22 Août 2024
Project Silence // Tae-gon Kim. Avec Sun-kyun Lee, Ji-hoon Ju et Hee-won Kim.
Project Silence est un film d'action coréen qui, malgré un budget conséquent et un casting prometteur, n'arrive pas à se démarquer véritablement des productions similaires. Dès les premières minutes, le film pose les bases d'une intrigue qui, bien que prometteuse sur le papier, s'effondre rapidement sous le poids de ses propres ambitions. En effet, si l'idée de départ – un projet scientifique qui vire au cauchemar avec des chiens génétiquement modifiés devenus incontrôlables – semble intrigante, le traitement qui en est fait laisse à désirer. Dès le début, le spectateur se retrouve en terrain connu. La mise en scène ne brille ni par son originalité ni par son audace. On est rapidement confronté à une série de clichés qui rendent l'expérience cinématographique prévisible. Les personnages, quant à eux, sont plus des stéréotypes que des individus à part entière, ce qui rend difficile toute forme d'attachement ou d'identification.
Le brouillard cause un gigantesque accident sur un pont. Alors que celui-ci menace de s’effondrer, des bêtes inconnues se retrouvent libérées au milieu des survivants.
On pense ici à Destination Finale, où les protagonistes sont surtout là pour être les victimes d'un enchaînement de mésaventures. Toutefois, là où Destination Finale réussissait à créer une atmosphère oppressante, Project Silence échoue à instaurer une réelle tension. L'un des aspects les plus frustrants du film est sans doute l'utilisation du brouillard omniprésent. Ce dernier aurait pu être un élément clé pour instaurer une ambiance angoissante, mais il devient rapidement redondant, donnant l'impression de revoir sans cesse les mêmes décors. Ce choix esthétique, bien que potentiellement intéressant, finit par lasser, faute de variations ou de moments véritablement marquants. L'idée de voir des super-chiens traquer les survivants à travers cette nappe de brouillard est certes séduisante, mais leur présence à l'écran est étonnamment discrète, ce qui est d'autant plus décevant quand on se souvient de l'affiche du film qui les mettait en avant. Le film tente de jongler entre plusieurs genres – catastrophe, horreur, science-fiction et même critique sociale.
Malheureusement, en voulant tout embrasser, il finit par ne rien approfondir. Le mélange des genres aurait pu être l'une des forces du film, mais il se traduit ici par une certaine confusion dans le ton et le rythme. Les scènes d'action, bien que présentes, manquent de souffle et n'arrivent jamais à faire monter l'adrénaline. De même, la dimension horrifique est très en retrait, ce qui est regrettable pour un film qui se veut en partie un survival. L'un des points faibles majeurs du film réside dans ses personnages. Ceux-ci sont non seulement antipathiques, mais aussi peu développés. Les interactions entre eux occupent une place trop importante par rapport aux confrontations avec les chiens mutants, ce qui déséquilibre le film. On aurait pu espérer que la situation désespérée sur le pont et la menace constante des animaux créent une dynamique de groupe intéressante, mais c'est tout le contraire qui se produit. Les personnages restent enfermés dans leurs archétypes et leurs échanges ne font que souligner leurs faiblesses. L'une des plus grandes déceptions de Project Silence est sans doute son incapacité à créer une véritable tension.
Le cadre – un pont perdu dans le brouillard avec des créatures mortelles à proximité – aurait pu donner lieu à une atmosphère suffocante, mais le film n'exploite jamais pleinement ce potentiel. À aucun moment le spectateur ne ressent réellement le danger ou l'urgence de la situation. Le suspense, qui aurait dû être au cœur du film, est sacrifié au profit de scènes d'action peu inspirées et d'une narration qui manque cruellement de rythme. Project Silence avait toutes les cartes en main pour être un grand film d'action, mêlant habilement horreur et catastrophe. Malheureusement, il se perd dans une mise en scène trop conventionnelle et un scénario qui ne sait pas vraiment où aller. Les moments de tension tant attendus ne viennent jamais, et l'on ressort du film avec un sentiment de frustration, surtout en connaissant le potentiel du cinéma coréen. Ce film, qui aurait pu être une œuvre marquante, se contente d'être un divertissement de fin de soirée, sans plus. Si vous êtes en quête d'une montée d'adrénaline, passez votre chemin.
Note : 5/10. En bref, ce qui aurait pu être un film tendu et efficace finit par s’écrouler sous le poids de ses ambitions.
Sorti le 21 août 2024 au cinéma
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