Critiques Séries : MobLand. Saison 1. Episode 2.

Critiques Séries : MobLand. Saison 1. Episode 2.

MobLand // Saison 1. Episode 2. Jigsaw Puzzle.

 

Le deuxième épisode de MobLand laisse une impression bien différente du pilote. L'ambiance reste sombre, les enjeux s'accumulent, mais la tension narrative semble encore en construction. Ce n'est pas une rupture brutale avec l'épisode précédent, plutôt une prolongation de l'atmosphère pesante qui s'était installée, avec des développements qui, pour l'instant, peinent à trouver un véritable point d'ancrage. Harry Da Souza, incarné par Tom Hardy, se retrouve progressivement piégé. Le rôle de fixeur qu'il occupe devient de plus en plus intenable alors que les problèmes s'accumulent autour de lui. 

 

Le meurtre de Tommy Stevenson plane comme une menace silencieuse sur tout l'épisode. L'identité du coupable semble pointer vers Eddie, dont la nervosité laisse penser qu'il n'est pas étranger à l'affaire. Le club manager, quant à lui, semble plus subir qu'agir, probablement contraint par le poids du nom Harrigan. Mais ce qui intrigue davantage, c'est le rôle ambigu de Maeve. Son besoin constant de rappeler qu'elle est à l'origine de la réussite des Harrigan ajoute une couche supplémentaire à cette toile de manipulation. Son influence, bien que discrète, paraît omniprésente. 

Elle agit comme une stratège de l'ombre, dont les intentions restent encore difficiles à cerner. La dynamique familiale autour d'Harry se complique. Des éléments de son passé remontent à la surface, notamment une relation ancienne avec Bella, qui pourrait bien avoir plus de conséquences qu'il ne le pense. Ce triangle amoureux brouille la lecture de certaines scènes, introduisant un côté plus intime mais qui, pour l'instant, ralentit l'élan principal de l'histoire. Ce qui se détache de cet épisode, c'est la sensation de piétinement. Beaucoup de scènes se répondent sans faire avancer l'intrigue. 

 

Certains dialogues répètent des informations déjà connues, et les déplacements incessants d'Harry entre les mêmes lieux donnent parfois une impression de boucle. Une scène de course-poursuite, par exemple, se révèle inutile en termes de progression narrative. Il y a un goût d'inachevé, comme si les pièces du puzzle étaient posées, mais sans encore commencer à s'emboîter. Certains personnages semblent évoluer dans des intrigues parallèles, presque déconnectées du reste. Bella, par exemple, donne l'impression d'exister dans une série à part. 

De même, la relation entre Maeve et Conrad prend des allures de tragédie shakespearienne, où les mots sont lourds de sous-entendus, mais où l'effet dramatique finit par l'emporter sur la vraisemblance. Le face-à-face entre Harry et le détective Fisk apporte toutefois une énergie nouvelle. Fisk le pousse à envisager une trahison envers les Harrigan, en jouant sur l'évidence d'une structure familiale qui s'effondre. L'interrogatoire est tendu, bien mené, mais soulève des questions laissées sans réponses. Pourquoi maintenant ? Et sur quelles bases les forces de l'ordre resserrent-elles l'étau autour des Harrigan ?

 

Le mystère reste entier concernant les intentions réelles de chacun. Gina, dont la vie est en jeu, devient un levier de pression efficace sur Harry. La scène finale laisse planer une menace qui, espérons-le, permettra à la série de retrouver du souffle dans l'épisode suivant. Ce deuxième épisode souffre d'une certaine lenteur, malgré la présence de Tom Hardy qui continue d'ancrer la série par sa présence. Son jeu reste maîtrisé, même quand les scènes qu'on lui propose semblent tourner en rond. C'est d'ailleurs cette constance qui permet encore de croire au potentiel de la série.

En comparant avec le premier épisode, la différence de rythme est marquante. Le pilote, sans être spectaculaire, avait le mérite d'installer les bases avec cohérence, en introduisant un univers complexe mais lisible. Ici, le manque de clarté dans les intentions ralentit la narration, sans pour autant épaissir les mystères de façon satisfaisante. MobLand a pourtant des atouts. L'esthétique reste travaillée, et certains dialogues, bien que redondants, trahissent une volonté de caractérisation réaliste. Il manque simplement une direction plus ferme, un fil rouge plus net autour duquel les intrigues secondaires pourraient graviter.

 

Si la série veut éviter l'écueil d'un rythme haché et d'une intrigue en pointillé, il faudra que le troisième épisode clarifie certaines positions. Qui manipule qui ? Quel est le véritable enjeu entre les familles ? Et surtout, jusqu'où Harry est-il prêt à aller pour protéger sa fille et se libérer du poids des Harrigan ? Le potentiel est encore là, mais la série doit maintenant choisir entre rester dans le flou ou déployer enfin ce qu'elle semble préparer depuis deux épisodes.

 

Note : 5/10. En bref,  le manque de clarté dans les intentions ralentit la narration, sans pour autant épaissir les mystères de façon satisfaisante. MobLand a pourtant des atouts. L'esthétique reste travaillée, et certains dialogues, bien que redondants, trahissent une volonté de caractérisation réaliste.

Disponible sur Paramount+

 

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