Critique Ciné : The Exorcism (2024)

The Exorcism // De Joshua John Miller. Avec Russell Crowe, Ryan Simpkins et Sam Worthington.

Lorsque j'ai découvert l’existence de The Exorcism, j'ai été intrigué par ce qui semblait être un nouveau volet du sous-genre des films d'exorcisme, à l'instar de L’Exorciste du Vatican. Cependant, une fois assis dans la salle de cinéma, il est devenu évident que ce film n'était en rien lié à ses prédécesseurs, malgré une étrange impression de déjà-vu. Malheureusement, cette impression n’a fait que s'intensifier au fil du visionnage. Tout d'abord, il est impossible de ne pas mentionner la participation de Russell Crowe dans ce projet. Autrefois considéré comme l'un des acteurs les plus respectés de Hollywood, il semble maintenant coincé dans des rôles de second plan, dans des films qui peinent à trouver leur public. The Exorcism est un exemple frappant de cette chute. Bien que son interprétation soit solide, le reste du film ne parvient pas à exploiter son talent à sa juste valeur. 

Un acteur récemment sevré tourne dans un film d'horreur. Il plonge de plus en plus dans une psychose. Sa fille se demande s’il est retombé dans ses addictions passées ou si son père est possédé...

Russell Crowe mérite mieux, tout comme le reste du casting, qui comprend des noms tels que David Hyde Pierce et Sam Worthington, qui eux aussi, sont largement sous-exploités dans cette production. Le scénario du film, bien que prometteur sur le papier, se perd dans une exécution chaotique. L'idée de suivre un acteur troublé, hanté par ses propres démons sur le tournage d'un film d'horreur, aurait pu offrir une plongée psychologique fascinante. Pourtant, le développement des personnages est superficiel, laissant le spectateur indifférent à leur sort. Les scènes de possession, censées être le clou du spectacle, manquent cruellement d'impact et tombent à plat, rendant le film moins effrayant que prévu. L'un des rares points positifs du film réside dans sa réalisation technique. Les effets spéciaux, bien que peu innovants, sont correctement exécutés, et la direction artistique parvient à instaurer une atmosphère oppressante à certains moments. 

Cependant, ces qualités ne suffisent pas à sauver le film de sa médiocrité globale. Le rythme est particulièrement problématique : les premières minutes promettent une montée en tension, mais cette dernière retombe rapidement, laissant place à une lenteur qui plombe l'intrigue. Il faut attendre la dernière partie du film pour enfin ressentir un semblant d'adrénaline, mais à ce stade, l’intérêt a déjà été perdu. Il est également impossible de ne pas noter les similitudes troublantes entre The Exorcism et d'autres films d'exorcisme récents. À force de suivre des formules éculées, le film échoue à apporter quelque chose de neuf à un genre qui semble aujourd'hui en manque d'originalité. Le sous-genre de l’exorcisme est en train de s'épuiser, et The Exorcism en est la preuve éclatante. Plutôt que de revitaliser le genre, ce film ne fait que renforcer l'idée que les films d'exorcisme ont perdu de leur éclat.

En conclusion, The Exorcism est une déception. Malgré un casting de qualité et des moyens techniques à la hauteur, le film s'enlise dans une intrigue prévisible et un rythme mal géré. Seuls les inconditionnels du genre pourraient y trouver leur compte, mais pour le reste d'entre nous, il ne s'agit que d'une occasion manquée de réinventer un genre en déclin. Russell Crowe et les autres membres du casting méritent mieux, et les amateurs de cinéma d'horreur également. The Exorcism n'est pas un film à recommander, sauf peut-être pour étudier ce qu'il ne faut pas faire dans la réalisation d'un film d'horreur.

Note : 4/10. En bref, trop maigre, mal rythmé et ce même si Russell Crowe, impliqué, permet au film de rester la tête hors de l’eau par moment. 

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