au cœur de la forêt avant de partir vivre à New York, pour finalement revenir sauver son ami jaguar. Cette trame narrative, certes prometteuse, est malheureusement gâchée par un manque flagrant de profondeur. Les personnages secondaires, notamment la professeure de biologie interprétée par Emily Bett Rickards, tombent dans la caricature, rendant certaines scènes plus agaçantes qu’émouvantes. L’interprétation des acteurs, bien qu’adéquate pour certains, ne parvient pas à sauver des personnages mal écrits. Lumi Pollack, qui incarne Autumn, s’en sort relativement bien malgré la pauvreté de son rôle. Toutefois, le personnage de la professeure de biologie hystérique devient rapidement insupportable, au point d’alourdir le récit plutôt que de l’alléger avec un peu d’humour. 

 

Cette caricature maladroite rappelle certains personnages de films pour enfants des années 90, mais sans la nostalgie ou l’efficacité de l’époque. Le Dernier Jaguar semble avoir été conçu pour un public très jeune, sans véritable considération pour les spectateurs plus âgés. Les dialogues simplistes, ponctués de phrases clichées, ne sont pas à la hauteur de ce que l’on pourrait attendre d’un film familial moderne. Les moments d’action, censés maintenir l’attention du public, tombent souvent à plat à cause d’un manque de tension et de cohérence. Même les plus jeunes risquent de s’ennuyer face à une intrigue qui peine à tenir en haleine.  La réalisation du film laisse à désirer. Certaines scènes donnent l'impression d'avoir été tournées à la hâte, sans les finitions nécessaires pour créer un ensemble cohérent. Le rythme du film est mal maîtrisé, alternant entre des séquences lentes et des moments d’action trop rapides pour être crédibles. La fin, expédiée, laisse un goût d’inachevé, comme si le film n’avait jamais vraiment trouvé sa direction.

 

En définitive, Le Dernier Jaguar est une déception. Malgré des intentions louables et une mise en scène visuelle réussie, le film ne parvient pas à se hisser au-delà du simple divertissement pour enfants. Les incohérences du scénario, le manque de profondeur des personnages, et une réalisation inégale contribuent à rendre ce film oubliable. Seuls les plus jeunes spectateurs, peu exigeants et facilement émerveillés par les animaux, pourront peut-être trouver leur compte dans cette aventure. Pour les autres, il est préférable de passer son chemin. Gilles de Maistre, devenu spécialiste des films animaliers, livre ici une œuvre qui, malgré ses qualités visuelles, manque cruellement de substance (un peu comme Mia et le loup blanc). Le Dernier Jaguar aurait pu être un film marquant, mais il se contente d’effleurer son sujet sans jamais vraiment l’explorer en profondeur. Un film à réserver exclusivement aux très jeunes, à condition qu’ils soient prêts à tolérer une aventure aussi inconsistante.

 

Note : 2/10. En bref, un (télé)film animalier aux personnages insipides, à l’histoire griffonnée et à la structure narrative douteuse. 

Sorti le 7 février 2024 au cinéma - Disponible en VOD

 

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