Critique Ciné : Brothers (2024, Amazon Prime Video)

Brothers // De Max Barbakow. Avec Josh Brolin, Peter Dinklage et Glenn Close.

Brothers, le dernier film de Max Barbakow, est un exemple frustrant de ce qu'un bon casting ne suffit pas à sauver un film mal construit. Le réalisateur, connu pour son excellent travail sur Palm Springs, avait suscité des attentes avec une bande-annonce prometteuse : une comédie rythmée, centrée sur la relation entre deux frères incarnés par Josh Brolin et Peter Dinklage. Malheureusement, ce film n'atteint jamais vraiment son potentiel et finit par décevoir sur de nombreux plans. Dès le début, le film pose les bases d’une histoire qui aurait pu être intrigante : deux frères issus d’une famille de criminels, l’un cherchant à sortir de ce cercle vicieux tandis que l’autre continue de plonger tête baissée dans cette vie de petits coups. Cependant, l’intrigue peine à décoller, oscillant entre des moments de comédie fade et une intrigue de braquage mal exploitée.

Un criminel repenti dont la tentative de se remettre dans le droit chemin déraille lorsqu'il retrouve son frère jumeau, dont la santé mentale est mise à rude épreuve, lors d'un voyage à travers le pays pour le score de sa vie. En évitant les balles, la loi et une mère autoritaire, ils doivent guérir leur lien familial rompu avant de s'entretuer.

On se retrouve avec un film qui, au lieu de prendre une direction claire, tente maladroitement de jouer sur plusieurs tableaux sans jamais exceller dans aucun. L'un des principaux défauts de Brothers réside dans le manque flagrant d'alchimie entre ses deux protagonistes. Josh Brolin et Peter Dinklage, pourtant des acteurs talentueux à la filmographie impressionnante, n'arrivent jamais à convaincre en tant que frères. Leurs interactions sont forcées, leurs disputes artificielles, et il est difficile de s'attacher à leur relation. Ce qui devrait être le cœur émotionnel du film tombe à plat, rendant leur parcours sans grand intérêt. Quant à l'humour, c'est là encore une grande déception. Alors que Brothers se présente comme une comédie, on peine à trouver des moments vraiment drôles. Les quelques tentatives d'humour absurde ou décalé manquent leur cible, et les rares scènes qui prêtent à sourire ne suffisent pas à maintenir l'attention. 

L’ensemble du film donne l’impression d’être une suite de clichés déjà vus des dizaines de fois, sans aucune originalité ni audace. On s’attendait à plus d’audace de la part d’un réalisateur capable de livrer une œuvre aussi rafraîchissante que Palm Springs. Les personnages secondaires, quant à eux, ne font qu'aggraver cette impression de paresse scénaristique. Glenn Close, pourtant une actrice de renom, est réduite à un rôle absurde et inutile, qui ne sert qu’à remplir quelques minutes de plus à l'écran. Même Brendan Fraser, qui a prouvé à maintes reprises son talent dans des films mémorables, se retrouve piégé dans un rôle caricatural et trop exagéré pour être crédible. Son personnage, censé apporter une touche d’excentricité, vire au ridicule avec des comportements si outranciers qu’ils en deviennent agaçants. Le scénario, quant à lui, manque cruellement de consistance. On a l’impression que chaque scène a été écrite à la hâte, sans véritable réflexion ni prise de risque. 

Il n’y a ni tension ni surprise, ce qui est pourtant indispensable dans un film de braquage. Au lieu de plonger dans une histoire captivante, Brothers s’enlise dans une intrigue dispersée, qui peine à retenir l’attention du spectateur. Le film manque cruellement de péripéties, et les rares moments où l'action semble enfin se lancer sont vite gâchés par des dialogues plats et des situations prévisibles. Il est difficile de ne pas pointer du doigt Max Barbakow, qui semble avoir perdu la finesse de son précédent film. Si Palm Springs réussissait à mélanger comédie, romance et science-fiction avec brio, Brothers est une tentative ratée de reproduire cette formule en y ajoutant un cadre criminel. Le résultat est un film fade, sans direction claire, qui peine à tenir la comparaison avec les autres buddy movies du genre. L'humour, au lieu de dynamiser le film, s'étire en longueur, tandis que l’intrigue manque cruellement de rebondissements. En fin de compte, Brothers est un film que l’on regarde sans grand enthousiasme. 

Bien que son casting prestigieux et son réalisateur talentueux aient suscité de l'attente, le résultat final est loin d’être à la hauteur. Le film s’appuie trop sur des recettes déjà vues, sans jamais les renouveler, et se perd dans une intrigue mal ficelée. Si vous êtes un grand fan des acteurs ou si vous avez épuisé tous les autres films de votre liste de streaming, cela peut valoir un coup d’œil. Mais en vérité, ce n’est pas un film que je recommanderais de mettre en haut de votre liste. En conclusion, Brothers rate son objectif à presque tous les niveaux : l'humour est absent, l'intrigue est décousue, et la dynamique entre les personnages principaux est inexistante. Pour un film qui aurait pu être une comédie amusante et déjantée, on se retrouve finalement avec une œuvre fade, sans éclat ni originalité. Dommage, car avec un tel casting, on était en droit d’attendre bien plus.

Note : 2/10. En bref, après la belle surprise Palm Springs, Max Barbakow nous offre tout l’inverse : un buddy movie sans éclat. 

Sorti le 17 octobre 2024 directement sur Amazon Prime Video