Critique Ciné : The Duel (2024, direct to SVOD)

The Duel // De Justin Matthews et Luke Spencer Roberts. Avec Dylan Sprouse, Callan McAuliffe et Patrick Warburton.

The Duel se présente comme une comédie satirique, cherchant à ridiculiser la culture de la masculinité toxique en mettant en scène deux anciens amis, Colin et Woody, qui décident de régler leur différend à l’ancienne : par un duel au pistolet. Si l’idée de départ pouvait sembler prometteuse, le résultat final laisse à désirer. Le film, réalisé par Luke Spencer Roberts et Justin Matthews, se perd dans une tentative maladroite de faire une déclaration sur les conflits masculins, mais échoue à captiver ou à convaincre son public. L’un des principaux problèmes de The Duel réside dans son scénario. Le film repose sur l’idée que deux amis, autrefois inséparables, se retrouvent ennemis suite à un conflit romantique. Cependant, au lieu de chercher une solution rationnelle ou d’essayer de résoudre leurs différends par la communication, ils optent pour un duel — une solution aussi absurde qu’inadaptée à notre époque moderne. 

Lorsque Woody découvre que son meilleur ami a couché avec sa petite amie, il le provoque en duel, entraînant son groupe d'amis de l'autre côté de la frontière, dans une propriété mystérieuse et impressionnante.

Ce choix narratif, s’il avait été traité avec plus de nuance ou de second degré, aurait pu aboutir à une comédie noire réussie. Malheureusement, le film ne parvient pas à rendre cette situation crédible ou engageante. L’intrigue est linéaire et sans surprise, s’enlisant dans une série de scènes qui peinent à apporter du rythme ou de la profondeur. Le manque de sous-intrigues ou de développements secondaires rend le film prévisible et monotone. De plus, les motivations des personnages ne sont jamais suffisamment explorées, laissant le spectateur dans l’incompréhension face à leurs décisions irréalistes. The Duel tente de dénoncer la masculinité toxique, mais le fait de manière si maladroite que le message se perd. Le film montre des hommes incapables de résoudre leurs problèmes autrement que par la violence, tout en dépeignant les femmes comme des figures secondaires sans réelle importance dans l’histoire. 

Ce traitement superficiel des thèmes abordés, loin de les remettre en question, finit par les renforcer. Les personnages féminins, notamment, sont quasiment inexistants ou relégués à des rôles de faire-valoir, ce qui est particulièrement décevant dans un film censé critiquer les excès de la masculinité. Le manque de développement de ces personnages contribue à donner une vision déformée et stéréotypée des relations entre hommes et femmes, sans apporter de véritable réflexion sur le sujet. Visuellement, The Duel est indéniablement soigné. La mise en scène et la direction artistique sont bien exécutées, avec des plans élégants et une photographie travaillée. Toutefois, cette esthétique soignée ne suffit pas à compenser les lacunes du scénario. Les scènes de duel, par exemple, sont bien filmées mais manquent cruellement d’intensité dramatique, ce qui les rend finalement sans impact. Les performances des acteurs, Dylan Sprouse et Callan McAuliffe, sont correctes mais pas mémorables. 

Ils incarnent des personnages caricaturaux qui ne parviennent jamais à susciter l’empathie ou l’intérêt du spectateur. Les tentatives d’humour tombent à plat, et le film échoue à trouver un ton cohérent, oscillant entre la parodie et le drame sans jamais vraiment convaincre. En fin de compte, The Duel est un film qui avait du potentiel, mais qui échoue à atteindre ses objectifs. Ce qui aurait pu être une satire mordante de la masculinité toxique se transforme en une comédie fade et sans direction. Les thèmes importants abordés sont traités de manière superficielle, et le manque de développement des personnages et de l’intrigue laisse un goût d’inachevé. Ce film n’est ni assez drôle pour être une bonne comédie, ni assez profond pour être une critique pertinente. Un projet qui avait sans doute de bonnes intentions, mais qui manque cruellement de substance et d’originalité.

Note : 2/10. En bref, une comédie qui se prend trop au sérieux et finalement, ne réussi pas à arriver à ses fins. 

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