Critique Ciné : Bookworm (2024)

Bookworm // De Ant Timpson. Avec Elijah Wood, Michael Smiley et Nell Fisher.

Bookworm un film réalisé par une équipe de talents néo-zélandais, propose une aventure singulière et originale. Il s'agit d'un récit qui allie humour, quête mystérieuse et relations familiales compliquées, le tout dans un cadre naturel magnifique. Malgré son potentiel, le film ne parvient pas toujours à atteindre ses ambitions, souffrant d'une direction parfois hésitante. Cependant, il offre tout de même des moments de plaisir, notamment grâce à la dynamique entre les personnages et l'originalité de certaines scènes. Au cœur de l’histoire, nous retrouvons Mildred (jouée par la jeune Nell Fisher), une fillette de 11 ans passionnée par une mystérieuse panthère qui rôderait dans les montagnes de Canterbury en Nouvelle-Zélande. Son rêve d’aller camper pour trouver cette créature légendaire est presque anéanti lorsqu’un accident domestique envoie sa mère à l’hôpital. 

Après l'hospitalisation de sa mère, le père de Mildred, 12 and, Strawn Wise, un magicien américain vient s'occuper d'elle. Dans l'espoir de divertir l'adolescente studieuse, Strawn emmène Mildred camper dans la nature de la Nouvelle-Zélande à la recherche de la bête mythologique connue sous le nom de Panthère de Canterbury.

Mais c’est à ce moment-là que Strawn Wise (incarné par Elijah Wood), son père illusionniste qu'elle n’a jamais rencontré, entre en scène. L’arrivée de ce père absent, vêtu de façon énigmatique, n’impressionne guère la jeune fille, plus concentrée sur sa quête que sur une relation familiale qu'elle n’a jamais connue. L’idée de partir ensemble en camping pour rechercher la panthère semble, au premier abord, un moyen maladroit pour Strawn de créer des liens avec sa fille. Pourtant, au fil du périple, la relation entre Mildred et son père se développe de manière attendue mais attachante. On sent une évolution progressive de leurs rapports, malgré l’attitude initialement cynique de Mildred et les maladresses évidentes de Strawn. Ce cheminement, bien que prévisible, reste agréable à suivre. L’un des aspects les plus marquants du film est son ton unique. Il mélange aventure, humour et moments plus introspectifs, le tout ponctué par des dialogues souvent sarcastiques et piquants, principalement de la part de Mildred. 

Le personnage de Strawn, quant à lui, apporte un contrepoint plus léger et fantasque, notamment lorsqu'il tente de pratiquer ses tours de magie en plein milieu de la nature, au grand désespoir de sa fille. Le film joue beaucoup sur cette opposition entre les deux personnages principaux, créant des scènes parfois hilarantes, parfois plus touchantes. L’alchimie entre Nell Fisher et Elijah Wood fonctionne bien à l’écran, et c’est l’une des grandes forces du film. L’humour, omniprésent, allège les moments plus tendus de l’aventure, bien que certains gags soient moins réussis que d’autres. Cependant, malgré cette touche d’humour, le film peine à maintenir une cohérence narrative. La quête de la panthère, qui devrait être au cœur de l’intrigue, se dilue au fil des rebondissements, au point de devenir presque secondaire. Le film semble parfois perdre de vue son objectif principal, introduisant des sous-intrigues et des personnages secondaires qui, bien qu’amusants, détournent l’attention de l’intrigue centrale.

L’une des sous-intrigues les plus déconcertantes du film concerne un couple étrange, interprété par Michael Smiley et Morgana O’Reilly, qu'ils rencontrent lors de leur expédition. Ce duo, bien que divertissant par moments, détourne clairement l’attention de l’aventure principale. Leurs interactions farfelues et leur comportement parfois déplacé laissent le spectateur perplexe et créent une rupture de ton dans le film. Bien que ces personnages apportent une touche d’humour supplémentaire, ils n’ajoutent que peu à l’intrigue principale. Leur présence semble parfois superflue, et certains spectateurs pourraient se sentir frustrés par ces digressions qui ralentissent l’avancement de l’histoire. De plus, une scène particulière dans la tente a suscité des réactions mitigées, certains y voyant un décalage inapproprié avec le reste du film. Un autre aspect qui mérite d'être souligné est la réalisation du film. Bookworm est visuellement agréable, avec des paysages magnifiques et une photographie qui met en valeur la beauté sauvage des montagnes néo-zélandaises. 

Les scènes en extérieur plongent le spectateur dans une atmosphère immersive et nostalgique des films d’aventure d’antan. Cependant, le choix de découper l’histoire en chapitres, bien que créatif, peut parfois ralentir le rythme du film. L’un des principaux reproches que l’on peut faire à ce film est qu’il ne sait pas toujours sur quel pied danser. Tantôt comédie familiale, tantôt aventure mystérieuse, le film oscille entre plusieurs genres sans vraiment s’engager pleinement dans l’un ou l’autre. Cette hésitation dans le ton et le style nuit à l’ensemble, donnant parfois l’impression d’un film qui ne sait pas exactement ce qu’il veut raconter. En fin de compte, Bookworm est un film qui offre des moments de divertissement, notamment grâce à la dynamique entre ses deux personnages principaux et à son humour subtil. Cependant, le film souffre de problèmes de cohérence narrative et de direction, avec des sous-intrigues qui distraient du récit principal. Malgré ces défauts, Bookworm"reste une aventure familiale agréable, qui plaira aux amateurs de films d’aventure en pleine nature.

Note : 5.5/10. En bref, une aventure familiale plutôt bien fichue. Elijah Wood tient le film. Si vous cherchez un film léger et amusant, sans trop d’attentes, Bookworm saura vous faire passer un bon moment. Toutefois, ceux qui espéraient une aventure palpitante ou une histoire profondément émouvante pourraient rester sur leur faim.

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