1 Août 2024
Sky a encore une fois réussi à produire une "comédie" dont le seul ressort humoristique semble être de caser un maximum de jurons par épisode. Cette écriture paresseuse sacrifie totalement la cohérence du scénario et le développement des personnages. Danny Dyer joue son propre rôle, et Ryan Sampson, qui est à la fois acteur et scénariste, mérite une double part de blâme. Cette soi-disant comédie, répartie sur six épisodes de 30 minutes, suit la vie d’un homme ordinaire bouleversée par la réapparition de son frère éloigné, qui semble fuir un passé trouble. L'intrigue est lente et sans relief, s'appuyant trop sur le personnage réel de Dyer et des apparitions de collègues anciens sans apporter de véritable dynamisme.
2 frères séparés : Glen, un perfectionniste nerveux et vendeur de tapis qui s'efforce de vivre un idéal de banlieue, et Lee, un mâle alpha avec une dépendance aux médicaments sur ordonnance et une boîte pleine des cendres de son père.
Glen, le protagoniste, travaille dans un showroom de tapis à Leyton, espérant une promotion pour financer son mariage avec sa fiancée Kirsty (jouée par Harriet Webb). Glen est d’une monotonie désespérante, n’ayant ni la profondeur ni l’élégance que pourrait suggérer la couleur grise. Son personnage stagne, ce qui semble voulu pour contraster avec son frère Lee, joué par Dyer, qui fait irruption dans sa vie avec un chaos coloré, mais sans véritable explication. Dyer incarne Lee comme une version hyperbolique de lui-même, les insultes commençant dès les premières minutes du premier épisode. L’intrigue manque cruellement de profondeur, remplacée par les expressions familières de Dyer, qui deviennent rapidement lassantes même pour ses fans les plus dévoués.
L’implication de Ned Dennehy (Peaky Blinders) et de Geoff Bell, ayant déjà collaboré avec Dyer dans The Business (2005), laissait espérer une bonne dose d’action façon gangster de l’East End. Cependant, ils sont également trahis par un scénario faible et une écriture médiocre, réduits à des caricatures sans mordant. Harriet Webb, dans le rôle de Kirsty, une kleptomane suspendue de son travail pour vol, est correcte mais c’est sa mère, interprétée par Victoria Alcock, qui émerge comme le seul personnage crédible et attachant de la série. L’intrigue traîne en longueur sans événement marquant dans les quatre premiers épisodes de 30 minutes, accélérant légèrement vers une fin fade. J’ai souri peut-être deux fois au cours de ces six épisodes, et encore, c'était plus un soupir amusé qu'un véritable éclat de rire, en attendant que quelque chose d’intéressant se produise ou que l’histoire dépasse les clichés de Dyer.
L’absence de sa célèbre réplique de Human Traffic, "Nice one bruva!", est une occasion manquée. Les tentatives d’aborder les amitiés masculines et les problèmes de santé mentale tombent à plat, surtout comparées à Big Boys de Channel 4 qui traite ces sujets avec beaucoup plus d’humour et de cœur. Dans cette vie calme de Glen surgit la bombe Lee (Dyer). Initialement perçu comme un gangster, Lee se révèle être son frère, avec qui il n’a pas parlé depuis des années. Kirsty pense d'abord que l'arrivée de Lee est liée à une addiction secrète de Glen, mais Lee la rassure rapidement. Les péripéties qui s’ensuivent sont prévisibles, Lee kidnappant Ian pour forcer Glen à le rencontrer, ce qui donne à Ian un goût de frissons dans sa vie ordinaire. Les frères se querellent sur les plages de Dagenham, et Kirsty continue de voler, étant suspendue de son travail.
Lee, quant à lui, doit retrouver son parrain Steve (Geoff Bell, dans une performance dégoûtante mais efficace) tout en restant en avance sur les méchants qui le poursuivent. Mr Bigstuff possède une certaine énergie et quelques répliques décentes par épisode, mais laisse le spectateur sur sa faim. Pour une première écriture de Sampson, le potentiel est là, même s’il n’est pas totalement exploité. Les avis sur Dyer dans ce projet seront alignés avec ce qu’il a apporté à ses autres projets. Espérons que la prochaine fois, tout le monde sera à la hauteur.
Note : 3/10. En bref, une nouvelle « comédie » pas franchement brillante.
Prochainement en France
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