24 Août 2024
Longlegs // De Oz Perkins. Avec Maika Monroe, Nicolas Cage et Blair Underwood.
« Daddy! That gross guy is back again ».
Pour son quatrième long-métrage, Oz Perkins nous propose avec Longlegs un film d'enquête horrifique qui séduit par son esthétique, mais qui peine à convaincre sur le fond. Avec une direction artistique minutieuse et un casting solide, le film promettait beaucoup, mais finit par décevoir, principalement en raison de son scénario confus et d'une narration pas assez aboutie. Ce contraste entre la forme et le fond laisse un sentiment mitigé, comme si Longlegs était une œuvre pleine de potentiel, mais qui ne parvient jamais à atteindre ses ambitions. Dès les premières minutes, Longlegs frappe par sa réalisation visuelle. Oz Perkins, connu pour son souci du détail, réussit à créer une ambiance oppressante grâce à une composition des plans particulièrement travaillée. Chaque scène semble construite pour désorienter le spectateur, notamment par l'utilisation d'une fausse symétrie qui dérange subtilement l'œil.
L'agent du FBI Lee Harker, une nouvelle recrue talentueuse, est affectée sur le cas irrésolu d'un tueur en série insaisissable. L’enquête, aux frontières de l’occulte, se complexifie encore lorsqu’elle se découvre un lien personnel avec le tueur impitoyable qu’elle doit arrêter avant qu'il ne prenne les vies d’autres familles innocentes.
Les rares mouvements de caméra, comme les travellings avant et arrière, sont judicieusement utilisés pour accentuer la tension et renforcer l'atmosphère inquiétante du film. Les flashbacks, filmés avec un format différent, ajoutent une touche d’originalité et évitent les choix plus conventionnels. Cette approche visuelle soignée témoigne d'une véritable recherche artistique, ce qui rend le film d'autant plus frustrant lorsque l'on constate que le reste ne suit pas. Longlegs marque le retour de Nicolas Cage dans un rôle où il peut exprimer toute son excentricité. Sa performance est sans doute l'un des points forts du film, incarnant un personnage à la fois dérangeant et fascinant. Cage parvient à insuffler à son personnage une profondeur inquiétante, rendant chacune de ses apparitions à l'écran mémorable. C'est lui qui, en grande partie, sauve le film de l’oubli. Malheureusement, le reste du casting ne bénéficie pas du même traitement.
Maika Monroe, bien qu'elle livre une prestation solide, se retrouve piégée dans un rôle principal qui manque cruellement de développement. Son personnage, censé être au cœur de l'intrigue, reste étonnamment prévisible, sans les nuances nécessaires pour capter réellement l'attention du spectateur. Les autres personnages souffrent du même défaut, rendant difficile de s'investir pleinement dans leur sort. Là où Longlegs échoue vraiment, c’est dans son scénario. Ce film, qui oscille entre le thriller et l'horreur, ne parvient jamais à trouver son équilibre. L'intrigue, qui semblait prometteuse avec ses énigmes à la Zodiac et son atmosphère digne d’un épisode des X-Files, s'embourbe rapidement dans une narration qui n'avance pas. Le rythme du film devient alors problématique, avec des longueurs qui diluent la tension et des dialogues qui peinent à soutenir l’intérêt. La dernière partie du film est particulièrement décevante. Les 25 dernières minutes, censées apporter une résolution à l’intrigue, laissent finalement un goût amer.
La nécessité d’une voix off pour expliquer les événements démontre à quel point le scénario est mal structuré. Ce choix narratif affaiblit l’impact de la conclusion, donnant l’impression que le film s’éparpille sans jamais vraiment répondre aux questions qu’il soulève. On ressent alors une frustration d’autant plus grande que les prémices du film laissaient entrevoir une œuvre bien plus captivante. Malgré ses défauts, Longlegs réussit tout de même à instaurer une ambiance de malaise constant. Cette atmosphère oppressante est certainement l’un des aspects les plus réussis du film, et témoigne du talent de Perkins pour créer des univers sombres et angoissants. Cependant, cette réussite est ternie par la faiblesse de l’intrigue, qui ne parvient pas à maintenir l’attention du spectateur sur la durée. En fin de compte, Longlegs est une œuvre frustrante. Bien qu'il soit visuellement impressionnant et que la performance de Nicolas Cage soit remarquable, le film échoue à livrer une expérience cohérente et engageante.
On en sort avec le sentiment d'avoir été à deux doigts de découvrir un classique du genre, mais qui, à cause de ses faiblesses scénaristiques, n'atteint jamais les sommets qu'il promettait. Longlegs reste un film intéressant à voir pour ses qualités esthétiques et pour la prestation de Nicolas Cage, mais il ne transcendera pas le genre. Pour ceux qui cherchent un film d'horreur captivant et bien construit, il risque de laisser un sentiment d’inachevé.
Note : 5/10. En bref, une promesse pas assez aboutie. Reste Nicolas Cage, flippant à souhait.
Sorti le 10 juillet 2024 au cinéma
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