29 Mars 2025
NCIS: Origins // Saison 1. Episode 14. To Have and to Hold.
L’épisode 14 de NCIS: Origins, intitulé « To Have and to Hold », s’éloigne un peu des sentiers battus en mettant en avant Mary Jo Hayes plutôt que Gibbs ou Franks. Depuis le début de la série, Gibbs est au centre du récit, mais au fil des épisodes, NCIS: Origins a pris soin de développer les autres membres du NIS, permettant aux spectateurs de mieux les comprendre. Cette fois, c’est au tour de Mary Jo, et l’épisode parvient à la mettre en valeur en explorant son rôle au sein de l’équipe, mais aussi les épreuves personnelles qu’elle traverse.
L’épisode s’ouvre sur la disparition de Sarah Dane, l’épouse d’un Marine. Mais très vite, cette enquête passe au second plan, tant l’attention est portée sur Mary Jo et ses difficultés personnelles. La structure de l’épisode n’est pas inédite : le cas de la semaine est un prétexte pour mettre en lumière les personnages et leurs réactions face aux événements. Sarah Dane, ancienne détenue condamnée pour fraude financière, est portée disparue, et le NIS doit s’intéresser aux nombreuses victimes qu’elle a escroquées. L’enquête met en avant des histoires personnelles marquantes : des gens qui ont perdu leur maison, leur retraite, ou encore les économies destinées aux études de leurs enfants.
Ce contexte ajoute une tension palpable lorsque Sarah est finalement retrouvée : elle n’a jamais changé, cachant des preuves de comptes bancaires secrets et prévoyant de fuir en Colombie. Ce dénouement peut surprendre, car l’épisode ne tombe pas dans une conclusion classique de vengeance. Sarah meurt accidentellement, ce qui évite un scénario trop attendu et permet de recentrer l’intrigue sur l’impact émotionnel de son crime, autant pour son mari que pour les victimes. Si Mary Jo a toujours été un personnage important dans l’équipe, elle a souvent été reléguée à un rôle de soutien. L’épisode « To Have and to Hold » change cette dynamique en la mettant au premier plan.
Dès la scène d’ouverture, on la découvre en train d’organiser un dîner avec ses proches, une scène qui en dit long sur sa personnalité : elle est celle sur qui tout le monde compte, mais qui reçoit rarement en retour. Cet aspect est renforcé par son interaction avec l’équipe, notamment lorsqu’une erreur administrative met Joshua Dane, le mari de Sarah, face aux victimes de sa femme. Mary Jo se retrouve en première ligne pour gérer la situation, illustrant une fois de plus qu’elle est bien plus qu’un simple agent de bureau. Le dialogue entre Mary Jo et Mike Franks est un autre moment clé de l’épisode.
Alors que Franks est encore affecté par les événements de l’épisode précédent, Mary Jo lui rappelle qu’il ne peut pas simplement tourner le dos aux victimes. Cette conversation prend d’autant plus d’importance lorsque Franks finit par reprendre ses mots pour s’adresser à l’équipe. Ce genre d’échange renforce la profondeur des personnages et montre l’évolution de leurs relations au fil des épisodes. L’épisode dévoile une facette plus intime de Mary Jo à travers son divorce avec Marcus, son mari. Là où d’autres séries auraient pu transformer cette intrigue en un affrontement amer, NCIS: Origins choisit une approche plus nuancée.
Marcus n’est pas là pour lui compliquer la vie, et même si Mary Jo le soupçonne de vouloir lui soutirer de l’argent, il s’avère que ce n’est pas le cas. Ce choix d’écriture apporte une touche de réalisme et évite de tomber dans des clichés trop faciles. Au lieu d’un conflit dramatique, on assiste à un échange mature entre deux personnages qui ont partagé une histoire commune mais qui doivent maintenant aller de l’avant. Le moment le plus poignant de l’épisode reste sans doute la révélation finale : Mary Jo et Marcus ont perdu plusieurs enfants.
Cette douleur, qui n’avait jamais été abordée auparavant, est traitée avec une grande pudeur. Plutôt que d’en faire un élément central de l’épisode, la série choisit de laisser cette information s’installer en douceur, rendant la scène encore plus touchante. Depuis ses débuts, NCIS: Origins a parfois été perçu comme un simple prolongement de l’histoire de Gibbs. Mais plus les épisodes avancent, plus la série s’efforce de donner de la place aux autres personnages. Ce n’est pas toujours facile, et certains épisodes du début de saison avaient du mal à s’éloigner de l’ombre de Gibbs.
Avec « To Have and to Hold », la série montre qu’elle est capable d’exister au-delà de son protagoniste principal. L’absence relative de Gibbs dans cet épisode ne nuit pas au récit, au contraire, elle permet à Mary Jo d’être mise en avant de manière crédible. Le seul point qui pourrait être soulevé est la tonalité de la série : la plupart des intrigues personnelles tournent autour de traumatismes ou de tragédies. Si cela renforce la profondeur des personnages, il pourrait être intéressant de voir, à l’avenir, des histoires mettant en lumière des moments plus positifs ou des réussites personnelles.
L’épisode réussit à équilibrer enquête et développement personnel, offrant une perspective différente sur un personnage qui méritait cette mise en avant. Sans en faire trop, la série rappelle que chaque membre de l’équipe a son importance, et que parfois, ceux qui sont en arrière-plan jouent un rôle bien plus grand qu’on ne le pense. À travers des interactions justes et une évolution naturelle de ses personnages, NCIS: Origins continue de construire son propre univers, en s’éloignant peu à peu de l’image d’un simple prequel pour devenir une série à part entière.
Note : 6.5/10. En bref, « To Have and to Hold » est un épisode qui fonctionne non pas pour son intrigue policière, mais pour ce qu’il révèle sur Mary Jo Hayes. Il explore ses forces et ses fragilités, tout en montrant son rôle essentiel au sein du NIS.
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