15 Novembre 2024
NCIS: Origins // Saison 1. Episode 6. Incognito.
L’épisode 6 de NCIS: Origins, intitulé « Incognito », se distingue par une plongée dans les défis que Lala doit affronter au quotidien dans un milieu de travail largement dominé par les hommes. Cet épisode, qui mêle les thèmes de l'égalité et des attentes sociales, jette un regard critique sur les doubles standards qui ont marqué les années 1990, une époque où les barrières imposées aux femmes dans les métiers à haute responsabilité étaient encore plus présentes qu'aujourd'hui. Si cet épisode se centre davantage sur Lala, il met aussi en avant le lien naissant avec Gibbs. La relation entre eux se tisse doucement, non pas sur une dynamique de pouvoir ou de protection, mais sur une reconnaissance mutuelle et une volonté d’apprendre à se connaître au-delà des apparences et des rôles imposés. Pour Gibbs, c’est un défi d’apprendre à voir Lala comme son égale et non pas comme quelqu’un qui a besoin de protection ou qui doit prouver constamment sa compétence.
On ressent que Gibbs progresse dans cette vision, même si elle n’est pas encore complète. Cet épisode montre qu’il commence à percevoir Lala pour ce qu’elle est réellement, pas seulement comme une femme dans un monde d’hommes, mais comme un partenaire capable de porter le poids des responsabilités. Ce n'est pas une vision entièrement réalisée, mais NCIS: Origins laisse entrevoir un cheminement vers un respect sincère, pas seulement par devoir mais par compréhension réelle de l’autre. Lala, dans cet épisode, illustre parfaitement le défi d’être une femme dans un environnement masculin où la légitimité de sa place n'est pas toujours évidente pour ceux qui l’entourent. À travers ses interactions avec Gibbs, on comprend qu’elle est non seulement confrontée aux jugements extérieurs, mais qu’elle doit aussi composer avec les attentes internes, les siennes et celles que la société lui a inculquées. On peut voir qu’elle vit dans une sorte de piège de contraintes qu’elle n’a pas choisies, mais dont elle a hérité par défaut.
Ce piège, construit par les perceptions et les attentes des autres, étouffe Lala dans ses relations personnelles comme professionnelles. Que ce soit dans sa relation avec Eddie, ou ses interactions avec Franks et Randy, il lui semble impossible de se libérer pleinement de cette contrainte. Elle doit constamment jongler entre ce qu’on attend d’elle et ce qu’elle est réellement. Ce poids pèse lourd, et c’est probablement la raison pour laquelle sa relation avec Eddie semble ne pas être à la hauteur de ce qu’elle souhaiterait. Même chez elle, elle reste dans ce rôle, sans jamais se permettre de laisser tomber le masque, ce qui rend son monde personnel aussi contraignant que son environnement professionnel. Contrairement à beaucoup de ses collègues masculins, Gibbs, quant à lui, semble être le seul à percevoir la complexité de Lala. Il ne la comprend pas encore totalement, mais il est parmi les premiers à la regarder au-delà des murs qu’elle érige.
Cet intérêt que Gibbs montre pour la véritable Lala n’est pas motivé par un intérêt romantique ni par un désir de la « sauver » de ce monde difficile. Au contraire, Gibbs se montre intéressé par la personne qu’elle est, par sa force et ses failles, sans chercher à la changer ou à la protéger. Cette nuance, très importante, marque l’épisode d’un réalisme rare. Ce que cet épisode insinue, c’est que ni Gibbs ni Lala ne vivent réellement en dehors de leur travail. Lala est enfermée dans le rôle de la professionnelle forte, intransigeante, toujours en contrôle, tandis que Gibbs est prisonnier de son propre passé et de ses cicatrices émotionnelles. L’un comme l’autre, ils se cachent dans leur travail pour éviter de faire face à des réalités plus profondes. L’un des aspects les plus intéressants de cet épisode est l’impression que la série pourrait, progressivement, se recentrer sur le parcours de Lala. Là où les premiers épisodes laissaient penser que NCIS: Origins raconterait surtout comment Gibbs est devenu l’homme que l’on connaît, cet épisode amorce une transition.
La série semble plus portée à explorer la place de Lala, et à voir comment elle navigue dans cet environnement qui lui impose des défis constants, tout en conservant son intégrité. La force de cet épisode réside dans sa capacité à montrer que le chemin de Lala vers la reconnaissance ne se limite pas à une lutte féministe, mais à une quête de légitimité personnelle, à un désir d’être perçue pour ce qu’elle est au-delà de son genre ou de ses compétences professionnelles. C’est cette nuance qui rend le personnage de Lala intéressant et profond, et qui nous donne envie de continuer à suivre son évolution. Ce ne sont pas seulement les difficultés des années 1990 qui l’empêchent d'avancer, mais aussi sa propre perception des attentes sociales et professionnelles. Avec cet épisode, NCIS: Origins fait un pas de plus dans son exploration des relations complexes qui lient ses personnages, notamment Gibbs et Lala.
La série ne cherche pas à proposer des réponses faciles ni des retournements de situation spectaculaires, mais elle nous invite plutôt à nous immerger dans la complexité des personnalités qu’elle met en scène. Cet épisode laisse entrevoir que l’histoire de Lala pourrait bien devenir aussi centrale que celle de Gibbs. Si le développement des personnages continue sur cette lancée, NCIS: Origins pourrait très bien devenir un récit plus introspectif et nuancé qu’on ne l’aurait imaginé. Il reste des zones d’ombre à explorer, et cet épisode suggère que les réponses se dévoileront progressivement. Plus qu’un simple épisode centré sur Lala, « Incognito » est le début d’une possible redéfinition du récit. Nous sommes intrigués, prêts à suivre cette histoire, et curieux de voir jusqu’où la série nous mènera dans la découverte des vérités profondes de chaque protagoniste.
Note : 6/10. En bref, lumière sur Lala et les obstacles d’une femme en 1991.
Prochainement en France
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog