Critiques Séries : The Last of Us. Saison 2. Episode 1.

Critiques Séries : The Last of Us. Saison 2. Episode 1.

The Last of Us // Saison 2. Episode 1. Future Days.

 

Cela faisait longtemps qu’on attendait le retour de The Last of Us. Après une première saison marquante, la série nous replonge dans son univers post-apocalyptique avec un épisode d’ouverture plus introspectif qu’explosif. Ce choix narratif peut surprendre, mais il s’avère particulièrement juste. “Future Days”, premier épisode de cette saison 2, pose les fondations émotionnelles d’une suite qui promet d’être plus complexe, plus intime — et probablement plus douloureuse. L’épisode s’ouvre sur une scène connue, mais non moins puissante : Ellie, encore adolescente, confronte Joel sur ce qu’il lui a dit à propos des Fireflies. Cette reprise de l’ultime scène de la saison 1 n’est pas anodine. 

 

Elle agit comme une piqûre de rappel, pas seulement pour les spectateurs, mais pour Ellie elle-même. Il est évident que ce mensonge, pourtant bien intentionné, continue de peser. Il est le point de départ silencieux d’un éloignement progressif entre deux personnages qu’on pensait unis à jamais. Le contraste est d’ailleurs frappant lorsque l’on découvre la suite : cinq années ont passé. Ellie a grandi, durci, et vit désormais à Jackson, cette communauté qui semble être l’une des rares poches d’humanité à peu près fonctionnelles. Joel, quant à lui, s’est installé dans un rôle plus stable, presque banal : celui d’un ancien constructeur devenu une figure essentielle dans le maintien de l’ordre et des infrastructures de la ville. 

Mais l’ambiance paisible de Jackson cache des tensions sourdes, en particulier entre Joel et Ellie. Ce qui frappe, c’est à quel point les rapports humains sont au cœur de cet épisode. On sent chez Ellie une colère rentrée, un besoin de distance, peut-être de compréhension. Joel, de son côté, tente maladroitement de maintenir le lien, comme lorsqu’il lui propose de réparer sa guitare. Mais les gestes ne suffisent plus. Le poids du non-dit entre eux devient un personnage à part entière. Autre personnage introduit : Dina, une présence solaire, bien que complexe, dans la vie d’Ellie. 

 

Leur complicité est évidente, mais là aussi, tout n’est pas simple. Les regards échangés, les silences, les gestes interrompus… La série excelle à capturer ces micro-moments qui en disent long sans jamais être appuyés. Ce premier épisode introduit aussi, en filigrane, une autre histoire : celle d’Abby. Si son nom n’est pas encore totalement ancré dans l’intrigue principale, sa présence laisse présager une collision inévitable avec Joel. Là encore, tout est question de pertes, de rancœurs et de vengeance — des thèmes chers à la franchise. On devine que ce fil narratif prendra de l’ampleur, mais pour l’instant, il reste en périphérie, presque comme une ombre qui plane.

Malgré cette tension latente, « Future Days » prend son temps. Il n’est pas question ici d’actions spectaculaires ni de combats frénétiques contre des infectés. Le danger, bien réel, s’invite seulement par petites touches : une patrouille qui tourne mal, une morsure cachée, une nouvelle forme d’infecté inquiétante… Mais tout cela est secondaire face au vrai sujet de l’épisode : comment vit-on après avoir survécu ? Que fait-on des choix qu’on a faits, et des mensonges qu’on a racontés pour protéger ceux qu’on aime ? Ce que j’apprécie particulièrement dans cet épisode, c’est cette volonté de ne pas céder à la facilité. 

 

Plutôt que de chercher à frapper fort d’entrée de jeu, la série mise sur la subtilité et l’émotion contenue. On sent que les scénaristes ont pleinement conscience du poids émotionnel que portent leurs personnages. Ellie, désormais jeune adulte, ne se contente plus d’être protégée : elle revendique sa place, ses choix, son autonomie. Et face à elle, Joel, tout en retenue, essaie tant bien que mal de garder un rôle auprès d’elle, sans vraiment savoir comment faire. En arrière-plan, Jackson offre un cadre presque utopique… ou en tout cas, un rare espace où la vie essaie de reprendre ses droits. 

On y parle de thérapie, d’apprentissage, de reconstruction. Mais même là, les cicatrices du passé ne disparaissent pas. En fin de compte, « Future Days » n’est pas un simple épisode d’introduction. C’est une déclaration d’intention. La saison 2 ne cherchera pas à répéter la formule de la première. Elle ira ailleurs, plus profondément dans la psyché de ses personnages. Ce n’est pas une mauvaise chose. Bien au contraire, ce choix donne à l’ensemble une tonalité plus mature, plus humaine. Et si l’on sent que l’accalmie est temporaire, que quelque chose de plus sombre approche, cela rend ces moments de calme d’autant plus précieux. Car dans The Last of Us, chaque instant de répit est un luxe, une respiration avant la tempête.

 

Note : 8/10. En bref, « Future Days » n’est pas un simple épisode d’introduction. C’est une déclaration d’intention. La saison 2 ne cherchera pas à répéter la formule de la première. Elle ira ailleurs, plus profondément dans la psyché de ses personnages. Ce n’est pas une mauvaise chose. Bien au contraire, ce choix donne à l’ensemble une tonalité plus mature, plus humaine. 

Disponible sur max

 

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